Le Nikon S9100 montrait de bonnes bases pour s'attirer nos faveurs dans cette catégorie d'appareil, mais il nous avait tout compte fait laissés sur notre faim, en raison de quelques lacunes fâcheuses. Le S9300 résout, au moins sur le papier, bon nombre d'entre elles. Un nouveau ténor ?
Prise en main et ergonomie du S9300
Autant certains constructeurs se contentent de saupoudrer des modifications d'usage, autant Nikon a fait d'une certaine manière table rase du passé. Le boîtier d'abord est un peu plus large, aussi haut et moins épais (108,7 x 62,3 x 30,6 mm contre 104,8 x 62 x 34,6 mm précédemment, mais que 3 g de plus). La finition, tout métal avec un revêtement toucher peau de pêche en façade, est visiblement montée d'un cran. La prise en main reste identique, puisque les commandes sont agencées de la même façon. Les touches ont simplement changé de forme, passant de l'arrondi à l'anguleux, ce qui confère au S9300 un style assez atypique. C'est un détail certes... Plus intéressant : la bande oblique de grip pour le pouce à l'arrière. Ça compense en partie le fait qu'il n'y ait toujours pas de poignée en façade. Exit le bouton du flash pop-up : ce dernier sort automatiquement quand on l'active.
La tige "poignée" du S9300, les commandes arrière avec le grip oblique et le flash pop-up automatique
Autre différence qui saute aux yeux : la présence d'un GPS, dans l'excroissance sur le dessus du boîtier. Une fois ces caractéristiques citées, il n'y a plus guère de surprise. Le sélecteur de modes remplace l'entrée portrait de nuit par celle portrait optimisé, proposant le lissage de la peau, la détection des sourires et des yeux fermés. Nous retrouvons sinon le superbe écran 3 pouces en 921 000 pixels, le mieux défini de notre comparatif. Comme sur le S9100, il offre une bonne visibilité en plein soleil grâce à son traitement spécial, mais ce dernier engendre également des reflets violets peu seyants. Nikon a par ailleurs reproduit ses choix en matière de connectique (USB UC-E6 et mini HDMI) et de batterie (1 050 mAh). Cette dernière digère en revanche mal l'arrivée du GPS, faisant chuter l'autonomie de 270 vues à 200 vues (CIPA).
Le sélecteur de modes, la batterie et la connectique
Enfin l'interface n'a pas bougé d'un iota depuis la dernière fois. Il faut dire qu'il n'y avait pas grand-chose à lui reprocher : le menu est bien agencé, clair et fluide. Notons tout même qu'elle satisfera davantage l'utilisateur novice que l'expert. Ce dernier souffrira de l'absence d'un menu bandeau, qui évite de perdre la visualisation du cadrage pendant qu'on effectue les réglages usuels. Et il faudra aussi se faire à la modification des menus dès qu'on change de mode.
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Performances du S9300 : réactivité et optiqueLe S9100 n'était pas un foudre de guerre, le S9300 non plus. À vrai dire, il obtient au mieux les mêmes chronomètres, au pire il fait moins bien... Le démarrage très rapide du S9100 est désormais assez long : l'écran s'allume pourtant vite, mais le déclencheur met du temps avant de prendre la main. Les recyclages du flash apparaissent également plus laborieux, l'éclair étant plus puissant (en théorie). La rafale aussi a perdu de sa superbe, la faute au gain de résolution du capteur : entre 2 im/s sur 8 vues avec actualisation de la mise au point (contre 2 im/s sur 26 vues) et 7 im/s sur 7 vues (contre 10,6 im/s sur 5 vues) sans mise au point. Question autofocus d'ailleurs, le S9300 fait exactement comme son ainé, voire un peu moins bien en latence au déclenchement.
Mesures exprimées en secondes : la plus petite est la meilleure
Côté optique, Nikon table toujours sur le zoom 25-450 mm, ouvrant à f:3,5-5,9. LA différence majeure, c'est que cet objectif est enfin stabilisé grâce à une lentille mobile ! On peut ainsi descendre jusqu'à 1/15e de seconde à bras levé en bout de zoom tout en conservant une image nette : une sacrée différence par rapport aux 1/50e de limite sur le S9100 ! Sur le plan qualitatif, nous pouvons copier-coller les propos tenus sur le S9100 : l'image est toujours moyennement piquée au centre et jamais franchement homogène. Rien d'alarmant cependant. Et l'objectif affiche une bonne résistance aux aberrations chromatiques grâce à sa lentille ED à faible dispersion.
