Les Game Awards à la française nous donnent rendez-vous ce soir à 20 h pour une quatrième édition.
Affectueusement baptisés « Les Césars du jeu vidéo » et organisés par l'Académie des arts et techniques du jeu vidéo en partenariat avec le Syndicat National du Jeu Vidéo, les Pégases entendent notamment célébrer les meilleurs produits du terroir vidéoludique français. Derrière de nombreuses intentions louables, se cachent cependant quelques parts d'ombre et de travers.
85 jeux en compétition dans 18 catégories
Pour sa quatrième édition, la cérémonie des Pégases 2023 nous invite une fois de plus dans un événement en direct à la Cigale à Paris, mais également sur la chaîne Twitch officielle de FranceTV, avec Salomé Lagresle qui reprend son traditionnel rôle d'hôte.
Cette année, 85 jeux se battent pour rafler l'une des 18 récompenses proposées. En tête de liste, nous avons bien sûr la catégorie du Meilleur jeu vidéo, avec en lice du beau monde en la personne de Stray, Sifu et A Plague Tale: Requiem, déjà nommés à plusieurs reprises aux Game Awards. Nous avons également d'autres récompenses visant à mettre en avant les jeux indépendants, les développeurs innovants et les talents de demain, grâce notamment au prix du Meilleur jeu vidéo étudiant.
Outre les productions françaises, les jeux étrangers sont à l'honneur dans deux catégories : Meilleur jeu vidéo étranger (God of War: Ragnarök, Elden Ring ou Tunic) et Meilleur jeu vidéo indépendant étranger (Hardspace: Shipbreaker, TMNT: Shredder's Revenge ou Tunic). Entre les récompenses attribuées, nous aurons également droit à des annonces plus ou moins exclusives.
De belles initiatives…
Sur le papier, la cérémonie des Pégases poursuit un objectif louable : faire rayonner l'industrie vidéoludique française à l'international. En plus de la remise de diverses récompenses, il est appréciable de profiter de la présentation des développeurs eux-mêmes, trop souvent dédaignés et mis de côté.
Les organisateurs de la cérémonie ont, en parallèle, également développé diverses initiatives salutaires en ce sens, comme le Référentiel des métiers du jeu vidéo, ou des projets comme le podcast « 50 métiers du jeu vidéo par 50 femmes », visant à contribuer au renforcement de l'inclusivité dans une industrie encore assez immature sur plusieurs de ces aspects.
La cérémonie a, de plus, participé à mettre en avant différents programmes comme « La Bourse jeux vidéo » pour accompagner les jeunes talents français du jeu vidéo, ou encore « Le Fonds d'aide au jeu vidéo ». Encore aujourd'hui, il n'est, en effet, pas évident de faire des études dans ce domaine passionnant, et encore moins d'imaginer que cela débouche sur un emploi.
… et plusieurs points noirs
Pour autant, la cérémonie des Pégases est loin d'être exempte de tous reproches. Concernant notamment les lauréats aux récompenses, ceci est établi par un collège de 1 500 académiciens effectuant un vote à bulletin secret en deux tours. Le choix des membres de ce collège est également tenu secret et ne reflète donc pas de la manière la plus démocratique les jeux représentés.
Ensuite, outre l'Académie et le SNJV, l'événement compte sur des partenaires dont la probité peut être remise en cause, comme Micromania-Zing. De plus, les éditions précédentes ont en catimini fait l'objet d'un rattrapage politique avec l'intervention de personnalités politiques profitant de l'occasion pour venir « parler aux jeunes ». Enfin, à moins que la cérémonie ne se déroule autrement cette année, nous pouvons dire que les éditions précédentes souffraient d'un terrible problème de rythme. Plus problèmatique, elles s'attaquaient par moments à des thématiques qui étaient, pour ainsi dire, totalement hors sujet avec le jeu vidéo.
Autant de points noirs qui ont fait que les spectateurs ne se sont pas vraiment bousculés pour assister à une cérémonie pétrie de bonnes intentions, mais avec une exécution qui laisse à désirer à bien des égards. Espérons que cette quatrième édition saura rectifier le tir. Verdict ce soir à 20 h.
Source : Pégases 2023