La firme de Cupertino détiendrait actuellement environ 25% de parts de marché sur le secteur du livre électronique, mais serait talonné par Barnes & Noble, selon Eddie Cue. Le responsable des négociations chez Apple, qui dévoilait la semaine dernière la genèse de l'iBookstore, est revenu lundi au tribunal sur le positionnement de l'entreprise sur le marché des ebooks, mais également sur certains points de sa stratégie.
On apprend ainsi que le démarrage d'Apple sur le marché du livre électronique a été difficile, voire insatisfaisant, selon «e haut cadre. En octobre 2010, soit moins d'un an après le lancement de l'iBookstore, Eddie Cue estimait dans un mail envoyé à l'un de ses collègues avoir « échoué avec le livre ». A l'époque, l'eBookstore possédait pourtant déjà 20% de parts de marché. Pas assez pour Apple.
Le principal problème du service à l'époque était l'absence du catalogue de l'éditeur Random House sur son marché d'ebooks. « Nous ne pourrons pas y arriver tant que nous ne l'aurons pas » écrivait alors Cue. Problème : « Random House ne veut pas de notre modèle d'agence, et travaille avec Amazon » ajoutait alors le responsable. Mais début 2011, Random House signe finalement avec Apple.
Le ministère de la justice américain a cependant mis en évidence le fait qu'Apple aurait menacé Random House de ne pas valider l'un de ses applications sur l'Appstore, si l'éditeur refusait de coopérer. Une accusation à laquelle Eddie Cue a répondu en expliquant que Random House voulait proposer des livres sous forme d'applications, un format qui aurait pu « tromper les consommateurs ». C'est pourquoi Apple aurait refusé la démarche de l'éditeur.
Amazon, encore et toujours
L'ombre d'Amazon continue de planer dans le procès : déjà cité à plusieurs reprises, le cybermarchand est plusieurs fois évoqué par Eddie Cue dans le mail envoyé en octobre 2010. Non seulement le cadre explique que la collaboration entre Random House et Amazon ne fait pas les affaires de Cupertino, mais il précise que si les parts de marché d'Apple étaient de 20%, celles d'Amazon étaient à l'époque de 65%.
Cue a également réfuté les accusations portées à l'encontre de Steve Jobs, niant que l'ancien PDG d'Apple, décédé depuis, aurait obligé les éditeurs à renégocier leur contrat avec Amazon pour pouvoir signer avec la firme de Cupertino. Selon Eddie Cue, les cinq brouillons de mails présentés par la justice américaine n'ont jamais quitté la boite mail de Steve Jobs. « Il y a zéro chance qu'il ait fait ça » a-t-il assuré. Rappelons qu'au début du procès, certains éditeurs ont avoué eux-mêmes que signer avec Apple était un moyen d'échapper à la politique de prix agressive d'Amazon.