Rappelons que les APU sont pour AMD un pari ou plutôt une concrétisation. A chaque génération, l'ex-fondeur se rapproche d'une vision annoncée en 2006 lors du rachat d'ATI. Il s'agissait à l'époque du projet Fusion (voir Acquisition d'ATI par AMD finalisée, projet Fusion), un projet dont la finalité a toujours été limpide : réunir CPU et GPU, autrement dit processeur et carte graphique, en une seule puce.
Attendues pour la fin d'année 2013, les premières puces Kaveri voient le jour avec un peu de retard et apportent des nouveautés significatives. Du procédé de fabrication en passant par des cœurs d'exécution x86 de nouvelle génération et l'arrivée de l'architecture graphique GCN, Kaveri a plusieurs arguments à faire valoir. Mais cela sera-t-il suffisant pour séduire les acheteurs de configuration entrée/milieu de gamme ?
AMD Kaveri : des cœurs x86 SteamRoller
La partie CPU reste constituée, dans les variantes les plus élaborées de Kaveri, de quatre cœurs d'exécution x86 toujours selon deux modules. Chaque module dispose d'unités mutualisées et AMD profite de SteamRoller pour augmenter la taille des mémoires cache et notamment le cache de premier niveau, alias L1, qui passe de 64 à 96 Ko.
D'autres agencements font surface avec la mise en place d'une nouvelle unité de décodage des instructions, un peu à contre-courant d'ailleurs de la promesse initiale de mutualisation des unités dans l'architecture Bulldozer. AMD a, du reste, revu à la hausse la capacité des files d'attente et autres buffers de différents éléments d'architecture, alors que les prédictions de branchement sont censées être plus fiables et l'efficacité de l'ordonnancement des tâches, supérieure.
Et une partie graphique avec architecture GCN
Si AMD a apporté quelques améliorations de nature architecturale à Kaveri pour la partie processeur, la marque a surtout soigné la partie graphique. Exit l'architecture VLIW des précédentes APU et place au Graphic Core Next qui équipe depuis quelque temps déjà les cartes graphiques Radeon. Une architecture plus récente, de génération DirectX 11.2, identique à celle déployée dans les dernières puces Hawai de la marque (Radeon R7/R9) et qui s'accapare pas loin de 47% de la surface de die. C'est dire l'importance accordée par AMD au graphique. Concrètement, cela se traduit par la présence de 8 unités de calcul dédiées au graphique, les ACE ou Asynchronous Compute Engine. Celles-ci sont similaires dans leur topologie à ce que l'on retrouve dans les puces de génération Hawaï. Dans les faits, la partie graphique de Kaveri propose donc 512 processeurs de flux capables de travailler sur nos shaders.AMD n'oublie pas la partie vidéo, Kaveri étrennant l'UVD4 qui ajoute quelques améliorations au bloc de décodage vidéo matériel des APU de précédentes générations. Les changements sont toutefois assez limités. Même chose pour le moteur d'encodage qui évolue en VCE 2 sans toutefois bouleverser la donne. Dans tous les cas, il n'est pas question de prise en charge officielle de la 4K ou du HDMI 2.0 pour le moment.
HSA : vers une architecture hétérogène
L'appellation ACE que l'on trouve pour désigner les unités de calcul graphique évolue avec Kaveri, le marketing d'AMD préférant parler plus globalement de « Compute Core ». Une dénomination qui permet quelques filouteries, AMD présentant ses APU comme des processeurs avec 12 Compute Cores. Pour autant, les APU Kaveri ne comportent bien évidemment pas 12 cœurs d'exécution x86, mais 4 cœurs x86 avec une partie graphique munie de 8 cœurs.Si AMD se permet de tirer cette ficelle marketing, c'est aussi parce que l'architecture de Kaveri introduit le support du HSA ou Heterogeneous System Architecture. Il s'agit ici d'utiliser toutes les unités de la puce, tant graphique que processeur, pour effectuer certaines tâches tout en donnant à chacune un accès égal à la mémoire. Rappelons que la HSA n'est pas une technologie propriétaire d'AMD mais un standard ouvert soutenu notamment par ARM ou Qualcomm.
