© zhu difeng / Shutterstock.com
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Le groupe de Jack Ma n'est définitivement pas en odeur de sainteté avec le gouvernement chinois, qui lui demande de se mettre en retrait du paysage médiatique local.

Après les activités connexes de la Fintech d'Alibaba, Ant Group, qui a vu son introduction en Bourse bloquée, voilà que Pékin s'attaque à une autre activité majeure du géant du e-commerce chinois : les médias. Le gouvernement demande à Alibaba de céder au moins une partie des actifs détenus par l'entreprise dans le secteur des médias. La Chine semble vouloir atténuer l'influence croissante des grandes entreprises technologiques du pays.

Alibaba, une influence grandissante qui inquiète Pékin

Depuis le discours à charge contre le régime prononcé par Jack Ma l'année dernière, le sort semble s'acharner contre Alibaba et sa galaxie d'actifs et de sociétés. Ant Group fut le symbole de l'opposition, avant de trouver un accord avec les régulateurs chinois, par le groupement de l'ensemble de ses activités dans une même holding financière, en attendant une possible tentative d'introduction en Bourse.

Ces dernières années, Alibaba a mené une franche incursion dans le domaine des médias, en devenant notamment le propriétaire du plus grand quotidien en langue anglaise de Hong Kong, le South China Morning Post (SCMP).

Mais le géant de la vente en ligne possède également des parts plus ou moins notables dans de grands services comme le réseau social Weibo (le Twitter local), la plateforme de streaming vidéo Youku ou le site de partage de vidéos Bilibili. L'un des organes d'information les plus influents du pays, Yicai Media Group, a également vu Alibaba s'adjuger une partie de son capital.

Le géant du e-commerce pourrait être très lourdement condamné sur le terrain antitrust

Le paradoxe est total pour la Chine, qui a su encourager la naissance et la construction de géants technologiques, mais dont une partie des dirigeants redoute désormais que les personnes à leur tête, comme Jack Ma, ne prennent une influence trop importante qui pourrait déstabiliser le pouvoir en place.

Comme l'indique le Wall Street Journal, pour le moment, on ignore si Pékin a demandé à Alibaba de se séparer d'une partie ou de la totalité de ses actifs médiatiques. « Le but de nos investissements dans ces sociétés est de fournir un soutien technologique pour leur mise à niveau commerciale et de générer des synergies commerciales avec les activités commerciales de base. Nous n'intervenons pas et nous ne nous impliquons pas dans les décisions éditoriales » avance Alibaba dans un communiqué.

Le SCMP, principale acquisition d'Alibaba, est en vente depuis l'année dernière. Si aucun acheteur n'est encore identifié, le journal vieux de 117 ans redoute d'être repris par un acteur public, ce qui porterait un nouveau coup à la liberté de la presse chancelante à Hong Kong.

La semaine dernière, les régulateurs de l'Empire du Milieu ont fait savoir qu'Alibaba risquait de se voir condamner à une amende record en Chine à la suite de l'enquête pour de prétendues pratiques anticoncurrentielles. L'entreprise fondée par Jack Ma pourrait être sanctionnée au moins à hauteur de l'amende maximale à ce jour infligée par Pékin. Elle était de 815 millions d'euros contre Qualcomm en 2015.