Débarquée dans le grand bain à l'occasion du Computex 2019, la société Endgame Gear y présentait alors le prototype de la XM1, son premier périphérique que nous avons finalement vu débouler sur le marché hexagonal en septembre dernier. Une sortie relativement discrète, mais qui, petit à petit, fait du bruit à mesure que le bouche à oreille répand la bonne parole. Il semblerait effectivement qu'Endgame Gear ait mis de nombreux atouts de son côté pour s'imposer en face de spécialistes de la souris gaming ultra-légère comme Cooler Master, Glorious ou Roccat. Oui, la concurrence est rude dans le secteur, mais la XM1 nous a tapé dans l'œil. Voyons pourquoi...
Fiche technique de l'Endgame Gear XM1
De prime abord, cette XM1 n'a pourtant rien de vraiment extraordinaire. Nous y reviendrons plus en détail au moment de tester les différents aspects de la souris, mais le capteur est un modèle archi-connu de tous les habitués. La présence de contacteurs Omron est également un classique et qu'il s'agisse de la sensibilité ou du polling rate, on reste dans les normes du moment.L'Endgame Gear XM1, c'est :
- Prise en main : droitier, quasi-ambidextre
- Capteur : Pixart PMW3389 'High-End' (optique)
- Contacteurs : Omron (50 millions de clics)
- Sensibilité : 50 - 16 000 points par pouce
- Fréquence : 250 - 1 000 Hz
- Nombre de boutons : 5 dont 3 personnalisables
- RGB : non
- Dimensions : 122 x 66 x 38 mm
- Poids : 70 g
- Type de connexion : filaire, USB (câble flexible de 1,85 mètre)
- Logiciel : oui, XM1 Config Software
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 59,90 €
La suite de la fiche technique n'est pas plus « à l'avantage » de cette XM1. En effet, Endgame Gear a choisit de complètement faire l'impasse sur le RGB, pas d'éclairage donc pour impressionner ses amis / ses adversaires. La connexion filaire se fait au moyen d'un câble de longueur classique et, sur le papier, seul le prix semble permettre à la XM1 de se distinguer : à moins de 60 euros, on est plutôt dans la moyenne basse pour une souris gaming.
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Design simple, mais efficace
Une large part de la communication d'Endgame Gear repose sur une caractéristique essentielle de la XM1, son poids. En effet, à exactement 70 grammes, elle se classe parmi les plus légères des souris gaming, mais il convient d'entrée de mettre un bémol à cette affirmation. Nous ne ferons qu'évoquer le cas de la souris la plus légère à être jamais passée entre nos mains - la Finalmouse Ultralight 2 et ses 50 grammes - puisqu'elle n'est plus disponible. En revanche, qu'il s'agisse de Cooler Master (avec ses MM710 et MM711), de Glorious (avec ses Model O et D) ou de Roccat (avec sa Kone Pure Ultra), d'autres constructeurs proposent des modèles encore plus légers. Nous n'en avons cité que quelques-unes, mais ces souris oscillent entre 52 grammes (Cooler Master MM710) et 68 grammes (Glorious Model D), relativisant de fait déjà la « performance » d'Endgame Gear.Soulignons toutefois que contrairement à certains de ses concurrents, Endgame Gear est parvenu à alléger considérablement sa souris sans recourir à une structure en alvéoles comme c'est par exemple le cas chez Cooler Master. Il s'agit bien sûr d'une question de goûts, mais nous trouvons qu'un design « plein » est autrement plus élégant que ces souris « pleines de trous ». De plus, et là encore c'est très subjectif, nous trouvons plus agréable, ergonomiquement parlant, un dos « plein ». Profitons-en pour souligner qu'à ce niveau, la XM1 adopte un design on ne peut plus classique avec des formes simples et une symétrie quasi-parfaite. On pourrait presque considérer la XM1 ambidextre... si Endgame Gear avait décidé de dupliquer les boutons au niveau du pouce sur la droite de la souris.
Côté boutons, c'est d'ailleurs un peu la surprise, Endgame Gear n'a pas cédé à la « varicelle » ambiante et on ne compte que cinq boutons : les deux principaux, deux au niveau du pouce et un dernier, classique, intégré à la molette. Des boutons Omron de facture correcte, mais qui ne déclenchent pas non plus un enthousiasme délirant. Nous aurons l'occasion d'y revenir, mais un sixième bouton est présent sous la souris : il se limite à la sélection des profils de sensibilité / de fréquence de réponse. Sans surprise, compte tenu du prix de la souris, cette XM1 n'intègre qu'une molette toute simple. Entendez par là qu'il n'est pas question de la débrayer, pas même de profiter de clics latéraux. Précise, cette molette manque toutefois d'un peu de souplesse, la rotation est raide.
Pour en terminer avec la présentation générale de cette XM1, notons qu'Endgame Gear n'a pas souhaité faire dans l'esbroufe. Nous avons déjà évoqué l'absence de toute LED, même au niveau du logo, il nous faut ajouter que la robe entièrement noire semble ne disposer d'aucun revêtement particulier. Plutôt que d'adopter la très tendance « peau de pêche », Endgame Gear semble avoir intégré une composante soft-touch directement dans la composition des plastiques. Ainsi, mêmes les utilisateurs acharnés ne déplorent aucune dégradation de ce « touché doux ». À contrario, la XM1 marque considérablement. Enfin, nous avons un mot à dire sur le câble. Il mesure 1,85 mètre et se montre d'une souplesse incroyable, même le Speedflex de Razer ne fait pas aussi bien : on a l'impression de tenir une cordelette que l'on peut plier dans tous les sens, sans forcer le moins du monde.
