La société française, peu connue du grand public, mais Ô combien novatrice, a dévoilé une souris à fort potentiel, la Pu94, première d'une future gamme, et un écran tactile de grande taille prévu pour immerger son utilisateur au cœur du jeu.
Fondée en 2012, Pixminds peut être fière du travail accompli. Si ce qui se passe à Vegas doit rester à Vegas, la société française, multi-récompensée au CES et notamment orientée vers le gaming et l'e-sport, est repartie du Nevada avec six Awards en janvier dernier, faisant d'elle la troisième entreprise la plus primée de l'édition 2019. La holding savoyarde, fondée par Lionel Chataignier, était présente au salon Viva Technology à Paris, Porte de Versailles, pour exhiber ses trophées. Mais pas que : outre un passage remarqué et apprécié du président Emmanuel Macron sur son stand, Pixminds a présenté aux professionnels et au public français deux produits qui ont attiré l'attention des visiteurs : la Pu94, toute première souris équipée de deux joysticks ; et le Arkube M2, un écran tactile géant qui résiste aux (plus gros) chocs. Clubic a aussi piqué une tête au corner Pixminds du Hall 1 des lieux.
Une souris avec deux joysticks pour des mouvements réinventés
La souris Pu94 se présente de façon classique, avec un déplacement usuel. Pixminds est parvenue à y ajouter deux joysticks. Le premier se place sous le pouce et permet de zoomer, de dézoomer, et d'effectuer une rotation dans le plan. Le second joystick est une sorte de bascule qui va prendre tous les angles. « On peut faire un déplacement 3D très intuitif, par exemple autour d'un déplacement d'une pièce. On peut imaginer des applications de type ingénierie 3D, où l'on va designer sa pièce et gagner du temps », nous explique Léo Allemand-Giorgis, chief operating officer (COO) chez Lexip, la marque d'accessoires de PC gaming de Pixminds.Plutôt que de faire des clics souris, des clics clavier et des mouvements de la souris, un simple mouvement du poignet permet de faire des rotations. Concernant le traditionnel zoom/dézoom de la molette, sur la Pu49, un petit mouvement du pouce suffit à l'enclencher, et permet aussi de scroller sur une page web.
La Pu94 peut ravir les joueurs
La souris est destinée au design 3D et aux professionnels, mais elle est aussi prisée des amateurs de jeux vidéo. « Elle s'adapte bien aux possesseurs des Sims, où l'on fait du design en 3D, et où vous avez besoin de vous déplacer autour d'une pièce dans le jeu. Elle va ainsi pouvoir être très utile », nous indique le doctorant en informatique.D'autres titres collent parfaitement avec la souris, notamment les simulations de vol comme Star Citizen ou Elite Dangerous dans lesquels il est possible de contrôler son vaisseau. « Au lieu de le faire avec son clavier et sa souris, on va réaliser des mouvements sur la souris pour gagner des raccourcis clavier. La main gauche devient ainsi plus agile pour pouvoir faire les différents raccourcis clavier récents. Nous sommes presque en possession d'une manette ici », détaille Léo Allemand-Giorgis.
Des patins en céramique qui font la différence
Un troisième point a attiré notre attention. Il s'agit des patins que l'on retrouve sous la souris. Sur une souris de joueur traditionnelle, ces derniers sont généralement en téflon. Sur les souris standard du marché, on peut aussi trouver du plastique. Sur la Pu94, nous avons découvert avec plaisir des patins en céramique qui accrochent tout de suite beaucoup moins et permettent une glisse déroutante, on vous le garantit ! Si certains ne souhaitent pas s'équiper de la souris mais veulent bénéficier de ses patins, Pixminds propose via la sous marque Lexip un pack de patins en céramique, à 19,99 euros, que l'on peut coller sous sa souris pour profiter des bienfaits de la céramique tout en gardant son ancienne souris.La souris Pu94, disponible depuis plusieurs semaines sur la boutique officielle de Lexip, ainsi que chez certains revendeurs comme Fnac ou LDLC, coûte 129,99 euros pièce TTC.
