© Frederic Legrand - COMEO/Shutterstock.com
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C’est officiel. Jack Ma, le fondateur des géants chinois Alibaba et Ant Group, va céder le contrôle de son entreprise de fintech après deux années de régulation très stricte initiée par Pékin. 

Le milliardaire est passé de personnage adulé à persona non grata dans son pays natal.

Ciblé par Pékin

En novembre 2020, alors qu’Ant Group s’apprêtait à réaliser l’introduction en Bourse la plus importante de l’Histoire, les autorités chinoises ont décidé de suspendre l’opération. En cause, des déclarations de son fondateur, Jack Ma, jugées bien trop critiques à leur égard. Selon les analystes, cette décision a permis à Pékin de freiner l’entreprise devenue trop puissante à son goût. Pour rappel, Ant Group opère Alipay, le principal système de paiement en ligne en Chine, qui a éclipsé les espèces, les chèques et les cartes de crédit.

Cet événement a marqué le début d’une immense vague de régulation dans le pays. Si elle a visé l’ensemble du secteur de la tech, les entreprises de Jack Ma ont particulièrement été ciblées : Alibaba a écopé d’une amende record de 2,3 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles, tandis qu’Ant Group a été contrainte d’annoncer sa restructuration complète.

En amont, Jack Ma a disparu des radars pendant de longs mois avant de brièvement réapparaître. Il s’est désormais exilé à Tokyo, alors que le gouvernement continue de surveiller de très près ses entreprises.

Ant Group est sur le point de compléter sa restructuration

C’est dans le cadre de la restructuration d’Ant Group, forcée par les autorités, que Jack Ma cède le contrôle de la société. Jusqu’alors, il possédait plus de 50 % des droits de vote chez Ant Group, chiffre qui va désormais tomber à 6,2 %. L’entreprise a expliqué que Jack Ma ne serait plus la « personne de contrôle » détenant 34 % des actions de la société, mais l'un des dix principaux actionnaires de celle-ci.

La régulation de Pékin a fait très mal à l’entreprise qui a vu sa valeur drastiquement chuter. Malgré cela, elle espère retenter une introduction à la Bourse de Hong Kong une fois sa restructuration complétée, mais devra patienter pour y parvenir : cette dernière exige une période d'attente d'un an après un changement de propriétaire. Pour Jack Ma, c’est la fin d’une longue épopée. Ancien professeur d’anglais, il était présenté, dès 2004, comme l'un des « dix meilleurs hommes d'affaires de l'année » en Chine.

Source : BBC