Selon les termes HSA, chaque cœur matériel devient un agent HSA qui peut travailler de concert avec un autre agent, qu'importe sa nature (ARM, x86, DSP, GPU, etc). Pour ce faire, les agents HSA doivent évidemment partager un dénominateur commun pour la gestion de leurs tâches, et l'on distingue le Small Machine Model et le Large Machine Model, ce dernier profitant du 64 bits et donc évidemment de l'architecture 64 bits des puces AMD.
C'est pour AMD l'occasion de mettre en avant les fonctionnalités liées à la gestion de la mémoire virtuelle. Celle-ci est dorénavant unifiée et cela permet aux différents agents de la partager indifféremment. La marque appelle cela hUMA pour Heterogeneous Unified Memory Architecture. Naturellement, pour profiter des avantages de la HSA, il faudra disposer d'applications compatibles et des bons pilotes. Clairement les applications compatibles ce n'est pas pour demain... AMD évoque en effet la mise à disposition de son compilateur OpenCL, en version 1.2 et optimisé HSA... pour le second trimestre 2014. Le compilateur OpenCL 2.0 étant attendu pour le premier trimestre 2015.
Northbridge et chipset
Le passage à Kaveri est l'occasion pour AMD de revoir quelque peu son northbridge. Evidemment intégré à l'APU, celui-ci profite de quelques améliorations. La plus évidente est l'adoption -enfin- du PCI-Express de troisième génération. On a donc droit à 16 lignes PCI-Express 3.0 qui peuvent être dédiées à une ou deux cartes graphiques, dans ce dernier cas en 8 + 8. Si AMD propose 8 lignes PCI-Express additionnelles, notamment pour communiquer avec le chipset, celles-ci restent en PCI-Express 2.0.Chipset AMD A88X
Le contrôleur mémoire embarqué gère la mémoire DDR3, sur deux canaux, et est annoncé comme compatible avec la DDR3-2133. En réalité, AMD va plus loin puisque les A10-7700K et A10-7850K sont compatibles avec la DDR3-2400 si vous employez de la mémoire support l'AMP (AMD Memory Profile).
Côté chipset, la plate-forme Kaveri type ne fera pas d'étincelles. Le nouveau chipset A88X est un simple renommage de l'A85X. On retrouve donc la prise en charge native de l'USB 3.0 ou encore la gestion du Serial-ATA 6 Gb/s avec un support du CrossFire. La fonction Dual Graphics est également au menu avec les cartes Radeon R7 compatibles. Rappelons qu'il s'agit alors de combiner le GPU embarqué de l'APU à une carte graphique Radeon externe pour booster les performances de rendu.
AMD A10-7850K et AMD A10-7700K
Pour ce lancement, AMD commercialise dès à présent les APU A10-7850K et A10-7700K, les modèles les plus évolués de la nouvelle gamme. Ces nouveaux processeurs utilisent le Socket FM2+ et ne peuvent donc pas prendre place au cœur des systèmes à base de Socket FM2. En revanche, une carte mère FM2+ peut accueillir indifféremment des processeurs FM2+ et FM2.Un nouveau nouveau socket, le FM2+
Au-delà des querelles de Socket, les APU Kaveri sont gravées en 28 nm SHP par GlobalFoundries et disposent d'une surface de die de 245 mm² pour un nombre de transistors évalué à 2,41 milliards. A10-7850K et A10-7700K disposent de quatre cœurs d'exécution x86 alors que leur fréquence de fonctionnement diffère logiquement. Le modèle le plus évolué, l'A10-7850K mouline à 3,7 GHz avec un Turbo taquinant les 4 GHz quand l'A10-7700K tourne à 3,4 GHz avec un mode Turbo pouvant grimper à 3,8 GHz. Les deux processeurs sont annoncés pour un TDP de 95 Watts.