Un écran tactile qui résiste aux chocs
Après la petite souris, passons au géant écran tactile, avec le dénommé Arkube M2, un ensemble de grands écrans interactifs que l'on va pouvoir utiliser comme un téléphone portable, par exemple. Connectés ensemble, on peut imaginer ces écrans au sein d'une classe d'élèves en train d'apprendre le système solaire et peuvent visualiser ici une représentation du système, avec son soleil et ses planètes. Le dispositif salon est composé de quatre écrans, pour un total de 16 m², mais il est possible d'atteindre les 150 m² de surface. De quoi laisser place à son imagination.À VivaTech, plusieurs activités étaient à essayer sur le stand Pixminds, à l'image d'un jeu ludique qui nécessite de taper sur l'écran pour éliminer les cibles qui apparaissent, sans ombre portée, c'est à préciser. Plusieurs points de l'écran peuvent être touchés en même temps. Au sein d'une classe, plusieurs enfants pourront ainsi l'utiliser ensemble.
Le plus gros avantage de l'écran réside dans sa résistance aux chocs. La surface est protégée par une vitre en plexiglass qui la rend incassable et qui multiplie les usages potentiels.
Des applications multiples
« On peut imaginer des applications sportives, un ballon de football avec lequel on tirerait sur des cibles à travers l'écran », indique Léo Allemand-Giorgis. « On peut jouer avec une balle et tirer dans les cages, l'écran interagit en fonction de notre tir ». La société travaille aussi à installer ses écrans dans des salles complètes, pour des activités comme le laser game par exemple, ou des jeux coopératifs. « Au moment du tir, on imagine que l'écran localise l'impact et que cela puisse émettre un son. La personne va ainsi entendre du bruit derrière elle et va pouvoir visualiser d'où celui-ci provient », s'enthousiasme Léo.Divers modules pourront être ajoutés dans le futur, comme une application sur le squash, qui pourrait aboutir à une salle recouverte d'écrans géants qui seraient parfaitement adaptés à ce sport. « On peut également imaginer apprendre à jouer, avec des règles ou des suggestions affichées pour le joueur sur les endroits où il aurait pu tirer pour faire de meilleurs coups », ajoute notre interlocuteur.
En raison de sa taille, l'écran n'offre pas encore une qualité d'image folle, mais offre tout de même une résolution 1920 x 1080. Une nouvelle version de vidéoprojecteurs devrait cependant bientôt arriver et proposer une luminosité supérieure et une résolution améliorée.
Un écran made in France
Concernant l'écran, tout est fabriqué et monté en interne, en France, afin d'éviter les fuites de technologies. « La première version était en bois. Là, nous sommes passés à l'aluminium et au dibond pour avoir quelque chose de plus léger et de plus résistant », nous précise le COO de Lexip. Pour le moment, l'écran présente une profondeur de 80 centimètres, le vidéoprojecteur se trouvant à l'intérieur. Avec les nouvelles versions, les Savoyards devraient passer à 50 centimètres voire 30 centimètres. À noter que l'écran tourne sous Unity, ce qui permet à n'importe qui de développer des applications.Avec la volonté de faire descendre le prix jusqu'à 10 000 euros les 4m² (un module = 4m²), soit 2 500 euros le mètre carré (ce qui serait moins cher qu'une télé 8K), Pixminds espère proposer les premiers modules à la vente en 2020.
L'entreprise Pixminds semble être taillée pour l'e-sport. « On le touche un peu sur toutes nos business units », précise d'ailleurs son fondateur. Aujourd'hui, la société pèse entre 15 et 20 millions d'euros de chiffre d'affaires annuels, « avec une cinquantaine de salariés basés en France, et une petite structure de deux personnes aux États-Unis ».
Pixminds possède plusieurs filiales que nous détaille Lionel Chataignier : « R-Cade est dédiée aux machines de jeu un peu à l'ancienne mais qui utilisent des nouvelles technologies. Lexip n'utilise que des nouvelles technologies avec des procédés disruptifs destinés aux gaming et aux professionnels, avec des accessoires. Enfin, Steelplay fait une gamme d'accessoires gaming que l'on retrouve un peu partout ».
La société savoyarde ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Une gamme de souris arrive, dans le prolongement de la Pu94, notamment une gaming, et une version de la Pu94 réservée aux gauchers, qui ne sont ainsi pas oubliés. D'autres produits arriveront dans les prochains moins, tels que des claviers mais aussi un casque, qui « sortira d'ici la fin de l'année ou au début de l'année prochaine », affirme le dirigeant.
Après la Pu94, qui s'ouvre à des marchés porteurs comme la Chine et les États-Unis, « une prochaine souris devrait sortir dans moins de trois mois », nous annonce le fondateur de Pixminds.