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Des chercheurs employés par Microsoft ont mis au point Argus, un système reposant sur la blockchain Ethereum offrant des primes aux individus dénonçant des copies pirates de produits sous licence.

Si l'on ne sait pas encore si Argus sera déployé par la firme de Redmond, celui-ci doit d'ores et déjà être présenté à la 40e édition du symposium international « on Reliable Distributed Systems » (SRDS) prévue pour septembre 2021.

Pour lutter contre la piraterie en ligne, demandez Argus

Vous connaissez certainement l'Argus, cette cotation automobile de référence mise en place par la revue éponyme. Désormais, c'est un autre Argus qui pourrait faire son apparition. Fondé sur la blockchain Ethereum, afin d'assurer aussi bien la transparence que la sécurité des informations données et l'anonymat des délateurs, Argus a pour objectif d'inciter des individus à dénoncer l'existence copies pirates de produits auprès de Microsoft.

Son travail « consiste à formuler des objectifs pour des mécanismes d'incitation totalement transparents, qui consolident de manière sûre et complète les différents intérêts de tous les rôles », selon les chercheurs. En d'autres termes, il s'agit d'un système d'incitation à la délation pour lutter contre les actes de piratage en ligne.

Un modèle qui s'appuie sur la transparence, telle est la proposition de ces chercheurs. Actuellement, les pratiques de dénonciation de copies pirates ne seraient justement pas assez transparentes, ce qui n'enjoindraient pas à la délation, selon eux. L'ensemble des acteurs, qu'il s'agisse du créateur du contenu (par exemple Microsoft), du détenteur de la licence du contenu (un potentiel pirate) ou de n'importe quel internaute (par exemple un délateur), n'auraient même besoin de se faire confiance, puisque toutes les données seraient déjà contenues dans la blockchain employée.

Microsoft en a marre de voir ses licences piratées

La firme de Redmond, qui est l'un des plus gros concepteurs détenteurs de droits d'auteur au monde, mais aussi l'un des plus piratés, veut lutter plus efficacement contre ce fléau. Le fait est que, malgré l'expérience de Microsoft dans la lutte antipirate et l'alliance privée formée au sein de la Software Alliance (BSA) dans ce domaine, les résultats peuvent être améliorés.

Voici ce à quoi devrait ressembler Argus © Microsoft
Voici ce à quoi devrait ressembler Argus © Microsoft

Les primes données par la BSA aux lanceurs d'alerte se révélant insuffisantes, Argus est un nouvel outil destiné à pallier cette lacune. Un filigrane unique pour chaque copie des produits vendus par Microsoft assure leur traçabilité et permet de vérifier la détention légale, ou non, d'une copie de produit par son détenteur. D'abord « accusé », le détenteur devient « coupable » si l'appel lancé à son encontre (une fonction prévue par la blockchain) échoue.

L'objectif n'est pas non plus de susciter un appât du gain conséquent, puisque, comme le précise TorrentFreak, « signaler le même travail piraté plusieurs fois sous différents alias est inutile car cela ne fera que réduire la récompense ».

Argus serait-il plus efficace ? Celui-ci devra déjà, dans un premier temps, être déployé par Microsoft, ce qui n'est pas encore acté. Les chercheurs employés par Microsoft doivent le présenter lors du 40e symposium international « on Reliable Distributed Systems » (SDRS). Cette conférence aurait dû se tenir physiquement fin septembre à Chicago (Illinois), mais elle devra certainement se contenter d'un événement à distance du fait de la COVID-19.