© Xiaomi
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Mise à jour du 30/09/2021 à 16h27 : Suite à notre article, Huawei a réagi par l'intermédiaire d'un communiqué de presse. Dans un premier temps, l'entreprise commente la collecte des données personnelles et l'usage qui en est fait :

« Huawei a toujours adhéré au principe d’intégrité, respecté les lois et réglementations des pays et régions du monde où notre entreprise opère, et considéré la cybersécurité et le respect de la vie privée comme la plus grande des priorités. (…) Les données ne sont jamais traitées à l’extérieur des produits Huawei. Huawei agit en toute transparence lorsque la collecte de données est nécessaire et les conserve le moins de temps possible et ce dans le but d’améliorer la personnalisation et l’expérience utilisateur. »

Huawei revient ensuite plus précisément sur le sujet des applications propriétaires, en indiquant qu'elles ont été évaluées et validées dans le cadre du RGPG (règlement général de protection des données) :

« Au sujet de l’utilisation des données des smartphones Huawei, l’AppGallery collecte et traite uniquement les données nécessaires pour permettre aux utilisateurs de rechercher, installer et gérer les applications tierces et ce de la même manière que les autres boutiques d’applications du marché. Petal Search et AppGallery ont été certifiées par l’organisme European Privacy Seal pour leur respect du RGPD. Huawei procède à un test de sécurité pour s’assurer que l’utilisateur puisse uniquement télécharger des applications qui soient sûres et fonctionnelles sur les appareils Huawei Mobile Services. Nous respectons les lois dans chaque pays et région dans lesquels nous opérons et nous portons la plus grande des attentions à nos clients, partenaires et à tous ceux qui utilisent nos technologies. »

De nombreuses failles de sécurité ont en effet été détectées à l'issue d'une étude lituanienne menée sur les smartphones Huawei, OnePlus et Xiaomi. C’est cependant le cas de Xiaomi qui inquiète le plus.

La Lituanie recommande de ne plus acheter de smartphones chinois et de se débarrasser rapidement des modèles déjà utilisés.

Des systèmes de censure intégrés et activables

Margiris Abukevicius, vice-ministre de la Défense en Lituanie, a récemment présenté les résultats d’une étude menée par le centre national de cybersécurité, qui recommande aux Lituaniens, et plus largement aux Européens, de ne plus acheter de smartphones chinois, voire à changer rapidement d’appareil. En cause, la présence d’une application capable de repérer et censurer plus de 449 termes interdits par les autorités chinoises, parmi lesquels « Tibet libre », « Vive l'indépendance de Taiwan » ou « mouvement démocratique », comme le précise Reuters.

L'outil serait capable d’agir sur les différentes applications de la boutique propriétaire, navigateur compris, et de collecter les données personnelles des utilisateurs. Pour l’Europe, ce programme est censé être initialement désactivé, toutefois les autorités indiquent qu’il peut être remis en route à tout moment, et à distance.

En outre, une importante faille de sécurité a été détectée dans le Huawei P40 5G. Le constructeur a cependant assuré que les données n’étaient pas transférées, quand Xiaomi a pour sa part démenti toute censure. Aucune faille n’aurait été repérée du côté des smartphones OnePlus.

Des tensions croissantes entre la Lituanie et la Chine

La publication du rapport de cybersécurité lituanien sur les smartphones chinois s’inscrit dans le cadre de vives tensions diplomatiques entre les deux pays. Leurs relations se sont encore complexifiées en juillet dernier, après que la Lituanie a pris position en faveur de Taïwan en tant qu'état indépendant, en annonçant l’ouverture du « bureau de représentation taïwanais en Lituanie ». La Chine, qui revendique la souveraineté de territoire, n’a pas apprécié, a rappelé son ambassadeur, et a renvoyé le représentant lituanien basé à Pékin. Depuis, les relations sont au point mort.

Soulignons que de nombreux services officiels lituaniens utilisent des appareils chinois. Environ 4 500 appareils seraient actuellement en service dans le pays. La potentielle collecte de données et la présence d’applications jugées malveillantes posent donc un sérieux problème de sécurité intérieure. Un projet de loi devrait prochainement être présenté pour interdire la commercialisation des smartphones chinois.

Source : Reuters