C'est Barnes & Noble, par ailleurs concurrent d'Amazon également sur le secteur du livre électronique - le libraire propose le Nook - qui a, le premier, annoncé qu'il ne proposerait pas les livres édités par Amazon dans ses magasins. Il a rapidement été suivi par Books-A-Million aux USA et Indigo au Canada.
Les Echos rapporte que les libraires qualifient les méthodes d'Amazon de « manœuvres prédactrices » : le problème vient principalement du contrat d'exclusivité que le cybercommerçant impose aux auteurs, notamment au niveau des livres électroniques. Car si les libraires sont bien évidemment invités à proposer les versions papier des ouvrages, les versions numériques sont, quant à elles, distribuées uniquement sur les terminaux Kindle d'Amazon. « De notre point de vue, les initiatives d'Amazon ne sont pas dans l'intérêt à long terme du public des lecteurs, de l'édition et de l'ensemble de l'industrie des libraires, à l'échelle globale » a déclaré la vice-présidente d'Indigo, Janet Eger.
Amazon est donc loin de se faire des amis avec cette incursion sur le marché du livre matérialisé. En octobre dernier, le responsable de la maison d'édition Melville House expliquait que « Les éditeurs sont terrifiés et ne savent pas quoi faire » face à ce nouveau concurrent. « Si vous êtes libraire, Amazon est en concurrence avec vous depuis un bon moment. Si vous êtes éditeur, vous vous réveillez un jour et découvrez que vous êtes également en concurrence avec Amazon. Et si vous êtes un agent, Amazon peut peut-être vous faire du tort car il offre aux auteurs la possibilité de publier directement, sans passer par vous » ajoutait de son côté un agent spécialisé et éditeur de livres électroniques.
Pour autant, le boycott des libraires pourrait bien ne pas changer grand-chose pour Amazon, qui a dépassé depuis 5 ans Barnes & Noble en termes de ventes de livres. Amazon devrait publier cet automne plus de 120 ouvrages aux formats papier et numérique.
