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Ce soir, à 18H heure française, Intel tenait une conférence dédiée à la présentation de ses nouveaux processeurs à basse consommation « Tiger Lake ». Toujours gravés selon le procédé 10 nm, ces derniers, au nombre de neuf, prendront cet automne la suite des actuelles puces Ice Lake. Leur principal atout ? Ils mettent la pâté à AMD sur le secteur des performances graphiques… tout en embarquant nativement entre autres les technologies Thunderbolt 4 et Wi-Fi 6.

Et si Apple avait quitté le navire un peu trop tôt ? Alors que la firme de Cupertino a annoncé en juin son projet (suspecté de longue date) de laisser de côté Intel et ses processeurs au profit de ses propres SoC ARM pour laptop, voilà que la firme de Santa Clara se réveille. Avec ses processeurs Tiger Lake, présentés ce soir, Intel lève le voile sur une 11e génération de produits taillés pour la vitesse et la versatilité sur PC portable, notamment grâce à une nouvelle partie graphique intégrée (iGPU) capable de distancer la concurrence dans les grandes largeurs.

Intel Tiger Lake-4

AMD s'est élevé, mais risque de s'incliner de nouveau

« Nous sommes les meilleurs dans tout ce que vous faites le plus sur votre PC », a assuré Intel durant sa conférence, comme pour conjurer les ambitions d'AMD sur le marché du PC portable depuis le lancement, en mars, de ses processeurs Ryzen de 4e génération. Efficaces, ces derniers avaient su prendre de vitesse l'offre Ice Lake, mais aussi Canon Lake, d'Intel, tout particulièrement sur le segment des ultraportables. Six mois plus tard, la réponse d'Intel est féroce, surtout sur le plan des performances graphiques.

Sur le volet CPU, le groupe nous a paru un peu plus évasif, évoquant simplement 20% de productivité en plus face au Ryzen 7 4800U (fleuron basse consommation d'AMD) et une efficacité énergétique améliorée de 20% par rapport aux puces de génération précédente. Intel semble néanmoins très confiant en son nouveau porte-étendard, le Core i7-1185G7 à 4 cœurs et 8 threads, mais cadencés entre 3,0 et 4,8 GHz. Pour rappel, le Ryzen 7 4800U embarque le double de cœurs et de threads pour des fréquences plus basses (entre 1,8 et 4,2 GHz).

Ce qui est en tout cas évident, c'est que les SoC Tiger Lake sont de véritables couteaux suisses technologiques. Sur un seul die Intel parvient à faire tenir des cœurs CPU Willow Cove (nouvelle architecture), une partie graphique Xe surpuissante, un nouveau bloc dédié à l'IA, un modem Wi-Fi 6 « trois fois plus fiable et rapide », ainsi qu'une batterie de contrôleurs voués au PCIe Gen 4, au Thunderbolt 4 et à la mémoire vive. Tout ce beau monde permet à Intel de lancer son label « Evo », dont nous allons parler un peu plus bas.

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Les performances graphiques en vedette de la soirée

C'est clairement sur le plan des performances GPU qu'Intel a été le plus loquace. En deux mots, son nouvel iGPU, basé sur l'architecture Xe, va enfin nous permettre de jouer décemment sur des PC portables équipés d'un simple SoC Tiger Lake. Intel est ainsi fier de démontrer que son Core i7-1185G7 est capable d'atteindre, voire de dépasser, le seuil des 60 images par secondes en 1080p sur des titres comme Grid (2019) ou encore Gears Tactics. Le Ryzen 7 4800U et son iGPU Vega 8 sont largement battus, avec près de deux fois plus de performances du côté d'Intel.

Il s'agit là d'une belle claque pour AMD, qui devrait toutefois nous réserver de belles surprises sur ce terrain avec sa prochaine génération d'APU. La messe n'est donc pas dite, et c'est tant mieux pour le consommateur, grand gagnant de cette guerre des performances complètement relancée entre les deux géants du microprocesseur.

Armé de son iGPU Xe et de son bloc dédié à l'IA, le Core i7-1185G7 se montre par ailleurs capable de très jolies choses en traitement de l'image et en montage vidéo, en parvenant à devancer une fois de plus son rival le Ryzen 7 4800U. Intel démontre par exemple que son nouveau i7 basse consommation est capable d'upscaler (en x5) des images sous Topaz 200% plus vite (19 secondes contre 106 chez AMD, précise Intel) que la concurrence. Même constat en export sous Adobe Premiere Pro, où la puce d'Intel exporte une vidéo 4K en 55 secondes contre 1 minute et 55 secondes pour le Ryzen 7 4800U, un peu dans les choux malgré ses 8 cœurs / 16 threads. Un constat qui s'étend dans une moindre mesure en retouche photo, avec un exercice de détourage effectué sous Photoshop.

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« Tout ce dont vous avez besoin, c’est une idée et un [processeur] Intel »

En fin de conférence, Intel nous a également présenté son label « Evo » qui pourrait changer pas mal de choses dans le monde laptop, en imposant un cahier des charges strict en matière de design, de performances et d'efficacité énergétique. Accordé (ou non) par Intel, ce label garantit notamment un écran de qualité avec des bordures rabotées, mais aussi et surtout un minimum de neuf heures d'autonomie, ainsi qu'une connectivité Wi-Fi 6 et Thunderbolt 4. Ce label va de pair avec le projet Athena d'Intel, qui vise justement à donner les clés aux constructeurs OEM pour réaliser ces appareils aux spécifications léchées.

Notons enfin qu'Intel a ajouté quelques nouveautés logicielles à ses processeurs Tiger Lake. La plus marquante est liée aux fonctions du SoC en matière d'IA. Elle permet, de manière native, de supprimer les bruits de fond lors de visioconférences, par exemple. Le système paraît bien intégré et fonctionne de manière identique à ce que NVIDIA propose avec son outil RTX Voice. Nous aurons bientôt l'occasion de tester, sur Clubic, cette fonctionnalité, ainsi que les performances des nouveaux processeurs d'Intel. L'occasion pour nous de vérifier les dires du fabricant, notamment face à la concurrence d'AMD.

Les nouveaux processeurs d'Intel devraient débuter sur le marché dans les prochaines semaines sur des machines signées HP, Lenovo, Acer, Dell, Asus, ou encore Samsung (pour l'instant seulement aux États-Unis).

Source : Conférence de presse Intel / Communiqués Intel