Plus proche de la caméra que de l’appareil photo même s’il en reprend les formes, le ZV-1 est incontestablement un appareil à part dans le monde de la vidéo personnelle. Sony le destine aux vlogueurs amateurs se sentant un peu à l’étroit avec la caméra de leur smartphone. Et il faut dire qu’il dispose de nombreux atouts pour les séduire. On l’a donc testé afin de voir s’il valait vraiment les 799 € demandés.
Fiche technique
- Capteur : 20,2 Mpxl de type Exmor RS 1’’ à technologie d’empilement
- Vidéo maxi : UHD (4K) (25 im/s, XAVCS, 100 Mbit/s)
- Format de fichier : Jpeg, RAW (ARW Sony)
- Zoom : 24-70 mm f/1,8-2,8 (équivalent 35 mm)
- Mode macro : 5 cm (grand-angle) - 30 cm (téléobjectif)
- Stabilisation : Oui (optique en photo, numérique en vidéo)
- Écran : LCD tactile 3’’/921 kpts orientable
- Modes d’exposition : P/A/S/M, modes Scènes, Intelligent Auto
- Sensibilité : 125-12 800 Iso (extension numérique à 25 600 Iso)
- Stockage : carte SD (SDXC UHS-I conseillé pour UHD/4K)
- Connectique micro HDMI, USB 2.0 (hybride A/V), entrée micro
- Wifi - Bluetooth : oui / oui
- Batterie : Li-Ion 3,6 V/1240 mAh (ref Sony : NP-BX1)
- Dimensions / poids : 105,5 x 60 x 43,5 mm / 294 g (avec batterie et carte)
- Prix : 799 € seul, 899 € avec la poignée Bluetooth
Design et ergonomie
Au premier contact, le ZV-1 pourrait passer pour un appareil photo compact haut de gamme. Il faut dire qu’il ressemble comme un frère au RX100, le compact expert vedette de la marque. Et pour cause : il est bâti à partir de l’électronique du RX100 M4, adaptée pour l’occasion à une utilisation vidéo. La carrosserie, faite de plastique (alors qu’elle est métallique sur les RX100) est de bonne qualité tout en bénéficiant d’un finition soignée. Dommage qu’aucun joint d’étanchéité ne soit intégré, ce qui rend le ZV-1 vulnérable aux éclaboussures ou à la pluie.
On note aussi l’absence de molette de sélection des modes de prise de vue, replacée ici par une touche faisant apparaître un menu à l’écran. On apprécie la présence d’un grip proéminent assurant une excellente prise en main de l’appareil lors d’un tournage. Celui-ci était optionnel sur les RX100, ce que nous avons toujours regretté. Le flanc droit abrite trois prises logées dans autant de compartiments : micro HDMI pour la vidéo, USB 2.0 (qui semble ici anachronique par rapport à l’USB-C) ainsi qu’une entrée pour micro externe.
Fort logiquement, le ZV-1 se débarrasse du viseur électronique des RX-100, les vlogueurs n’en ayant pas l’usage. Il est avantageusement remplacé par un écran monté sur pivot, nettement plus pratique si l’on se filme. D’une diagonale de 3’’, il est constitué d’une dalle LCD tactile restant visible même en plein soleil. La captation sonore est assurée par un micro bien plus performant que ceux équipant les RX100. Constitué de trois capsules, il est de type directionnel et prend la place du flash normalement intégré dans le boitier d’un compact. Sony a la bonne idée de l’accompagner d’une bonnette anti-vent que l’on fixe dans la griffe porte-accessoires.
Le ZV-1 se pilote à l’aide de quelques touches mécaniques et de molettes logées sur les faces arrière et supérieure du boitier. Notons au passage que l’écran tactile est largement sous-exploité puisqu’il ne permet pas d’accéder aux menus de paramétrage. C’est d’autant plus dommage que Sony a conçu le ZV-1 afin de séduire des utilisateurs venant du monde du smartphone, appareil complètement tactile.
Sony propose en complément du ZV-1 la GP-VPT2BT, une poignée Bluetooth optionnelle faisant aussi office de mini-trépied. Elle duplique les principales commandes de prise de vue, facilitant ainsi la captation vidéo à la première personne. Les deux produits sont disponibles en bundle pour 900 €, la poignée pouvant être acquise séparément au prix de 189 €. Lors de nos tests, nous avons apprécié la présence de la GP-VPT2BT et pour tout dire, nous n’envisageons pas l’utilisation du ZV-1 sans elle.
Vidéo : comme un pro
Un examen de la fiche technique du ZV-1 montre qu’il embarque le capteur et l’électronique du RX100 M7 (capteur 20 Mpxl 1’’, processeur Bionz X, ralenti jusqu’à 1000 im/s, suivi autofocus sur l’œil). S’il produit sans aucun doute possible d’excellentes photos (nous l’avons vérifié lors de nos tests), nous allons plutôt nous concentrer sur l’aspect vidéo. Celles-ci sont accessibles au travers d’un système de menu bien trop touffu et il faudra des trésors de patience afin de retrouver certains paramètres dans ce dédale. Heureusement, la personnalisation des touches de fonction (jusqu’à cinq sont assignables) ainsi que la présence d’un menu personnalisable « Mon Menu » permet de faciliter l’accès à ses paramètres favoris.
Les vidéastes chevronnés apprécieront d’avoir accès à un ensemble de paramètres et fonctions dignes d’une caméra pro. Citons pour l’exemple le support des profils S-Log, le choix du débit (jusqu’à 100 Mbit/s) ainsi que du format d’enregistrement (AVCHD ou XAVCS). Bon point aussi par la présence de Zebra (visuelle à l’ajustement de la luminosité) et à la création de fichiers proxy (version allégée des vidéos captés afin de faciliter le montage). L’enregistrement audio peut s’effectuer en LPCM 2 canaux (en XAVCS seulement) ou en Dolby Digital AC-3 sur 2 canaux (en AVCHD). À ce sujet, le micro directionnel intégré donne entière satisfaction et dispose d’un mécanisme de réduction de bruit du vent assez efficace.
