Représentation d'artiste de Ganymède devant Jupiter © Pixabay
Représentation d'artiste de Ganymède devant Jupiter © Pixabay

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Astronomy, l’atmosphère de Ganymède, l’une des lunes de Jupiter, contient des traces de vapeur d’eau.

Une découverte qui vient s’ajouter à la liste des caractéristiques intéressantes concernant le plus grand satellite naturel du Système solaire. D’ores et déjà considérée comme une candidate potentielle aux astres gelés habitables, la lune contient plus d’eau que tous les océans de la Terre réunis, explique la NASA. 

Des observations rendues possibles grâce à Hubble

Pour analyser l’atmosphère de Ganymède, des chercheurs de l’Institut royal de technologie en Suède se sont basés sur des observations de deux instruments installés sur Hubble. Les premières datent de 2018 et ont été réalisées par le spectrographe Cosmic Origins tandis que les secondes s’étendent de 1998 à 2010 et proviennent du spectrographe d’imagerie.

En effet, la première image en ultraviolets de la lune, en 1998, « a révélé des rubans colorés de gaz électrifiés appelés bandes aurorales, et a fourni des preuves supplémentaires que Ganymède a un faible champ magnétique », assure la NASA. À l’époque, les chercheurs avaient conclu que cela impliquait la présence d’oxygène moléculaire dans l’atmosphère de l’astre, mais également d’oxygène atomique. 

Suite à leurs nouvelles recherches, les scientifiques ont découvert qu’il s’agissait de vapeur d’eau : « Jusqu'à présent, seul l'oxygène moléculaire avait été observé. Celui-ci est produit lorsque des particules chargées érodent la surface de la glace. La vapeur d'eau que nous mesurons maintenant provient de la sublimation de la glace causée par l'échappement thermique de la vapeur d'eau des régions glacées chaudes », affirme Lorenz Roth, le dirigeant de l’équipe scientifique. 

Mieux comprendre le système jovien

Cette découverte inédite revêt une importance capitale pour l’avenir de l’étude du système jovien. L’Agence spatiale européenne (ESA) doit lancer sa mission JUpiter ICy moons Explorer (JUICE) en 2022, avec l’objectif d’en apprendre davantage sur la géante gazeuse ainsi que sur ses trois plus grandes lunes, « avec un accent particulier sur Ganymède en tant que corps planétaire et habitat potentiel ». 

« Nos résultats peuvent fournir aux équipes chargées de l'instrumentation de JUICE des informations précieuses qui pourront être utilisées pour affiner leurs plans d'observation afin d'optimiser l'utilisation du vaisseau spatial », déclare ainsi Lorenz Roth. 

« La compréhension du système jovien et l'élucidation de son histoire, de son origine à l'émergence possible d'environnements habitables, nous permettront de mieux comprendre comment les planètes géantes gazeuses et leurs satellites se forment et évoluent. En outre, nous espérons trouver de nouvelles idées sur l'habitabilité des systèmes exoplanétaires de type Jupiter », conclut la NASA.