Introduit avec iOS 14.5, l’App Tracking Transparency (ATT) commence déjà à montrer ses effets. Cette nouvelle « barrière » à suivi publicitaire sur les appareils Apple aurait déjà, selon Brian Bowman, PDG de Consumer Acquisition, largement rebattu les cartes du marché.
À la tête d’une entreprise justement spécialisée dans le marketing sur mobile, Brian Bowman prêche bien entendu pour sa paroisse. Mais d’après ses dires dans les colonnes de VentureBeat, les annonceurs ont déjà dû renoncer à 15, voire 20 % de leurs revenus depuis l’arrivée de l’ATT.
Le pire est à venir pour les annonceurs
En les empêchant d’avoir accès à l’IDFA (Identifier for Advertisers), qui les autorise à suivre le parcours des utilisateurs et utilisatrices d’iPhone sur différentes applications et, in fine, de comprendre leurs préférences pour leur proposer de la publicité ciblée, l’App Tracking Transparency n’est rien de moins qu’une gigantesque épine dans le pied des annonceurs.
Depuis le déploiement d’iOS 14.5, seuls 20 % des utilisateurs et utilisatrices appuient sur « oui » lorsque leur téléphone leur demande s’ils souhaitent recevoir de la publicité ciblée. Une victoire, se vante Apple, pour la protection des données personnelles, mais une situation des plus critiques pour les entreprises dont le business repose justement sur la collecte et la revente de ces mêmes données. Mais le pire serait encore à venir d’après Brian Bowman. Le gros des retombées ne pourra être estimé que lorsque le taux d’adoption d’iOS 14.6 (la dernière version) dépassera les 80 %.
L'homme d'affaires estime ainsi que, si les revenus moyens de ces entreprises est en baisse de 15 à 20 % depuis avril dernier, certaines accusent déjà de pertes de l’ordre de 40 %. Faute de pouvoir proposer à un ciblage précis à leurs clients (et donc de plus grande valeur pour eux), ceux-ci s’en détournent en faveur de plates-formes comme TikTok, Facebook ou Google, qui expérimentent sur leurs algorithmes pour s’adapter à ces contraintes.
Davantage de ciblage publicitaire sur Android
Avec ces mesures, et l’arrivée prochaine de l’iCloud Private Relay, iOS fait désormais office de repoussoir pour les annonceurs qui, on l’a dit, ont de plus en plus de difficultés à accéder à des données pertinentes pour offrir du ciblage publicitaire. Conséquence logique de ce changement de paradigme, les courtiers en données reportent leur attention sur Android, bien moins regardant en la matière.
Au début du mois de juillet, le Wall Street Journal rapportait que les dépenses des annonceurs sur iOS avaient chuté d’un tiers sur un mois, alors qu’elles avaient connu une augmentation de 10 % sur Android entre le 1er juin et le 1er juillet.
Pour rappel, 72,8 % des smartphones dans le monde tournent sous Android. Mais paradoxalement, l’App Store d’Apple génère beaucoup plus d’argent que le Play Store. Au premier trimestre 2021, 20 milliards de dollars avaient été dépensés sur l’App Store aux États-Unis, contre 11,4 milliards sur Android.
Source : Venture Beat