Et là, les plus attentifs d'entre vous seront surpris. Il y a quelques mois, lorsque nous testions les APU de génération Richland, AMD nous proposait en effet des processeurs cadencés de base à 4 GHz. L'A10-6800K était même annoncé pour 4,1 GHz avec un Turbo capable de grimper à 4,4 GHz (sur le papier). Et alors qu'AMD profite d'une finesse de gravure supérieure avec Kaveri (on passe de 32 à 28 nm), les fréquences sont revues à la baisse. Un élément clé qui pourra avoir un impact sur les performances face à la génération précédente.
AMD A10-7850K et 7700K vus par CPU-Z
Dans tous les cas, les APU A10-7850K et A10-7700K disposent de 4 Mo de mémoire cache de second niveau pour un TDP à 95 Watts. La mention « K » désigne des processeurs dont le coefficient multiplicateur est débloqué pour faciliter l'overclocking alors que la différence essentielle entre ces deux processeurs tient au graphique intégré : l'A10-7700K embarque un circuit Radeon R7 avec 6 unités de calcul (384 processeurs de flux) quand le Radeon R7 de l'A10-7850K profite de 8 unités de calcul (512 processeurs de flux). Dans les deux cas la fréquence GPU est identique à 720 MHz.
AMD A8-7600
Pour ce test, AMD nous a également fait parvenir l'APU A8-7600. A vrai dire, initialement AMD nous avait fait parvenir que ce seul processeur alors même qu'il n'est pas commercialisé et ne le sera pas avant plusieurs semaines. D'aussi loin que votre serviteur se souvienne, c'est d'ailleurs la toute première fois qu'AMD envoie à la presse un processeur marqué « Engineering Sample ». C'est donc un processeur de pré-série, et non un modèle commercial.Par rapport aux APU A10, l'A8-7600 dispose toujours de quatre coeurs d'exécution x86 mais il se contente de 6 unités de calcul côté GPU soit 384 processeurs de flux. La différence alors face à l'A10-7700K ? Les fréquences et surtout un TDP variable ou plutôt configurable. Avec l'A8-7600 il est possible de configurer l'enveloppe thermique pour 45 ou 65 Watts. En 65 Watts, la fréquence de la puce s'établit à 3,3 GHz pour un Turbo qui culmine à 3,8 GHz. A 45 Watts, la fréquence est fixée à 3,1 GHz pour un Turbo à 3,3 GHz. Dans tous les cas, le GPU reste cadencé à 720 MHz.
APU AMD A8-7600 vu par CPU-Z
Petit détail, embarrassant pour AMD, alors que le contrôleur mémoire des A10-7850 et 7700K est censé opérer avec de la DDR3-2400, celui du A8-7600 est limité à la mémoire DDR3-2133 dans le meilleur des cas.
