Techdays 2013 : concrétiser les promesses du Big Data ?

Alexandre Laurent
Publié le 14 février 2013 à 17h31
Microsoft plaçait jeudi la troisième journée de ses Techdays sous le signe du Big Data. En plénière, l'éditeur a convoqué science, médecine, et machines capables d'apprendre pour illustrer l'importance du phénomène, avant de le réorienter vers des aspects bien plus prosaïques : comment exploiter la manne que représente l'explosion du volume des données dans une optique business.

Pour la dernière journée de ses Techdays, Microsoft France confie les rênes de la conférence plénière du matin à Bernard Ourghanlian, son directeur technique, à qui incombe la tâche de faire rêver un peu l'assistance tout en lui vantant de façon implicite les mérites des solutions techniques maison en matière de business.

En 2013, cap est une nouvelle fois mis sur le Big Data, ce néologisme un brin tarte à la crème qui vise à regrouper toutes les technologies permettant de stocker, classifier, visualiser et donc exploiter les données, structurées ou non structurées, qui inondent désormais à flots continus l'entreprise.

Très pascalien pour un scientifique, B. Ourghanlian convoque ici à la fois l'infiniment grand et l'infiniment petit, histoire d'illustrer l'entrée du monde moderne dans ce que feu Jim Gray appelait le quatrième paradigme de la science : la recherche n'est plus expérimentale, théorique ou logico-algébrique, mais suppose maintenant la mise en place d'expériences et de modèles impliquant d'immenses volumes de données.

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Bernard Ourghanlian, Microsoft, et Pascal Gauthier, Criteo

De l'infiniment petit, donc avec la découverte du Boson de Higgs, qui aura supposé l'analyse de 200 millions de collisions par seconde au sein du LHC, à l'infiniment grand, mis en perspective par le biais du Worldwide Telescope piloté au moyen de Kinect. « C'est un voyage au coeur du sixième océan : le numérique est en train de dévorer le monde, il génère une masse immense de données qui sont là devant nous, telles un gisement encore inexploité », conclura l'intéressé.

Aux démonstrations « wahou » succédaient toutefois des interventions bien plus ancrées dans la réalité des affaires, destinées à démontrer l'intérêt que revêt le Big Data lorsqu'il est correctement intégré à certains métiers.

Entre autres témoins, le spécialiste du reciblage publicitaire Criteo est venu livrer quelques chiffres sur l'ampleur de son dispositif. Notre trafic représente quinze fois celui d'eBay chaque jour, a ainsi vanté Pascal Gauthier, directeur opérationnel de cette régie spécialiste de la performance. Au volume s'ajoute l'impératif du temps réel, puisque le moteur de Criteo affiche sur son réseau des bannières publicitaires prenant en compte les actions antérieures de l'internaute.

« Nos bannières sont crées en 6 millisecondes, un laps de temps pendant lequel on doit déterminer le produit à afficher, puis ajuster les autres paramètres de l'annonce, comme le bouton d'appel à l'action, la couleur, etc. le tout en fonction du site sur lequel sera affiché la publicité », résume-t-il, sans cacher que la société ambitionne d'ajouter de nombreuses variables à son offre, histoire d'affiner encore son ciblage : « on ne tient pas encore compte du temps qu'il fait dehors, mais cela pourrait être le cas un jour ».

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Capitain Dash et ses tableaux de bords d'aide à la prise de décision s'inscrivent également dans cette logique de Big Data, en travaillant aussi bien sur l'agrégation de données émanant de sources éparses que sur la visualisation. « Les pros du marketing n'ont pas forcément la capacité de gérer tous les rapports et toutes les données qui leur sont soumis. Capitain Dash va donc synchroniser tout ça, le condenser et le passer à des algorithmes de calcul temps réel. Ces modèles algorithmiques vont me permettre de donner un peu plus d'intelligence à mes données, en me suggérant par exemple de mettre en corrélation tel et tel facteur », décrit Bruno Walther, cofondateur de la société.

Chez Microsoft, on ne manque pas de rappeler qu'on dispose au catalogue de tous les outils nécessaires à un premier contact avec le Big Data. « Nous souhaitons démocratiser le sujet dans les entreprises : pour cela, on a intégré toutes les technologies nécessaires dans des environnements qui leur sont familiers », commente Damien Cudel, chef de produit SQL Server. Des bases de données dopées au In Memory (stockage en mémoire vive plutôt que sur disque flash ou magnétique) aux outils décisionnels en passant par Excel ou le cloud public maison Azure, la plupart des outils fournis par l'éditeur sauraient aujourd'hui s'accommoder de cette dimension Big Data.

Les intéressés n'auraient donc guère de raison de ne pas mettre le pied à l'étrier... même si la démarche convient d'être préparée. « C'est peut-être la première fois que la techno peut faire plus que ce qu'on lui demande avec cet accès à toute l'information possible. L'important, c'est donc la pertinence », résume Gilles Babinet de Capitain Dash. Autrement dit, déterminer les bonnes questions avant de commencer à interroger la donnée.

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