« Alliance 2030 », tel est le nom de la coalition formée par les marques Renault, Nissan et Mitsubishi pour proposer à la vente des véhicules électriques plus abordables à moyen terme. Et elle peut notamment compter sur un budget de 20 milliards d'euros.
L'annonce de ce partenariat poussé devait initialement être faite à l'automne dernier au Japon, mais l'état de la pandémie de COVID-19 au pays du Soleil Levant avait alors conduit à la repousser.
Pour baisser les coûts, les plateformes et les batteries sont en ligne de mire
Le coût à l'achat des véhicules électriques est encore fréquemment pointé du doigt comme étant un frein potentiel en vue d'une acquisition. En conséquence, Renault, Nissan et Mitsubishi ont décidé d'entériner un accord afin de proposer davantage de véhicules électriques plus abordables dans les années à venir. Pour les détails, sur une fourchette de prix ciblées par exemple, passez votre chemin. Mais ce qui se nomme désormais « Alliance 2030 » compte sérieusement plancher sur deux points clés pouvant générer une chute de prix.
Le premier concerne les plateformes. Ainsi, les trois firmes prévoient d'utiliser au maximum cinq plateformes différentes sur 90 % de leurs véhicules électriques neufs d'ici 2030. L'une d'elles équiperait par exemple la Renault Megane et le Nissan Ariya tandis qu'une autre serait notamment employée sur les modèles bons marché du partenariat entre Nissan et Dongfeng, ou encore Dacia. Une troisième plateforme serait consacrée aux véhicules utilitaires légers. Enfin, une nouvelle plateforme, qui équiperait entre autres les véhicules compacts de Renault, est encore à l'étude et doit être mise au point pour 2025.
Pour ce qui est des batteries (comme d'autres composants non encore précisés), l'usage de modèles communs entre les trois firmes est également un objectif. En somme, il s'agit de produire, aussi bien en Chine, au Japon, au Royaume-Uni et en France, l'équivalent de 220 GWh de capacité de batterie d'ici à 2030. L'utilisation de ce modèle commun fondé sur une technologie lithium-ion, développée par Nissan, doit permettre, selon les attentes de l'Alliance 2030, de réduire le coût de ces batteries de 50 %.
Une électrification encore plus poussée en Europe
Cette alliance annonce des perspectives d'économies attractives pour les modèles électriques, mais ce n'est pas le même son de cloche pour les hybrides. Selon la source interne citée par Reuters, la faible coopération actuelle pour l'approvisionnement et le développement de modèles entre les trois marques constitue un frein conséquent.
Si aucun détail n'a été donné pour les hybrides concernant l'Alliance 2030, le but est, pour les électriques, de proposer au mois trente nouveaux véhicules électriques à batterie (BEV) d'ici 2030. Plus encore, le seul constructeur Nissan a annoncé vouloir injecter 18 milliards de dollars pour accélérer l'électrification de sa flotte, avec 23 nouveaux véhicules, dont 15 électriques et 8 hybrides.
Cela rejoint les objectifs affichés de constructeurs, tels que Renault qui souhaite que l'ensemble des nouveaux véhicules neufs proposés à la vente en 2030 en Europe soient 100 % électriques. Cette annonce ne concerne pas, en revanche, les marchés extérieurs à l'Europe ni sa marque Dacia, par exemple. Du côté de Nissan, il est espéré que 50 % de sa gamme soit électrifiée à l'horizon 2030.