Après les émeutes qui ont secoué l'immense usine de Zhengzhou, l'entreprise Foxconn, propriétaire du site, a présenté ses excuses. Mais à date, plus de 20 000 employés ont déjà quitté l'usine.
Foxconn tente le tout pour le tout. La firme taïwanaise, qui possède la plus grosse usine d'assemblage d'iPhone au monde, est plongée dans la crise après que de violentes manifestations ont éclaté cette semaine. Le site, basé dans la province du Henan, en Chine, fait face à la grogne de ses employés, qui se plaignent de difficiles conditions de travail et de retards dans le paiement des salaires. Pour éteindre l'incendie, Foxconn s'est excusée, en promettant de nouvelles primes. Mais avec des milliers de départs, l'usine mettra du temps à retrouver son rythme de croisière.
Foxconn reconnaît une erreur technique dans le versement des primes
C'est une fin d'année particulièrement houleuse pour Foxconn, qui a reconnu jeudi une erreur de saisie dans son système informatique lors de l'embauche de nouveaux employés. « Nous nous excusons pour cette erreur et garantissons que le salaire réel est bien le même que celui convenu », a expliqué l'équipe de communication du site.
À la base, une prime de 3 000 yuans (soit environ 400 euros) devait être versée à tout employé travaillant plus de 30 jours. Une seconde, d'un montant identique, devait être délivrée après 60 jours de travail. Sauf que le versement de ces primes a pris du retard, et que Foxconn ne fait que repousser l'échéance, ce qui intensifie la colère des salariés.
Ces promesses non tenues s'ajoutent à des conditions de travail ô combien difficiles pour les 200 000 employés du site. Beaucoup sont confinés sur place depuis plusieurs semaines, vivant dans des dortoirs à la demande de Foxconn, dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de Covid-19.
De nouvelles primes pour les salariés qui décident de rentrer dans le rang
Des affrontements ont eu lieu entre des salariés de l'usine et des représentants de la sécurité, notamment mercredi. Des vitres, des caméras, des cabines de test Covid ont été détruites ou endommagées, avec des scènes d'une rare violence en Chine, qui témoignent de la tension ressentie par les travailleurs.
L'usine de Foxconn a d'ailleurs vu plus de 20 000 employés quitter les lieux, au 25 novembre. Cela représente peu ou prou 10 % des effectifs du site. Si le sous-traitant d'Apple prévoit une reprise complète de la production pour la fin du mois de novembre, celle-ci devrait chuter de 30 % pour le mois en cours. Sur place, d'autres affirment qu'une pleine reprise de la production avant la fin du mois est purement utopique. Apple, de son côté, a prévenu s'attendre à une baisse des expéditions de sa gamme d'iPhone 14 pour la fin de l'année.
Pour tenter d'apaiser la situation et les esprits, Foxconn promet une prime de 8 000 yuans (environ 1 000 euros) supplémentaires aux salariés qui décident d'évacuer l'usine pour retourner dans leur dortoir, que certains fuient par peur d'y retrouver des collègues touchés par le Covid.
Source : Reuters