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Depuis 10 ans, Jeff Bezos a une obsession récurrente : effectuer les livraisons de sa tentaculaire entreprise par drones.

Depuis un mois, cet objectif est devenu une réalité… mais pas exactement comme il l'espérait : parmi les milliers de commandes effectuées chaque jour par son entreprise, les drones n'ont pris en charge que dix livraisons, et ce, pour tout le mois de janvier.

Des chiffres loin d'être impressionnants…

2023 est l'année du renouveau pour Amazon. Depuis janvier, en effet, certaines des livraisons de la marque sont effectuées directement par drones. Ce mode de livraison n'est disponible, pour l'instant, que dans les états du Texas et de la Californie. Le progrès est en marche donc et, comme souvent, il signifie que des quantités devenues négligeables (ici les employés), n'ont plus leur place dans l'entreprise.

En effet, les centres logistiques qui ont commencé à faire usage de drones ont préféré réduire une partie de leurs effectifs. Mais ils auraient visiblement dû un peu mieux anticiper la demande. Au regard des débuts de ce système, les humains semblent avoir encore toute leur place dans le système Amazon.

Car on ne dirige pas un drone comme on conduit une camionnette, et les régulations américaines dans ce domaine n'autorisent des livraisons que sur moins de 10 foyers.

… notamment dus aux réglementations américaines sur la question

Le problème ne vient a priori donc pas tant de la technologie, qui commence à être suffisamment éprouvée, mais des décisions de la FAA (autorité américaine de l'aviation civile). Un point en particulier limite considérablement le déploiement à grande échelle des drones livreurs : ceux-ci ne sont pas autorisés à traverser une route, sauf si un employé d'Amazon est présent pour s'assurer qu'aucun véhicule ne passe à ce moment. Chez Amazon, on a dû apprécier : un drone fait pour remplacer les déplacements d'un humain a besoin de plusieurs d'entre eux pour se déplacer.

Ces régulations étaient encore plus strictes pendant la phase de tests : les drones ne pouvaient voler que dans les zones peu peuplées, ne pas s'approcher à moins d'une trentaine de mètres d'un bâtiment, et ne pouvaient survoler que les zones appartenant à Amazon. Ce qui n'a pas empêché 5 crashs en 4 mois, l'un d'entre eux causant un important feu de brousse.

Pas encore lancé en Europe, ce programme pourrait y rencontrer des difficultés encore plus importantes, au vu des régulations imposées aux géants de la tech par l'UE. Alors votre PS5, ce sera probablement un livreur en camionnette qui vous l'amènera, et pas un drone. L'ère de l'avis de passage n'est donc pas encore révolue.