Conditions de test, alimentation et stabilité
Nous travaillons sur Kaveri depuis plusieurs semaines, de trop longues semaines durant lesquelles nous avons rencontré problème sur problème. Des soucis simples de logistique aux choix de communication d'AMD qui dans un premier temps a envoyé une machine complète, une sorte de mini-PC avec boîtier Xigmatek. Une configuration avec carte mère mini-ITX FM2+ signée Asrock et une alimentation de 750 Watts signée Antec. Problème : cette configuration n'était tout simplement pas stable et AMD se bornait à nous proposer un processeur A8-7600, modèle non commercialisé, alors que les processeurs Kaveri du commerce sont des A10-7850K et 7700K. Après avoir récupéré des processeurs A10, nous nous sommes mis en quête d'une nouvelle carte mère et avons opté pour le modèle A88XM-E35 de MSI, au format micro-ATX, incompatible avec le châssis envoyé par AMD. Nous avons donc démarré nos tests sans ce boîtier en nous concentrant sur la partie processeur. Pas de souci majeur jusqu'au moment où nous nous sommes intéressés au graphique intégré.Aussitôt l'installation des derniers pilotes Catalyst, les 14.1 Beta 6, effectuée, notre système sous Windows 8 redémarrait. Nous avons d'abord pensé à un problème logiciel et avons fait quelques réinstallations avec toujours le même résultat, même en passant aux Catalyst 14.1 Beta 7. Après investigations, non ce n'était pas le BIOS de notre carte mère qui posait problème ni même la mémoire. Il s'eet avéré que notre alimentation de référence, un bloc Corsair TX 850 Watts, ne convenait pas au système Kaveri. Pas plus d'ailleurs que le bloc Antec 750 Watts envoyé à l'origine par AMD. Il nous a fallu nous rabattre sur un bloc BeQuiet de 400 Watts envoyé par AMD pour que -magie- le système retrouve sa stabilité. Explication d'AMD ? Kaveri consomme si peu d'énergie que l'alimentation n'arrive pas à fournir une tension stable. Une explication un peu trop marketing pour nous convaincre. D'autant qu'après toutes les actualités sur Haswell, qui ne serait pas compatible avec certaines alimentations, nous n'avons jamais rencontré de problèmes similaires avec notre alimentation de référence Corsair et les processeurs Intel.
Alimentation BeQuiet 400 Watts
Du côté de la stabilité, ce n'est pas la seule déconvenue que nous avons pu observer. Que ce soit sur le système initialement envoyé par AMD avec carte mère AsRock ou notre configuration MSI, le graphique embarqué a de sérieux soucis à piloter notre écran 30 pouces Dell à la résolution de 2560x1600 pixels. On observe une fois sur deux un affichage totalement brouillé qui disparaît soudainement après des réglages et contre réglages de la résolution dans le panneau de configuration Windows. Nous n'avons toujours pas de retour d'AMD sur ce problème plutôt fâcheux. Enfin, du côté du contrôleur mémoire des A10 alors qu'AMD annonce prendre en charge la DDR3-2400, et malgré de nombreux essais, y compris aux timings spécifiés par AMD, nous n'avons jamais réussi à avoir un système stable avec cette fréquence mémoire. Nos benchs plantaient plus ou moins rapidement alors que Windows redémarrait de manière aléatoire.
Mémoire AMD Radeon Memory
- Carte mère MSI A88XM-E35,
- 2x 4 Go mémoire DDR3-2133 Corsair @1600MHz,
- SSD Corsair Neutron GTX 240 Go + Intel 520 Series 240 Go,
- Carte graphique AMD Radeon HD 7970
- Carte mère Asus F2A85M-Pro (BIOS 6105),
- 2x 4 Go mémoire DDR3-2133 Corsair @1600MHz,
- SSD Corsair Neutron GTX 240 Go + Intel 520 Series 240 Go,
- Carte graphique AMD Radeon HD 7970
- Carte mère Asus Crosshair V Formula,
- 2x 4 Go mémoire DDR3-2133 Corsair @1600MHz,
- SSD Corsair Neutron GTX 240 Go + Intel 520 Series 240 Go,
- Carte graphique AMD Radeon HD 7970
- Carte mère Asus Z87-Deluxe (BIOS 1007),
- 2x 4 Go mémoire DDR3-2133 Corsair @1600MHz,
- SSD Corsair Neutron GTX 240 Go + Intel 520 Series 240 Go,
- Carte graphique AMD Radeon HD 7970
3DMark Vantage - Test processeur
On démarre avec 3DMark Vantage et son test processeur. En tête, nous retrouvons le FX-8350 et notre trio de processeurs Intel Core. L'A10-7850K arrive quatrième et est ici au même niveau que l'A10-6800K suggérant que la génération Kaveri offre des performances identiques à la précédente génération Richland.
