La plateforme, qui vise à établir un Cloud européen et souverain, confirme avoir signé, mardi, les statuts lui permettant de prendre sa forme juridique, avec ses 22 membres fondateurs, parmi lesquels OVHcloud, 3DS Outscale, Scaleway et l'IMT.
Cette fois ça y est, GAIA-X est bien une AISBL, comprenez une association internationale sans but lucratif. L’initiative européenne, qui ambitionne de devenir une infrastructure fiable et souveraine aux allures de Cloud européen et de concurrencer les groupes américains et chinois, a vu ses 22 membres fondateurs signer les statuts pour la création de l'association GAIA-X, mardi 15 septembre à Bruxelles. Une nouvelle étape fondamentale de sa construction.
Le moteur de recherche des fournisseurs de Cloud
GAIA-X n'ambitionne pas de devenir un Amazon Web Services à la sauce européenne ni un Microsoft Azure. L'idée, avec les membres fondateurs, est de constituer l'équivalent d'un moteur de recherche, dont nous avions pu apercevoir une démonstration, qui mettra en lumière les offres des fournisseurs de Cloud européens.
« Ce moteur de recherche permettra de trouver l'ensemble des fournisseurs de Cloud qui répondent à vos critères : capacité de calcul précise ; une offre par exemple qualifiée SecNumCloud (le référentiel de l'ANSSI, ndlr.) ; ou un Cloud qui ne dépende pas du droit étranger. […] La plateforme vous donne dans les résultats la liste des fournisseurs qui vous permettent d'obtenir le service que vous attendez, avec les critères souhaités », indiquait la directrice générale déléguée de 3DS Outscale, Servane Augier, dans nos colonnes récemment.
3DS Outscale n'est que l'un des 22 membres fondateurs de l'initiative, parmi lesquels on retrouve OVHcloud, T-Systems, Atos, Amadeus, Orange, EDF, Docaposte, Safran, Siemens, BMW Group ou encore SAP.
Un sommet GAIA-X prévu pour la mi-novembre 2020
Du côté des membres fondateurs, le discours est unanime: il est l'heure de créer une entité européenne capable de protéger les données de ses utilisateurs. Pour Yann Lechelle, P.-D.G. de Scaleway, « les entreprises qui saisissent, consomment et produisent les données ont compris qu'il est temps de choisir des acteurs européens qui respectent la sécurité de leurs données sensibles afin de se protéger des incertitudes géopolitiques auxquelles nous faisons face ». La directrice de Teralab, plateforme de l'Institut Mines-Télécom (IMT), Anne-Sophie Taillandier, salue la participation de son institution « à la construction d'un nouvel écosystème pluraliste pour accompagner la transformation numérique de la société ».
Désormais, et avant que l'entité GAIA-X AISBL puisse prendre sa forme définitive, ses membres fondateurs vont aller à la recherche de sociétés nationales voire de multinationales, qu'elles soient issues ou non de l'Europe, qui soient susceptibles de partager à la fois les normes, et les valeurs européennes. « À mesure que le nombre de membres de GAIA-X augmentera, l'organisation sera en mesure d'avoir un impact croissant sur l'innovation et la collaboration dans le développement de solutions techniques et de normes pour les entreprises, la science et la société à travers l'Europe », indique l'association.
Pour l'heure, le siège de l'association reste à Bruxelles. Elle prévoit de tenir un sommet GAIA-X à la mi-novembre. D'ici là, elle espère convaincre le plus de sociétés possible de se rallier à sa cause.