Le piqué à 450 mm reste relativement sobre, mais l'objectif contient bien les aberrations
Qualité d'image et hautes sensibilités
Nikon a remplacé son CMOS BSI de 12,1 MPix par un capteur plus costaud de 16 MPix, utilisant la même technologie. Un choix que nous regrettons, parce que le traitement du signal déjà perfectible avec 12,1 MPix l'est encore plus avec 4 MPix supplémentaires, à surface équivalente. Nous aurions préféré que Nikon s'emploie à optimiser son précédent capteur. Entre 125 ISO (la nouvelle valeur seuil) et 200 ISO, tout se passe bien. Encore heureux, me direz-vous... Mais dès 400 ISO, du bruit chromatique commence à apparaître, sans oublier que l'appareil opère aussi un lissage des textures pour limiter la dégradation liée au bruit chromatique. Les tirages de grandes tailles passent encore, mais ça laisse craindre pour la suite. À la sensibilité 800 ISO, le rendu écran convainc à peu près, mais le lessivage général condamne à des tirages A4 au maximum. Nous préférons par exemple l'approche plus conservatrice du Casio ZR200. Et au-delà, les détails morflent sérieusement.
N'espérez rien du mode paysage de nuit à main levée, il lessive tellement les textures qu'on a l'impression que la photo est floue. Ça va bien pour un post sur Facebook mais c'est tout !
A gauche, le rendu à 100 % du mode paysage de nuit à main levée (3200 ISO), à droite la même chose en mode automatique (3200 ISO également)
L'imagerie fonctionne globalement bien, malgré une légère tendance à la surexposition côté mesure d'exposition, et une petite déviance froide côté balance des blancs. Typiquement, les ciels ressortent plus cyan qu'ils ne le sont. Heureusement, la colorimétrie assez douce pas défaut permet de récupérer facilement tout cela. Et le S300 propose un réglage de teinte et de saturation pour anticiper sur les résultats. Le flash offre une bonne puissance mais n'est pas réglable, dommage.
Légère tendance à surexposer et rendu trop cyan du ciel
Fonctionnalités et vidéo
Une HDR
Le S9300 reprend les fonctionnalités du S9100, à savoir la panoramique à main levée et la HDR. Mais la première souffre d'une résolution faible par rapport à la concurrence (6 400 x 1 024 pixels, là où un Fujifilm F770 EXR fait du 11 520 x 1 624 pixels ou un Sony HX20V atteint 10 480 x 4 096 pixels !) tandis que la seconde souffre de l'absence de réglage. Les photos HDR sont ainsi un peu trop délirantes...
Par ailleurs, la photo 3D fait son apparition (deux prises de vue automatisées avec décalage latéral), ainsi que le GPS avec boussole électronique. Bon point, le GPS fixe très rapidement les satellites (25 s à peine en zone bien dégagée) et il gère les points d'intérêt. Mais il plombe bien une batterie déjà trop faible pour l'appareil. Ce dernier ne prévient d'ailleurs pas vraiment : un message sur fond gris apparaît brusquement signalant que l'accumulateur est déchargé...
Une panoramique à 360°
Le GPS en action, avec affichage de la boussole et des points d'intérêts
En matière de vidéo, Nikon ne propose pas d'évolution : le S9300 reste sur du 1080p à 30 im/s, avec un flux vidéo AVC à 14,7 Mbps encapsulé en MOV. C'est un peu mieux que le F770 EXR de Fujifilm mais encore en deçà de ce que délivrent les leaders du genre. Il y a tout de même une différence de taille, avec le F770 EXR comme le S9100 : la stabilisation optique qui fait son entrée ! Et ça change pas mal la donne, même si elle semble moins performante que celle de Panasonic, Sony, Samsung ou Canon. Par ailleurs, l'AF-F continu de Nikon a encore un peu de mal à suivre. Celui du TZ30 de Panasonic est imbattable, suivi de près par le HX20V de Sony.
Conclusion
Il y a du progrès sur ce S9300 : Nikon n'a pas versé dans la facilité en se contentant de changer le capteur. L'arrivée de la stabilisation optique, du GPS et les quelques modifications du boîtier sont véritablement bienvenues. Cependant, le S9300 laisse quelques plumes dans les hautes sensibilités, ou du moins il ne s'améliore pas. Nikon aurait donc pu s'abstenir de changer de capteur pour se concentrer sur l'amélioration du précédent CMOS de 12,1 MPix. Et la réactivité n'a pas progressé, et même plutôt régressé, c'est dommage. Attention, il n'y a là rien de rédhibitoire. Simplement que dans un univers hautement concurrentiel, ce genre de faute pourrait ne pas pardonner. Enfin la batterie inchangée depuis le S9100 est ici trop juste. Il reste donc de la marge de manœuvre pour Nikon ! Pour qui recherche un appareil simple et efficace, sans être trop tatillon, le S9300 reste un choix pertinent.
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