Si les scientifiques parviennent globalement à prédire la trajectoire d'un ouragan, il est encore difficile pour eux d'en prévoir l'intensité alors que celle-ci peut évoluer brusquement.
Des scientifiques de la NASA pensent toutefois avoir mis au point un programme basé sur l'apprentissage machine susceptible d'améliorer la précision des prévisions.
Prédire l'imprévisible
En octobre 2015, l'ouragan Patricia était subitement passé d'un ouragan de catégorie 1 à un monstre de catégorie 5. En l'espace de 24 heures, ses vents sont ainsi passés de 138 km/h à 333 km/h.
Ce genre de changements soudains d'intensités restent difficiles à expliquer par les scientifiques, en partie parce qu'il est délicat de réaliser certaines mesures, comme la vitesse du vent par exemple, à l'intérieur de l'ouragan. Le comportement d'un ouragan dépend aussi de l'environnement dans lequel il se déplace.
Une équipe du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA pense toutefois tenir une solution. Les scientifiques ont analysé une foule de données satellitaires et se sont aperçus que certaines caractéristiques ainsi rapportées pouvaient être utilisées comme des indicateurs fiables. Par exemple, le taux de précipitations dans un rayon de 100 kilomètres autour du mur de l’œil en fait partie.
Face à la tempête
En se basant sur ces informations, l'équipe a donc rassemblé des données satellitaires et les a utilisées pour exercer un nouveau programme d'apprentissage machine. Certaines de ces données proviennent de la Tropical Rainfall Measuring Mission, un projet mené conjointement par la NASA et l'agence aérospatiale japonaise (JAXA) entre 1997 et 2015.
À l'aide de la puissance de calcul du Watson Studio d'IBM, les scientifiques ont ainsi exercé leur programme sur les tempêtes ayant eu lieu entre 1998 et 2008, et mis à l'épreuve ses capacités de prévision sur celles qui ont eu lieu entre 2009 et 2014.
Ils ont également comparé les résultats rapportés par les logiciels de prévision utilisés à ce moment-là : le nouveau modèle a affiché de bien meilleurs résultats que les anciens logiciels.
L'équipe entend désormais utiliser son programme sur l'actuelle saison des ouragans dont le pic d'activité a généralement lieu entre août et septembre. Les scientifiques souhaitent ensuite intégrer plus de données différentes à leur logiciel afin d'en améliorer une nouvelle fois la précision.
Sources : SciTechDaily, TheNextWeb