Thomas de Lacharrière : « Green IT : les professionnels ne s’engagent pas pour sauver la planète »

Olivier Robillart
Publié le 16 novembre 2010 à 17h50
A l'heure où le remaniement ministériel touche toutes les strates du numérique, le secteur du développement durable nourrit encore des ambitions. Concernant les liens entre informatique et préservation de l'environnement, Thomas de Lacharrière, responsable de l'offre Green Tech de Devoteam estime que beaucoup reste encore à faire.

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Comment recensez-vous les besoins des professionnels en matière de technologies vertes ?
Nous nous basons sur notre expertise pour réaliser un audit des besoins. L'intérêt est ici de voir en amont les projets d'organisation ou de conduite des changements afin de définir les bons angles d'attaque. C'est une structure, une démarche qu'il faut réaliser. Suite à cet audit, on en tire des conclusions et une feuille de route qui vise à mettre en place une série de bons usages. On peut alors recommander des logiciels de supervision de l'énergie par exemple ou des moyens de mesurer la performance énergétique d'un centre de données.

Quels sont les manques, les besoins courants des entreprises. Ont-elles suffisamment de recul sur leur activité pour vouloir définir une activité « Green » ferme ?
Il faut bien comprendre que les professionnels ne s'engagent pas dans une production verte pour sauver la planète, ce n'est pas dans leur ADN. Non, le motif principal est plus souvent de nature économique dans un premier temps. Malgré cela, les sociétés savent désormais que des sollicitations en termes d'image, de réglementation ou d'innovation peuvent être des vecteurs motivants pour adopter une attitude Green. Autant de points qui peuvent doper la capacité d'Eco-conception d'un professionnel.

Quels sont les freins à l'adoption de mesures prônant une consommation raisonnée ?
Les raisons pour adopter une telle posture ne manquent pas mais les freins existent. D'habitude, on demande aux DSI de porter une grande attention aux coûts,à la rentabilité, au ROI (retour sur investissement,ndr). Cette fois, de nouveaux éléments existent qui sont encore difficile à comprendre pour certains.

Ne peut-on pas parler plutôt de convergence des logiques. Sur le Cloud, par exemple, l'économique ne rejoint-il pas l'écologique ?
En ce sens oui. L'externalisation des ressources peut être un gage d'efficacité pour un professionnel. Le Cloud engendre une maximisation des puissances de calcul mais encore faut-il se poser la question de l'endroit où sont stockées ces données. S'il s'agit d'un Etat qui produit son énergie de manière polluante... C'est toute la filière qu'il faut surveiller.
C'est aussi la même logique pour le retraitement des déchets électroniques (conformément à la directive européenne DEEE), même si encore peu de professionnels suivent correctement les obligations, il faut savoir que cela peut leur rapporter beaucoup.

Le système de taxation, notamment via l'éco-taxe est donc à revoir en France ?
L'Eco-taxe, qui découle de la directive européenne DEEE, est mal utilisée. Il convient, à mon sens, de mesurer la Valeur ajoutée exacte de cette taxe. C'est comme la problématique de la taxe Carbone, on a vu beaucoup d'annonces après le Grenelle de l'environnement mais peu de choses ont été mises en place. Il est, à l'heure actuelle plus qu'important d'ouvrir le débat sur la fiscalité « Carbone » et d'y inclure les autres activités qui génèrent ces rejets.

Quels sont les bons gestes à faire et reproduire au niveau du poste de travail, de l'utilisateur ?
Sur ce point, certaines avancées sont déjà notables. Par exemple, la rationalisation de l'impression est une chose qui commence à être acquise, qui se généralise. Sur ce terrain, je noterais également l'essor du télétravail. Ce domaine a connu un véritable essor l'an dernier. Il faut savoir que ce secteur a connu une hausse de plus de 50% des utilisateurs. C'est, à mon sens, une tendance qui va se maintenir et se confirmer.
Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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