Les amateurs ne souhaitant pas se plonger dans le paramétrage technique profiteront du mode Auto Intelligent identifie automatiquement la scène et ses caractéristiques afin d’adapter le paramétrage. Précisons aussi que les modes de prise de vue semi-automatiques PASM sont bien entendus accessibles.
Le ZV-1 embarque un objectif Zeiss 24-70 mm f/1,8-2,8 (en équivalent 35 mm) ainsi qu’un filtre à densité neutre ND3. La plage focale disponible est à notre avis parfaitement adaptée au vlogging, surtout avec une ouverture de cette taille. La présence d’un filtre ND3 permet de faire varier la quantité de lumière arrivant sur le capteur : on peut donc bénéficier en plein jour d’une grande ouverture et donc d’un bokeh important sans avoir à subir les conséquences d’une surexposition. Sony a eu l’excellente idée de mettre en avant cette possibilité en créant la fonction « floutage d’arrière-plan » assignée par défaut à une touche de fonction. Faut-il le préciser, les résultats obtenus avec le ZV-1 sont de bien meilleure qualité que le bokeh artificiel généré par les smartphones.
Lors de nos tests, nous avons été bluffés par la qualité des séquences vidéo produites. L’autofocus, particulièrement réactif, nous a comblés. Nous avons apprécié la détection automatique de l’œil humain en vidéo (gauche ou droit) afin d’y faire la mise au point (l’œil animal n’est détecté qu’en mode photographique). Le zoom a le bon goût d’être particulièrement silencieux afin de ne pas parasiter la captation audio. Si la captation UHD (4K) est bien présente, on regrettera qu’elle soit limitée à 25 ou 30 im/s et ne monte pas jusqu’à 60 im/s. La fluidité en cas de mouvements brusques de la caméra risque de s’en ressentir. On optera plutôt pour la captation en Full HD, disponible en 25, 50 et 100 im/s qui facilitera éventuellement la création de ralentis en postproduction.
Sony destinant le ZV-1 à un public étant venu à la vidéo par un smartphone, on aurait trouvé normal que la connexion Wifi permette d’effectuer une diffusion en direct vers un réseau comme YouTube ou Facebook en exploitant la connexion 4G d’un smartphone. Ce n’est malheureusement pas le cas et c’est à notre avis d’autant plus regrettable que certains concurrents le proposent (Canon avec le PowerShot G7 X Mark III, par exemple).
Autonomie : seconde batterie indispensable
Le ZV-1 reprend la batterie amovible NP-BX1 utilisée par les RX100. Avec ses 1240 mAh, elle assure d’après le constructeur jusqu’à 130 minutes de captation vidéo ou 260 photos. Les utilisateurs du RX100 se plaignaient déjà de cette autonomie très moyenne, les vidéastes vont vite leur emboîter le pas. Lors de nos tests, la batterie pleinement chargée a tenu un pu moins de deux heures en mélangeant les captations vidéo et la prise de photos. Il faudra donc prévoir une seconde batterie afin de ne pas se retrouver en rade lors d’un déplacement. Autre possibilité, utiliser une batterie externe que l’on connectera au port micro USB, l’appareil pouvant fonctionner de cette manière.
Dans sa pingrerie désormais coutumière, Sony n’a pas jugé utile de fournir un chargeur secteur avec l’appareil. Il faudra donc utiliser celui d’un smartphone afin de remplir la batterie, ce qui immobilise l’appareil. On pourra aussi opter pour le chargeur de batteries optionnel BC-TRX qui alourdira l’addition d’une cinquantaine d’euros ou pour le kit ACC-TRDCX comprenant un mini chargeur USB et une batterie supplémentaire pour 70 euros.
Si vous enregistrez en UHD, la durée d’enregistrement continue est par défaut limitée à cinq minutes afin de ne pas faire endommager la batterie et l’appareil par une élévation trop importante de la température. Les réglages permettent de passer outre, avec le risque de voir apparaître une alerte de surchauffe suivie de l’extinction automatique en cas de surchauffe. Nous avons dû faire face à ce désagrément lors de tournages en extérieur durant la chaleur de l’été.
L’avis de Clubic
Avec le ZV-1, Sony fait son entrée sur le marché des compacts experts dédiés à la vidéo en espérant séduire les vloggeurs souhaitant produire de belles séquences. Sur cet aspect, l’objectif est atteint puisque les séquences produits par le ZV-1 sont exemplaires. Il ne lui manque en fait que la captation en UHD (4K) en 60 im/s.
On appréciera la rapidité ainsi que la précision de l’autofocus (mention spéciale sur le mécanisme de mise au point sur l’œil du sujet) ainsi que la présence de fonctions vidéo avancées. Si l’appareil vous tente, nous vous conseillons sans aucune hésitation d’investir 100 euros de plus dans le kit comprenant la poignée Bluetooth qui se révèle vite indispensable.
Aussi séduisant soit-il, le ZV-1 n’est pas parfait. Pourquoi Sony s’entête-t-il à sous-exploiter la fonction tactile de l’écran ? Et pourquoi diable ne pas avoir permis de diffuser en direct sur Facebook ou YouTube par la connexion 4G d’un smartphone le flux vidéo ? Espérons que ces manques, incompréhensibles pour un produit s’adressant à des vidéastes ayant débuté sur un smartphone, seront rapidement corrigés.