Une équipe de recherche de l'Imperial College (Londres) a étudié la formation du cratère de Chicxulub, considéré aujourd'hui comme la principale source de l'extinction de masse menant à la disparition des dinosaures.
Un supercalculateur, permet aux chercheurs de revenir 66 millions d'années en arrière…
Recréer une mauvaise journée
L'astéroïde qui a frappé la Terre il y a environ 66 millions d'années a eu des conséquences catastrophiques. Mais comment a-t-il heurté notre planète ? Pour bien comprendre les effets directs de cette collision, il est important d'expliquer sous quel angle et quelle vitesse ce choc cosmique a pu avoir lieu dans la péninsule du Yucatan. Rappelons qu'environ 75 % des plantes et des espèces animales en ont fait les frais…
Grâce au supercalculateur HPE Apollo 6000 Ge10 et ses 14 000 cœurs de calcul (à base de puces Intel Skylake) et son serveur de 6 To basé à l'Université de Leicester, des chercheurs de l'Imperial College tentent de lever le voile de la création du cratère.
Mark Wilkinson, directeur du DiRAC (Distributed Research Using Advanced Computing) et responsable d'Apollo 6000, explique : « Quand on étudie un problème aussi complexe que celui-ci, la clé réside dans le nombre de paramètres que vous pouvez prendre en compte. Actuellement, le DiRAC a fourni l'équivalent de 2 millions d'heures d'exploitation de cœurs de processeurs, et l'équipe a pu faire de nouvelles découvertes ».
Collision oblique
Au cours de ces simulations d'impact en 3D à l'aide du supercalculateur, l'équipe de recherche a considéré plusieurs angles et vitesses, avant de comparer les résultats avec les relevés topologiques du cratère de 177 kilomètres de diamètre dont les traces sont encore visibles aujourd'hui.
Les plus pertinentes montrent un angle d'impact de 60 degrés, ce qui, malheureusement pour les dinosaures (et les autres), était peut-être le pire scénario : une telle inclinaison favorise l'éjection de roches et sédiments, dont les particules ont ensuite obscurci le ciel, causant une réaction en chaîne à l'échelle de toute la planète.
Si ça se trouve, c'était un lundi
Dans leur article publié dans Nature (ce 26 mai 2020), les chercheurs expliquent qu'à cause des limitations des simulations précédentes, de nombreux scénarios n'ont pu être étudiés qu'en 2D jusqu'à présent, y compris la modélisation de l'impact (la chute de l'astéroïde était donc verticale), tandis que d'autres se focalisaient sur les premières secondes de la catastrophe.
Leur étude, elle, a permis de suivre le processus de création du cratère, y compris le relief particulier de son centre. Les scientifiques espèrent bien sûr aller encore plus loin et comprendre tous les tenants et aboutissants de cet impact.
Au DiRAC, les responsables scientifiques sont conscients que les chercheurs vont de plus en plus utiliser les capacités de leurs supercalculateurs… Une partie des ressources sert actuellement à tenter d'expliquer la naissance des étoiles au sein de nuages de gaz.
Source : Zdnet