PCMark 7 - Suite
Qu'AMD nous pardonne, PCMark 8 ne sera pas pour tout de suite. Nous nous contenterons de PCMark 7. Ici, les processeurs Core d'Intel restent en tête et le Core i3 4330 fait même mieux que le Core i5 4430, un phénomène qui s'explique probablement par sa fréquence supérieure 3,5 GHz contre 3,2 GHz max. L'A10-7850K termine en quatrième position avec, une fois ne sera pas coutume, un léger avantage face à l'A10-6800K, représentant de la génération Richland. Ici Kaveri peut se targuer d'être 9% plus rapide que Richland. A noter quand même les faibles écarts entre nos trois processeurs Kaveri. A peine 3% entre le plus lent, l'A8-7600 et le plus rapide, l'A10-7850K.
Sandra 2013 - Test processeur
Le test processeur du très synthétique Sandra semble particulièrement apprécier les processeurs multicoeurs. Les processeurs Core sont plébiscités comme le FX-8350 d'AMD. L'A10-7850K n'est pas des plus convaincants, parfois plus rapide, mais aussi parfois plus lent que le Core i3 4330. Ici la génération Kaveri confirme son IPC supérieure face à la génération Richland.
Sandra 2013 - Test mémoire
Du côté des performances mémoire on constate les bonnes prestations de l'IMC (Integrated Memory Controller) des processeurs Intel. Le débit est ici supérieur aux processeurs AMD. Si le FX-8350 s'en sort bien, les APU sont toujours à la traîne. Plus inquiétant, les performances mémoire de Kaveri semblent plus faibles que les performances de Richland. C'est du moins ce que nous observons avec les A10-7850K et A8-7600. L'A10-7700 fait étrangement bande à part.
ScienceMark 2.0 x64 - Primordia
ScienceMark tourne souvent à l'avantage des processeurs à la fréquence la plus élevée. Sans surprise, le Core i3 4330 fait donc mieux que le Core i5 4430 alors qu'Intel truste le haut du podium. L'A10-7850K arrive en quatrième position avec des performances à peine 1% supérieures face à l'A10-6800K de précédente génération. Ici le Core i3 4330 est 25% plus rapide que le petit dernier d'AMD.
Cinebench 11.5
Cinebench évalue les performances de nos processeurs en fonction du temps nécessaire au rendu d'une scène 3D. Le FX-8350 est ici le plus rapide, suivi des processeurs Core. Le Core i3 4330 reste plus rapide que le meilleur des Kaveri, mais ici l'écart se resserre sérieusement. Intel n'a plus qu'un avantage de 6%. Et de constater une fois de plus que l'A10-7850K affiche des performances identiques à son prédécesseur l'A10-6800K. Face à l'A8-7600, l'A10-7850K se révèle ici 7% plus rapide.
Compression de fichiers - WinRAR 4.20
Nous mesurons avec WinRAR le temps de création d'une archive, d'un SSD à l'autre. Les résultats sont exprimés en secondes, la barre la plus courte représente le processeur le plus rapide. La lecture du graphique s'en trouve donc inversée. En tête, le FX-8350 et les processeurs Core d'Intel. Le Core i3 4330 est nettement plus rapide que l'A10-7850K. Pour créer la même archive, il faudra 22 secondes de moins avec le Core i3. Quant à l'A10-7850K il se montre plus lent que l'A10-6800K avec un retard de 7 secondes.
3DSMax 2011 - 1920*1080 - SSE - Radiosité
Nous utilisons le logiciel professionnel 3DSMax pour effectuer le rendu d'une scène 3D complexe. Le temps de rendu est mesuré en secondes et les résultats s'entendent donc sur cette échelle. La barre la plus courte représente le processeur le plus rapide. Ici le Core i5 4670K et le FX-8350 sont en tête. Le Core i3 4330 tire son épingle du jeu et reste plus rapide que l'A10-7850K. Ce dernier signe des performances supérieures à l'A10-6800K de génération Richland alors que notre représentant Trinity est en queue de peloton.
