La Chine va fêter le réveillon du nouvel an d'une façon particulière : elle va envoyer une sonde dans l'espace, avec pour objectif de se poser sur la face cachée de la Lune. Il s'agirait d'une première mondiale, qui présente de nombreux défis, mais l'opération reste pourtant peu médiatisée.
Tous les êtres humains la connaissent, mais elle demeure mystérieuse, pour une grande moitié de sa surface. La Lune possède en effet une face cachée. Comme sa période de rotation sur elle-même correspond à celle de sa révolution autour de la Terre, on ne voit toujours que le même hémisphère. Et si cette face cachée a déjà été observée, elle n'a encore jamais été explorée. Jusqu'à, peut-être, ce 31 décembre 2018.
« The dark side of the Moon »
C'est à cette date que l'Administration spatiale nationale chinoise (CNSA) prévoit d'envoyer une sonde robotique sur ce côté de la Lune (qui, en réalité, n'est pas spécialement « dark »). La mission Chang'e-4 (CE-4), qui tire son nom de la déesse de la Lune chinoise, doit se poser sur le cratère Von Kármán et prendre des photos, ainsi que diverses mesures.Mais son succès n'est pas garanti. Explorer la face cachée de la Lune signifie ne pas pouvoir communiquer directement avec la Terre. Pour la transmission d'informations, le problème est résolu grâce au satellite chinois Queqiao, lancé en mai dernier, qui permettra d'envoyer des données aux stations terrestres. En revanche, l'atterrissage devra s'effectuer de manière totalement autonome et cela représente un grand défi. D'après plusieurs experts, la probabilité de réussite de CE-4 ne serait que de 50 %.
Une communication assez discrète
Cette mission témoigne des ambitions chinoises dans la conquête spatiale. Si le budget consacré par le pays asiatique dans ce domaine reste largement inférieur à celui des États-Unis, et même à celui de l'Agence spatiale européenne, la Chine prévoit de nouvelles opérations à l'avenir, jusqu'à envisager une mission sur Mars.Alors, pourquoi ne parle-t-on pas autant de ces initiatives que, par exemple, de celles de SpaceX, avec Starman et sa Tesla Roadster ? Si la CNSA ne paraît pas mettre l'accent sur la communication, il semble exister une certaine défiance des médias occidentaux, en particulier américains, envers les progrès scientifiques réalisés en Chine.
« Quand la Chine commencera à se poser sur la Lune et à aller sur Mars, les gens vont être stupéfaits », affirme Brian Harvey, auteur de China in Space: The Great Leap Forward.
Source : Forbes