Pour ces débats, le Sénat se réunit jusqu'à vendredi en session extraordinaire. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux a rappelé en guise d'introduction les objectifs de la loi. Il a donc souhaité que l'Etat organise une « concentration des moyens et un ciblage de coûts portés à la délinquance. De même, l'usage d'une base de données doit être favorisé comme par exemple l'identification par empreintes génétiques. Tout cela doit se faire dans le respect des libertés ».
Dès lors certaines pistes ont été évoquées comme la possibilité, en accord avec les opérateurs, de rendre hors d'usage un téléphone portable en cas de vol. Un numéro de série pourrait servir à retracer un portable et le désactiver à distance, le rendant totalement inutilisable.
Autre sujet largement débattu au Sénat, l'article 4 de la Loppsi propose d'organiser le filtrage des sites jugés pédopornographiques. Ces derniers pourront être bloqués sur décision de l'OCLCTIC (Office Central de Lutte contre la Criminalité). Une décision qui se fera sans juge sauf « en cas de doute sur le contenu manifeste du site ».
Autre matière sujette à tensions, la mise en place de la vidéosurveillance. Le sénateur M .C Gautier (Groupe socialiste) a souhaité ce jeudi que la Cnil exerce un contrôle sur la mise en place de caméras de surveillance dans les espaces publics. Alex Türk (non inscrit, président de la Cnil) a répondu qu'il était : « très difficile pour la Cnil de prendre en charge l'autorisation de caméras car elle serait débordée, de même, cela pose des questions de budget dans un premier temps. Mais s'il y a couplage entre biométrie et vidéosurveillance, la Cnil retrouvera sa compétence. Notre angoisse est plus grande sur la géo-localisation, bien plus que pour la biométrie et la vidéosurveillance. Il faut mettre en place des systèmes qui permettent des contrôles ». L'amendement a été refusé, la Cnil n'exercera donc pas de contrôle.
Parmi les sujets « chauds » le Sénat a également adopté le délit d'usurpation d'identité puisqu'aucun amendement n'a été proposé. Concrètement, un internaute pourra être condamné à un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende s'il « usurpe l'identité d'un tiers ou une ou plusieurs données de toute nature permettant de l'identifier ». Le débat sur l'IP prend alors toute sa valeur, et le vol d'adresses pour éviter Hadopi pourrait bien entrer dans cette catégorie de délit.
Enfin, les débats (en direct) sont loin d'être terminés puisque ce jeudi, le Sénat pourra saisir le gouvernement pour lui poser des questions. De même certains articles doivent encore être discutés comme l'installation de mouchards informatiques...