Adobe Photoshop CS6 - Flou radial
Sous Photoshop nous mesurons, chronomètre en main, le temps nécessaire à l'application d'un filtre sur une photographie haute résolution. Les résultats sont donc exprimés en secondes, la lecture du graphique en est donc inversée. En tête nous retrouvons les usual suspects avec les processeurs Core et le FX-8350. Le Core i3 4330, s'il fait mieux que les nouveaux A10-7700K et A8-7600, est en retrait face à l'A10-7850K. Lequel ne parvient pas à faire mieux que les A10-6700 et A10-6800K de génération Richland. Dommage.
Compression vidéo - MediaCoder
Avec MediaCoder nous effectuons la conversion d'une vidéo et nous mesurons le temps nécessaire. Sans surprise, le FX-8350 triomphe avec des Core i5 en pleine forme et un Core i3 4330 qui fait mieux que toutes les APU AMD. Bon point tout de même pour AMD, l'A10-7850K est plus véloce, de peu, que l'A10-6800K. Une tendance qui se retrouve avec les A8-7600 et A10-7700K.
Mathematica 5.2
Bien connu de la population estudiantine notamment, Mathematica donne sa préférence aux processeurs Intel Core. Pas de grande surprise donc et le Core i3 4330 fait ici aussi mieux que le Core i5 4430. Une fois de plus, et probablement du fait de la fréquence, les nouveaux A10-7700K et A10-7850K sont en retrait par rapport à leur prédécesseur de génération Richland. On se retrouve donc dans une situation absurde où les APU Richland sont plus performants que les nouveaux processeurs AMD alors même que l'A10-5800K, une APU de génération Trinity, fait mieux que les nouvelles puces !Ici, nous testons les performances de nos processeurs en jeux en utilisant une carte graphique additionnelle, une Radeon HD 7970 de référence.
Bioshock Infinite - 1920x1080
Comme souvent, en jeu, la fréquence prime. Les processeurs Core dominent le classement, y compris face au FX-8350. L'A10-7850K se montre aussi rapide que l'A10-6800K, alors que l'A8-7600 revendique des performances similaires.
Dirt Showdown - Elevé - 1920x1080
Sous Dirt, les performances des processeurs restent favorables à Intel puisque les Core continuent de bien se comporter. L'A10-7850K signe de belles performances devant les processeurs de génération Richland. Ici le gain est pour une fois notable !
Hitman Absolution - 1920x1080
Hitman donne sa préférence aux processeurs Intel et au FX-8350. Comme Dirt, Hitman donne les Kaveri plus rapides que leurs homologues Richland. Toutefois l'écart de performance est ici plus mesuré. A noter le faible écart entre A8-7600 et A10-7850K : à peine 6%.
Metro 2033 - 1920x1080
Nos résultats sous Metro sont clairement limités par la carte graphique. Toutefois les processeurs de génération Kaveri, comme l'A10-7850K et l'A10-7700K font état de performances supérieures face aux processeurs de génération précédente, les Richland.Après avoir évalué les performances des dernières APU en jeu avec une carte graphique additionnelle, nous nous intéressons aux performances du graphique intégré. Pour cela, nous comparons nos divers systèmes avec une configuration mémoire identique (2x4 Go en DDR3-1600) et des jeux récents que nous exécutons avec des options de rendu peu exigeantes. Nous nous intéressons également aux performances de cartes graphiques additionnelles entrée de gamme comme la Radeon R7 250 ou la GeForce GT 640. Et nous testons le mode Dual Graphics d'AMD. A noter pour l'A10-7850K, un test de son circuit graphique avec de la DDR3-1600 puis avec de la DDR3-2133.
