6g

L'Union européenne a décidé de prendre les choses en main pour faire émerger, dans quelques années, la technologie mobile de sixième génération. Nom de code : Hexa-X.

L'Europe avait connu le succès avec la 3G, mais les deux générations suivantes, la 4G puis plus récemment la 5G, ont été un échec total pour le Vieux Continent, qui n'a jamais été en mesure de prendre le leadership. Seule « l'affaire Huawei » permet aujourd'hui aux équipementiers européens, Ericsson et Nokia, de soutenir la comparaison face au géant chinois, et de permettre à l'Europe de relever la tête. Mais quid de la prochaine génération, la 6G, dont le grand public se désintéresse pour le moment totalement - et à raison - mais qui est déjà discuté et source de projets dans le secteur des télécommunications ? La Commission européenne a elle-même décidé de prendre les choses en main, et fait de Nokia son chef de file.

Le projet Hexa-X, emmené par Nokia, doit démarrer le 1er janvier prochain

Bruxelles a lancé la première initiative phare de recherche européenne sur la 6G, avec le projet Hexa-X, qui a reçu un financement de la Commission européenne dans le cadre du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'UE. Cette étape est déterminante, puisqu'elle vise à rassembler les acteurs de l'industrie des télécoms de la zone pour cette fois être de la bataille. Le coup d'envoi du projet Hexa-X sera donné le 1er janvier 2021, et ce pour deux ans et demi.

Parmi les parties que l'Europe veut réunir, sont invités les fournisseurs de réseau, les fournisseurs de technologie, les fournisseurs de services de communication, comme les opérateurs, et les instituts majeurs de recherche en communication du continent. Ericsson, Atos, Orange, le CEA, Siemens, TIM, Telefonica, et Intel font partie des partenaires du projet.

La Commission européenne, qui n'entend plus dépendre des technologies asiatiques ou américaines, a fait de Nokia le chef de file du projet Hexa-X, pour ouvrir la voie à la prochaine génération de réseaux sans fil et conduire le gros des travaux de la 6G.

Un lancement théorique attendu pour 2030

Nokia a d'ores et déjà lancé des recherches sur la 6G depuis ses laboratoires. Pour l'heure, difficile de vendre la technologie, mais Peter Vetter, responsable de la recherche sur l'accès et les appareils chez Nokia Bell Labs, l'imagine comme pouvant « être utilisée pour des soins de santé préventifs ou même pour créer un réseau 6G avec un sixième sens qui comprend intuitivement nos intentions, rendant nos interactions avec le monde physique plus efficaces et anticipant nos besoins, améliorant ainsi notre productivité ».

Plusieurs pistes de recherche ont déjà été lancées pour poser les bases techniques de la future architecture 6G. Nokia pense notamment à la sécurisation des données, à une couverture permettant de relier des zones éloignées, à des débits extrêmes et une latence quasiment imperceptible, à une empreinte carbone réduite, et au soutien de l'IA et du machine learning pour une expérience « au service des humains ».

Nokia estime que les premiers systèmes 6G seront commercialisés d'ici 2030, respectant ainsi le cyclique des 10 ans entre chaque génération.