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Selon un rapport rendu par l'enseigne spécialisée Graphika, un mystérieux groupe utiliserait depuis six ans des documents falsifiés et un réseau de faux comptes pour diffuser des informations faisant la promotion des intérêts russes.

Celle-ci aurait ainsi concerné la publication de milliers de documents et plusieurs centaines de plateformes.

Plus de 300 plateformes concernées

Baptisée « Infektion secondaire » (sic), la campagne aurait commencé en janvier 2014 sur LiveJournal, un réseau social russe où les utilisateurs peuvent tenir un blog.

Elle s'est ensuite étendue, touchant la même année Twitter et YouTube. Les années suivantes, elle s'est déplacée vers d'autres médias, notamment Reddit, Medium et même BuzzFeed.

Au total, le rapport estime avoir découvert 2 500 éléments de contenu publiés dans sept langues et sur plus de 300 forums, sites web et réseaux sociaux différents. Il précise : « Au 21 avril 2020, Graphika avait identifié quelque 250 images que l'opération avait laissé dans ses articles », ajoutant que « presque toutes étaient soupçonnées de falsification. Nous nous attendons à ce qu'il y en ait encore davantage ».

La campagne reposait également sur l'utilisation de faux comptes « à usage unique » : la plupart ont été abandonnés après qu'un message ou un document a été posté.

Un impact à relativiser

Selon les chercheurs, le contenu avait tendance à faire la promotion des intérêts nationaux russes, notamment une hostilité aux interventions de l'OTAN ou des attaques personnelles contre les détracteurs du Kremlin ou du gouvernement russe.

La campagne aurait particulièrement visé l'Agence mondiale antidopage (AMA). Fin 2019, l'organisme a prononcé une exclusion de la Russie des Jeux olympiques pour une durée de quatre ans, le pays étant accusé d'avoir remis des documents falsifiés à l'agence.

Si elle note des similitudes avec les soupçons d'implication de la Russie dans la campagne électorale américaine de 2016, Graphika ne fait pas directement le lien. D'ailleurs, elle précise ne pas avoir attribué cette opération à un acteur spécifique.

Et surtout, l'enseigne relativise l'impact de cette campagne en soulignant que peu de messages ont atteint une large audience. Dans de nombreux cas, les communautés de chaque plateforme ont simplement rejeté les messages, qualifiant leurs auteurs de « trolls russes ». « Si cette Infektion secondaire visait un impact viral, elle a échoué », conclut la société.

Sources : The Verge, Graphika