BioShock Infinite - Low
C'est le duo R7 250 et A10-7850K qui remporte la première place avec Bioshock Infinite. La GeForce GT 640 est seconde tandis que l'A10-7850K seul, mais avec de la DDR3-2133, offre les mêmes performances que la Radeon R7 250. Le passage de la DDR3-1600 à la DDR3-2133 permet de gagner 25% de performances. L'ajout d'une R7 250 permet de gagner 40% de performances en 1920x1080. De bons scores qui cachent une réalité. Pour jouer convenablement à Bioshock en 1920x1080 aucune des nouvelles APU d'AMD ne satisfera. En effet même l'A10-7850K utilisé avec de la DDR3-2133 ne dépasse que péniblement les 30 fps... Pas de quoi jouer avec fluidité. AMD pourra bien sûr se targuer d'offrir de meilleures performances que le HD 4600 d'Intel.
Dirt Showdown - Intermédiaire
Le jeu de course automobile Dirt affiche un classement intéressant. Intéressant car le duo R7250 et A10-7850K est premier. Toutefois le gain de performance face à une R7 250 seule n'est que de 7% ! Pas de quoi fouetter un chat. Le passage de la DDR3-1600 à la DDR3-2133 permet de gagner 20% de performances avec l'A10-7850K. A fréquence mémoire égale, l'A10-7850K est 17% plus rapide que l'A8-7600. Face au Radeon HD 8670D de l'A10-6800K, les performances du R7 intégré de l'A10-7850K sont 21% supérieures.
Hitman Absolution
Hitman confirme nos observations. La GeForce GT 640 termine en seconde position avec un tandem A10-7850K et R7 250 en première position. Le gain de l'option Dual Graphics atteint les 15% en 1920x1080 face à la Radeon R7 250 seule. On observe ici des performances identiques pour l'A8-7600 face à Richland et à la Radeon HD 8670D de l'A10-6800K. Le passage à l'architecture GCN avec Kaveri ne booste que modérément les performances : 6% en 1920x1080. A noter le gain de performances induit par la mémoire DDR3-2133 : 30% face à la DDR3-1600. Dans tous les cas, les APU Kaveri ne permettent pas de jouer avec fluidité avec Hitman.
3DMark - FireStrike
On termine avec 3DMark pour qui le Dual Graphics domine le classement. Ici, et c'est bien la seule fois, le combo R7 250 et A10-7850K augmente les performances de 72% face à la R7 250 seule. L'architecture GCN de Kaveri semble profiter aux performances graphiques : on gagne 33% de performances en 1080p face au HD 8670D de l'APU A10-6800K. Enfin le passage de l'A8-7600 à l'A10-7850K augmente les performances de 11%.
Overclocking
Nous nous sommes amusés à overclocker l'A10-7850K. Pour cela, nous avons tout simplement joué sur le coefficient multiplicateur du CPU, débloqué pour mémoire sur les séries K. On est ainsi assez facilement passé à 4,5 GHz en air cooling tout en conservant une fréquence de bus système à 100 MHz. Nous avons cherché à aller plus haut en montant encore le coefficient multiplicateur... sans succès hélas. Du coup nous avons tenté de modifier également la fréquence du bus système pour découvrir que MSI ne permet pas de dépasser les 105 MHz de fréquence système sur sa carte mère A88XM-E35. Quoi qu'il en soit, nous n'avons pas réussi à dépasser les 4,5 GHz de fréquence de fonctionnement.Consommation
Nous avons eu à cœur de mesurer la consommation électrique de nos processeurs. Pour cela nous employons un wattmètre et nous relevons la consommation électrique du système à la prise. C'est donc la consommation totale de la machine qui est relevée. Nous procédons à deux mesures : au repos sous Windows 8, puis en charge avec Prime 95.Au repos, la consommation des APU Kaveri semble montrer les progrès d'AMD en la matière. Un bon point donc, d'autant qu'on enregistre une consommation légèrement meilleure que les Core i3 et Core i5 Haswell. Ici c'est bien l'A8-7600 qui consomme le moins. En charge, les nouvelles APU consomment moins que l'ancienne génération Richland. Bon point confirmé. Toutefois, même l'A8-7600 n'arrive pas au niveau de consommation du Core i3 4330, le plus faible de notre comparatif. A noter de plus qu'en charge, les A10-7700K et A10-7850K consomment de manière identique.