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Précision extrême
Sobre et plutôt élégante, la XM1 ne se distingue toutefois pas exactement de la masse des souris actuellement sur le marché et son tarif officiel de 59,90 euros ne joue pour le moment pas vraiment en sa faveur. Endgame Gear a évidemment d'autres arguments à faire valoir à commencer par son capteur. Le Pixart PMW3389 est certes bien connu des habitués, mais ça reste une valeur sure dans le monde de l'optique. On retient d'abord son excellente réactivité et sa capacité à fonctionner sur à peu près toutes les surfaces, exception faite - c'est un classique - du verre. Notons également qu'Endgame autorise une montée en sensibilité jusqu'à 16 000 points par pouce. Une telle valeur ne présente d'intérêt que pour des situations très particulières, mais le réglage par pas de 50 ppp assure de trouver la valeur qui vous convient.De nos essais pratiques, il n'y a rien à reprocher à ce capteur. Mieux, associé à l'extrême légèreté de la souris, on peut vraiment avoir l'impression de jouer « libéré » (délivré ?), sans contrainte matérielle. Évidemment, ce n'est pas la XM1 qui nous transformera en joueur professionnel, mais au moins, il n'est plus possible d'attribuer nos piètres performances au périphérique ! Au moment de parler du design, nous sommes d'ailleurs allés un peu vite sur un point : Endgame Gear a effectivement le bon goût d'intégrer des patins en polytétrafluoroéthylène, un nom bien compliqué pour évoquer le PTFE popularisé notamment par la marque Téflon. La glisse qu'ils procurent est absolument parfaite et contribue, bien sûr, aux excellentes sensations une fois dans le jeu.
Attention cependant, si ces caractéristiques représentent d'indéniables atouts pour le jeu vidéo, en usage bureautique, c'est moins vrai. Sous Photoshop par exemple, nous avons tendance à préférer une souris un peu plus lourde et un peu moins mobile, notamment lors de travaux de précision. Reste que l'on achète avant tout une XM1 pour le jeu et que, dans ce cas de figure, le résultat est très intéressant. Intéressante également, la prise en main qui ne favorise pas outre-mesure telle ou telle tenue : la forme de la souris sous-entend une claw grip (prise « griffe ») ou une fingertip grip (prise du gout des doigts), mais sans excès et les mains de taille moyenne doivent pouvoir se caler sur une tenue avec la paume (palm grip).
Un logiciel minimaliste
Simple mais efficace semble devoir être les maîtres mots de cette XM1. Hélas, Endgame Gear pêche nettement côté logiciel. On a d'abord tendance à louer la légèreté et la clarté d'un soft qui s'installe en un tournemain et se contente de deux onglets principaux pour toutes les fonctionnalités. Le premier onglet est ainsi dédié à la configuration des boutons. En réalité, le « personnalisables » que nous évoquions sur la fiche technique est on ne peut plus limité : rien sur les deux boutons principaux et simplement la possibilité d'activer / désactiver les autres. On a connu plus ambitieux. Sans surprise, il n'est dès lors pas possible de créer la moindre macro ou de paramétrer les fonctionnalités du sixième bouton, celui situé sous la souris.Un sixième bouton qui va de pair avec le second onglet du logiciel : celui des réglages « techniques ». Là, on peut modifier les quatre paliers de sensibilité de la souris, paliers que l'on rappelle ensuite avec le sixième bouton : un appui court permet de faire tourner ces quatre paliers avec, à chaque fois, une couleur à choisir parmi huit afin d'avoir une indication plus visuelle. Un appui long sur ce sixième bouton permet de faire varier la fréquence de réponse. Cette fois ce n'est plus la couleur qui sert d'indicateur visuel, mais les diodes retenues : celle de gauche uniquement (250 Hz), celle de droite uniquement (500 Hz) ou les deux (1 MHz). Il est également possible de régler la distance de décrochage afin de pouvoir recentrer aisément la souris et un outil pour flasher le firmware de la souris complètent le tableau. Certains joueurs s'en contenteront, mais vous avouerez qu'Endgame Gear aurait tout de même pu se montrer un peu plus ambitieux avec un panneau de macros ou de profils par exemple.
Endgame Gear XM1 : l'avis de Clubic
Malgré une certaine déception liée aux limitations de l'interface logicielle, nous avons beaucoup apprécié cette première incursion de la société Endgame Gear dans le monde du périphérique gaming. On sent que ses fondateurs sont des joueurs et même si des défauts de jeunesse subsistent, ils sont allés directement à l'essentiel. La XM1 est un modèle de légèreté, de précision et de confort. La flexibilité de son câble est à peine croyable et la réactivité d'ensemble ne souffre aucune critique. Puisqu'il faut tout de même souligner quelques défauts afin que la XM2 soit plus intéressante encore, évoquons une molette trop dure et un peu simpliste, un revêtement que les doigts marquent trop facilement, l'absence de version véritablement pour gauchers et la présence du bouton de sensibilité sous la souris. Une bien belle souris malgré tout... à un prix finalement contenu.Acheter la Endgame Gear XM1