Le Congrès des États-Unis auditionne, ce jeudi, les différentes parties liées à la flambée récente des ventes de GameStop. L'occasion, pour les élus américains, d'entendre les arguments des boursicoteurs.
Alors que l'action de GameStop retrouve peu à peu son cours « normal », et que la tension redescend mécaniquement, vient désormais l'heure de rendre des comptes devant les hautes instances américaines. Ce jeudi 18 février outre-Atlantique, le Congrès recueille un certain nombre de témoignages importants, censés aider ses membres à comprendre le phénomène GameStop de ces dernières semaines.
Les principaux « visages » de l'affaire GameStop appelés à témoigner
La commission des services financiers de la Chambre des représentants veut entendre les versions de plusieurs protagonistes de « l'affaire GameStop », dont le président-directeur général de Robinhood, la plateforme par laquelle sont passés la plupart des mouvements des boursicoteurs.
Parmi eux, on retrouve également les dirigeants des fonds d'investissements Citadel et Melvin Capital, le P.-D.G. de Reddit Steve Huffman, un utilisateur de la plateforme Reddit largement médiatisé durant l'affolement de la cote de GameStop et un YouTubeur connu, Roaring Kitty, qui fait désormais l'objet d'une action collective en justice pour fraude boursière, action déposée cette semaine.
Les représentants veulent savoir comment les hedge funds (les fonds spéculatifs), qui misaient sur un cours à la baisse, ont réagi en constatant la flambée du titre. Mais surtout, leur intérêt premier se pose sur les utilisateurs de Reddit et sur la façon dont ils se sont organisés pour faire tomber les fonds spéculatifs, en investissant massivement dans différentes sociétés en perdition ou presque, comme GameStop ou AMC.
Les boursicoteurs vs la vente à découvert d'actions : qui a manipulé le marché ?
Pour le Congrès américain, il s'agit ici de faire la lumière sur un dossier qui a grandement secoué Wall Street et fait craindre le pire à d'autres investisseurs, sur d'autres titres. Et comptons sur les représentants pour n'épargner aucune partie. La Démocrate Maxine Waters, par exemple, entend bien cibler les hedge funds, qui pour elle adoptent depuis longtemps une conduite « contraire à l'éthique », en misant sur la volatilité des titres.
Waters, figure historique de la commission des services financiers, accorde du crédit à l'action des boursicoteurs, qui pour elle, « semblent motivés par le fait de battre Wall Street à son propre jeu ». Du côté des Républicains, on évoque « une rupture avec l'histoire », avec un désir tout aussi fort de comprendre ce qu'il s'est passé.
Si on comprend sur le plan symbolique la démarche des amateurs boursiers, le Congrès veut déterminer si, sur le plan juridique cette fois, on peut qualifier l'événement de délit d'initié, ou de manipulation de cours. Et les boursicoteurs seront sans doute mis à mal par les témoignages « adverses », les fonds Citadel et Melvin Capital partiront très certainement en croisade pour défendre la pratique de la vente à découvert d'actions, particulièrement décriée et qui, selon certains responsables politiques, serait un vrai outil de manipulation du marché.
Source : Reuters