En octobre dernier, Apple se voyait placé en surveillance par le tribunal américain en charge du dossier d'entente sur les prix des livres électroniques, dans lequel la firme a été reconnue coupable en juillet dernier. Durant 2 ans, Michael Bromwich, ancien inspecteur du ministère de la justice américain, a pour mission de veiller aux bonnes pratiques d'Apple sur le marché des ebooks. Mais la tâche s'annonce des plus compliquées puisqu'en fin de semaine dernière, l'entreprise a fait savoir au tribunal que sa relation avec Bromwich est loin d'être au beau fixe.
Apple accuse en effet l'observateur de lui coûter une véritable fortune pour des retours que l'entreprise juge discutable. Michael Bromwich est ainsi payé pas moins de 1100 dollars de l'heure, un tarif auquel s'ajoutent les honoraires d'un avocat qui l'assiste, et qui est quant à lui payé 1025 dollars de l'heure. En 2 semaines de travail, le duo a ainsi coûté 138 432 dollars à Apple. « Monsieur Bromwich semble tout simplement profiter du fait qu'il n'a pas de concurrence ici, et, de son point de vue, du fait qu'Apple n'a pas les moyens de refuser ses demandes » a déclaré la firme dans un récent dépôt (PDF). Les pratiques de l'observateur sont également pointées du doigt : la société juge notamment « prématuré » le fait que ce dernier ait demandé des entretiens avec des membres haut placés de son conseil d'administration, notamment Tim Cook, Al Gore et Jonathan Ive.
Mais le torchon brûle dans les deux sens : Michael Bromwich a de son côté souligné les réticences d'Apple à se mettre en conformité avec sa condamnation et à le laisser mener son enquête. « Apple cherche à gérer nos relations comme si nous étions ses avocats ou des consultants extérieurs, à qui il peut dicter des termes et des conditions, et dont l'approbation est nécessaire pour que nous puissions continuer à travailler » explique-t-il dans une lettre à destination du conseil d'administration de l'entreprise (PDF). « Nos demandes pour rencontrer le personnel clé d'Apple ont été largement ignorées, et quand elles ne l'ont pas été, les réponses sont arrivées extrêmement lentement » ajoute-t-il.
Les deux années d'observation et de collaboration forcées risquent donc d'être particulièrement houleuses, d'autant qu'elles pourraient bénéficier d'une prolongation a souligné la juge Denise Cote.