Conclusion
Alors qu'AMD a initié la transformation du marché des processeurs x86 vers des SoC avec Fusion, l'ex-fondeur de Sunnyvale ne parvient toujours pas à crédibiliser son offre. Ainsi les générations de SoC passent (Trinity, Richland, Kaveri...) et les défauts demeurent. Le plus évident étant bien sûr une puissance de calcul trop faible. Tandis que nous attendions de vrais progrès des cœurs d'exécution SteamRoller, les performances processeur de Kaveri se montrent inférieures à la génération Richland. En cause, notamment la fréquence de fonctionnement plus faible, AMD n'ayant pas réussi à progresser ou ne serait-ce que maintenir la fréquence identique à Richland alors même que le procédé de fabrication est plus avancé.
Déçus par la partie processeur, nous attendions beaucoup du graphique embarqué. Et malheureusement, c'est une nouvelle déception. Alors qu'AMD accueille l'architecture GCN dans ses APU pour la première fois, le gain en performance face à Richland est minime et donc la jouabilité, ou la non jouabilité selon les points de vue, reste la même. Du reste, il n'y a pas de différence significative entre le graphique embarqué de l'A10-7700K et celui de l'A10-7850K, alors même que ce dernier dispose de deux compute units supplémentaires. Bien sûr si l'on investit du côté de la mémoire, on augmente assez facilement les performances graphiques de Kaveri. Nos tests avec de la DDR3-2133 le montrent bien et finalement ne font que souligner un état de fait bien connu : les performances d'un circuit graphique donné sont fonction de sa bande passante mémoire. Plus celle-ci est élevée, meilleures sont les performances.
AMD arguera alors que l'architecture GCN du graphique embarqué de Kaveri prend en charge OpenCL et peut se montrer décisif à ce niveau, face au Core i3 ou bien à la génération précédente. Reste que l'écosystème logiciel ne tire tout simplement pas parti de l'OpenCL aujourd'hui, en dehors de quelques cas bien précis, pour que cela soit significatif pour un usage grand public.
A ces déceptions, se rajoute une stabilité franchement questionnable. Entre les problèmes d'alimentation que nous avons pu observer, les soucis d'affichage sur les sorties Dual-Link DVI, ou encore la délicate problématique de la prise en charge de la DDR3-2400, non stable sur notre plate-forme MSI, on ne peut pas franchement être conquis par Kaveri.
Au final c'est évidemment le positionnement tarifaire qui comptera. Et là encore, celui-ci nous paraît incorrect. Il faut débourser 170 euros TTC pour l'A10-7850K contre 150 euros TTC pour l'A10-7700K. Faute d'être commercialisé, nous ne mentionnons pas l'A8-7600K ici. En face, c'est-à-dire chez Intel, le Core i3 4330 se négocie dans les 110 euros TTC. Le mieux est parfois l'ennemi du bien et nous préférerons à Kaveri un Core i3 car plus économique, plus puissant du côté de la partie processeur et si la partie graphique est insuffisante pour jouer c'est tout aussi insuffisant du côté de Kaveri.
Kaveri n'est donc pas la recette magique de l'APU. La sauce ne prend toujours pas, et l'on ne doute pas que pour AMD, Kaveri n'est qu'une étape vers des APU qui seront, un jour, enfin convaincants. Pour cela la marque a de sérieux atouts : son expérience dans le graphique bien sûr, mais aussi les fondations HSA aujourd'hui trop en avance sur leur temps, ou encore avec Mantle.
NDLR : Précisons que nous avons choisi de ne pas attribuer de note au processeur AMD A8-7600. Nous attendons effectivement une version commerciale du processeur pour nous prononcer sur ses qualités tout comme nous attendons de connaître son prix public et sa date de lancement.