© geralt / Pixabay
© geralt / Pixabay

Une enquête de The Trade Desk relaie la malaise qui règne chez les Français au sujet du traitement et du contrôle de leurs données personnelles. Une vraie crise de confiance.

L'instauration du RGPD en mai 2018 et la fin annoncée des cookies tiers de Google (qui seront remplacés par une solution soi-disant plus favorable pour les utilisateurs et leur vie privée) peuvent être autant d'arguments censés rassurer les internautes et mobinautes français sur l'utilisation de leurs données personnelles. Pourtant, rien n'y fait. Les fuites de données subies par de nombreuses entreprises et le flou qui règne autour du traitement des informations personnelles ne font qu'entretenir le doute. Plus de 3 Français sur 4 ne se sentent aujourd'hui tout simplement pas maîtres de leurs données en ligne.

Des Français qui s'estiment mal informés sur la collecte des données

La société de technologie consacrée aux acheteurs de publicité online, The Trade Desk, a interrogé 1 020 consommateurs français à la fin du mois de décembre dernier. La société voulait prendre le pouls des Français sur la confidentialité des données, la sécurité et l'échange de valeurs sur Internet. Et il s'avère que l'étude est on ne peut plus claire : les consommateurs ont du mal à accorder leur confiance.

77 % des Français, soit près de 8 sur 10, restent aujourd'hui préoccupés par la collecte et l'utilisation de leurs données sur Internet. Et ce, malgré la mise en œuvre du RPGD. Ils sont même 74 % à penser que les informations censées les guider là-dessus sont difficiles à comprendre.

C'est donc un mélange fait de manques de compréhension, de pédagogie et de transparence qui semble être à l'origine de cette réticence des consommateurs à partager leurs données en ligne. Et cette défiance pourrait à terme devenir un problème pour les éditeurs de sites, dont les revenus dépendent grandement de la publicité par la donnée.

Mais les Français conservent une envie d'apprendre, de savoir et de s'informer. Ils sont 8 sur 10 à clamer leur désir d'en savoir plus sur la façon dont leurs données sont ponctionnées lors de leur navigation sur le Web. « En donnant aux gens plus d'informations, nous renforçons la confiance et encourageons un plus grand partage des données, ce qui est essentiel pour favoriser l'échange de valeur de l’Open Internet : des contenus gratuits dont nous profitons tous chaque jour » préconise Yann Blat, de chez The Trade Desk France.

La confiance, ça se mérite

Outre la collecte de données et la publicité, les internautes français demeurent encore réticents face au modèle des paywalls et des data walls. Les paywalls, c'est un peu ce que l'on appelait il y a le peu le « freemium » : c'est l'équivalent de l'abonnement pour les journaux et magazines papiers, mais en ligne.

86 % des Français ne sont pas vraiment fans de la méthode et affirment être agacés lorsqu'on leur demande de souscrire à un abonnement pour débloquer le contenu d'un site internet, ce qui devient de plus en plus une norme du côté des médias français, certains proposant même davantage de contenus soumis à un abonnement que de contenus gratuits.

Mais 67 % des personnes interrogées se disent prêtes à créer un compte sur un site qui l'oblige, si elles parviennent à savoir comment leurs données personnelles seront réutilisées. L'inverse est tout à fait vrai : 7 Français sur 10 ne veulent pas créer de compte sur un site s'ils n'obtiennent pas des garanties sur la protection des données transmises.

La transparence demeure donc le maître mot. Si l'internaute parvient à avoir davantage confiance, il est alors manifestement plus enclin à partager ses données, que ce soit avec des annonceurs, des éditeurs ou des marques.

Source : étude The Trade Desk France