Le géant Amazon fait l'objet d'une plainte aux États-Unis pour avoir potentiellement eu un comportement discriminatoire envers ses employés administratifs.
Une cadre afro-américaine d'Amazon, Charlotte Newman, a déposé une plainte, lundi 1er mars, devant le tribunal fédéral de Washington, reprochant au roi du e-commerce d'être moins bien payée que les salariés masculins blancs de l'entreprise. Elle dénonce aussi le manque de diversité global au sein de la société.
Entre discrimination, rémunération inéquitable et harcèlement
À travers sa plainte, Charlotte Newman, qui est rattachée à la division Cloud de l'entreprise, Amazon Web Services (AWS), veut alerter sa direction sur les pratiques actuelles de cette dernière en interne, qu'elle juge « racistes et sexistes » envers les femmes noires.
Selon le dossier déposé sur le bureau du juge américain, Amazon emploierait des personnes de couleur à « des niveaux inférieurs » que les employés de couleur blanche, qui bénéficieraient davantage d'avancées au sein de l'entreprise, au contraire d'employés noirs qui, pourtant, jouissent des mêmes qualifications professionnelles. Outre les allégations de discrimination et les inégalités de rémunération, Charlotte Newman, qui avait été embauchée et rémunérée pour un poste de gestionnaire alors qu'elle effectuait en réalité le travail d'un niveau de cadre supérieur, évoque le harcèlement dont elle a pu être victime, notamment d'un collègue masculin blanc.
En octobre dernier, un employé du groupe Amazon avait été licencié quatre mois après les faits rapportés par madame Newman, qui faisait état d'attouchements physiques, d'avances déplacées et de remarques insultantes. « Ces pratiques ont un effet particulièrement grave sur les femmes noires de l'entreprise » dénonce le cabinet d'avocats qui a déposé plainte au nom de Charlotte Newman.
Amazon assure enquêter sur les allégations et veut rassurer
Au-delà de son cas personnel, la plainte insiste aussi sur les motivations plus collectives de Charlotte Newman, diplômée de Harvard en administration des affaires et responsable des politiques publiques de l'entreprise, qui voit même plus loin qui ce qui peut se passer chez Amazon. Elle évoque notamment le découragement de nombreux Afro-Américains qui, dans un contexte houleux aux États-Unis, ont pu se sentir dévalorisés ou harcelés.
Beaucoup reprochent à Amazon (et au secteur des nouvelles technologies en général) de manquer de diversité raciale et de genre. « La plupart de la diversité de la main-d'œuvre de la société de commerce électronique de Seattle se trouve dans ses entrepôts de cols bleus, où les produits sont emballés et expédiés aux clients » écrit Bloomberg.
Face à la crainte d'être considérée comme une entreprise qui a un problème racial, Amazon a réagi en assurant enquêter sur les nouvelles accusations mentionnées dans la plainte. En outre, elle a déclaré par l'intermédiaire d'un porte-parole : « Amazon travaille dur pour favoriser une culture d’entreprise diverse, équitable et inclusive, et ces accusations ne reflètent pas ces efforts ou nos valeurs. Nous ne tolérons pas la discrimination ou le harcèlement d’aucune sorte. »
Source : Bloomberg