Pénalités de l’UE : Google va devoir apporter du changement à Android

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 19 juillet 2018 à 10h33
margrethe vestager shutterstock
Alexandros Michailidis / Shutterstock.com

Dans le feuilleton Google vs Bruxelles, la décision de l'Union européenne concernant l'abus de position dominante du géant américain avec Android est imminente. Elle devrait être rendue d'ici la semaine prochaine, et on se demande déjà comment Google adaptera son système d'exploitation pour smartphone.

Mise à jour du 19 juillet :
Dans une note de blog, Sundar Pichai, actuel dirigeant de Google, répond à la condamnation de l'UE. Cette dernière obligeant l'entreprise à effectuer des modifications sur son système d'exploitation pour smartphone, Android pourrait devenir payant.

En cause, le retrait des applications préinstallées sur l'OS. Selon lui, ce procédé serait "Bon pour les partenaires, bon pour les consommateurs" ; il est en réalité surtout une brique importante de l'écosystème et du business model de Google pour Android. Le fait de "perturber cet équilibre" pourrait donc mener la firme à rendre son OS payant.

Dans le cas où sa prédiction ne serait pas qu'une menace, reste à savoir sur qui reposera la charge permettant de maintenir l'équilibre financier autour d'Android : les constructeurs intégrant l'OS ou les clients finaux.


L'an dernier, Google a déjà été sanctionné d'une
amende record de 2,42 milliards d'euros dans l'affaire concernant son comparateur de prix.

Cette fois-ci la somme exigée par Margrethe Vestager, Commissaire européenne à la Concurrence, pourrait être encore plus importante. On parle d'ores et déjà de 10 % du chiffre d'affaires réalisé par Alphabet, la holding qui détient Google. La pénalité pourrait donc avoisiner les 11 milliards d'euros.

Google contraint d'adapter son système d'exploitation Android

Outre l'aspect financier de cette amende, Google devra effectuer d'importants changements sur Android afin de s'adapter à la réglementation antitrust imposée par Bruxelles. Bien que Google clame que « la concurrence est à portée de clic », l'UE pourrait bien juger que l'entreprise a eu un comportement anti-concurrentiel en demandant aux fabricants de smartphones de préinstaller des applications telles que Google Chrome, et de proposer Google Search comme moteur de recherche par défaut.

Les conséquences de cette décision pourraient donc être énormes pour Google. L'interdiction de ces pratiques imposées aux fabricants et aux consommateurs devrait contraindre Google à repenser complètement son système d'exploitation, sans quoi la firme de Mountain View s'exposera à d'autres pénalités financières.

Google vs Bruxelles : le bras de fer sans fin

Avec ses attaques répétées contre Google, l'UE pourrait être l'instigateur d'un changement profond de vision au sein de l'entreprise de la Silicon Valley. En effet, si les sanctions prises par Bruxelles sont mises en application, les autorités antitrust américaines se verront obligées d'ouvrir à leur tour une enquête afin de démontrer si Google a, oui ou non, respecté la réglementation d'outre-Atlantique.

Un feuilleton qui n'est pas encore près d'être terminé, puisque nul doute que Google fera appel de la sanction. En attendant, après les décisions prises à l'encontre de Facebook et d'Apple, force est de constater que l'Union européenne est clairement engagée dans la voie de la régulation de ces mastodontes de la technologie.
Matthieu Legouge
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Commentaires (1)
Uatu

Margrethe Vestager est une petite maline.

D’un côté, elle demande à Google de ne pas “imposer” aux utilisateurs des applications “gratuites”. De l’autre, s’il prenait au géant de Mountain View de faire payer Android, elle taxera Google en Europe comme elle veut taxer Apple. L'objectif n'étant pas tant la protection du consommateur européen que l'accroissement des revenus des états membres. Bien ouèj.

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