Souvent vu et décrit comme un mini-PC peu couteux, le Raspberry Pi trouve néanmoins majoritairement son utilité avec des projets créatifs en tout genre et qui sortent bien souvent de l’ordinaire.
Nano-ordinateur d’abord destiné à un public de geek et de bricoleurs, le Raspberry Pi est peu à peu devenu un produit que le grand public a appris à apprivoiser. Box domotique, mediacenter, apprentissage de la programmation, console rétrogaming et borne d’arcade, autant de sujets que nous traitons régulièrement sur Clubic et autour desquels, entre autres, nous avons basé notre top 10 des meilleurs projets pour débuter.
Aujourd’hui il est temps de présenter le Raspberry Pi sous un autre jour avec des projets globalement développés par des experts, des artistes et autres bricoleurs. Une façon de montrer que la philosophie du Raspberry Pi se concentre avant tout sur la création avec peu de moyens et qu’elle ne s’arrête pas forcément au monde de l’informatique et aux domaines à sa périphérie.
Un superordinateur composé de 1060 Raspberry Pi
Nous tenons sans doute ici le plus important cluster de Raspberry Pi jamais créé ! Les ingénieurs d’Oracle ont eu l’idée de réunir pas moins de 1060 Raspberry Pi 3 B+ pour un projet dont la portée expérimentale semble bien plus pertinente que l’utilité réelle, si l’on compare les performances de ce supercalculateur à un simple serveur ARM virtualisé.
Assemblés par groupe de 21 unités grâce à des racks customs et imprimés en 3D, le tout fonctionne grâce au système Oracle Autonomous Linux, à plusieurs séries de commutateurs Ubiquiti UniFi Switch 48s raccordés en amont à des émetteurs-récepteurs SFP+ 10GbE, ainsi qu’un serveur de stockage central Supermicro 1U Xeon.
Un projet hors-norme qui a été présenté à l’Oracle OpenWorld 2019 et qui démontre une fois de plus la flexibilité de ce nano-ordinateur mono-carte.
noLoop : un Raspberry Pi en guise de synthétiseur granulaire
De nombreux projets à base de Raspberry Pi prennent place dans le monde de la musique. Nous en avons sélectionné deux ici, mais les possibilités sont si grandes que vous en trouverez bien d’autres en recherchant sur le web. Parmi eux, noLoop est un synthétiseur granulaire qui permet de produire des textures sonores à partir de samples de quatre sources distinctes.
Créé par Niles Fromm lors de ses études à Tokyo, noLoop a été développé à l’aide de Python et se base sur un simple Raspberry Pi doté du logiciel de création musicale Pure Data. Le tout prend place dans un boitier fait main sur lequel on retrouve les différents commutateurs pour gérer chaque piste indépendamment, ainsi qu’un affichage qui dispose d’une interface codée avec PyGame et qui s’inspire du livre Push Turn Move.
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Spirit Animal : synthé et guitare dans un même corps
Pour rester dans le domaine de la musique, on retrouve désormais une guitare électrique un peu particulière. Spirit Animal est un concept étonnant et novateur associant guitare et synthétiseur virtuel dans un même corps.
Le projet est issu d’un partenariat entre Lucem Custom, spécialiste de la customisation de guitares et basses électriques, et de Tracktion, le reconnu éditeur américain de la station de travail audio numérique du même nom. Ce drôle d’instrument est doté, en dessous de son chevalet, d’une excroissance où est placé le Raspberry Pi, sa batterie, et son écran tactile de 5 pouces. Le tout est bien entendu relié à internet grâce à la puce Wi-Fi du Pi, permettant ainsi le contrôle à distance, ou encore la maintenance et les mises à jour logicielles.
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GardenPi : la framboise a la main verte
Gérer, contrôler, surveiller et automatiser à peu près n’importe quel projet d’irrigation en aquaponie comme en hydroponie : voilà pour résumer l’ambition de GardenPi !
Conçu à partir de Python 3 et d’une interface Web Flask, GardenPi est né du besoin de Richard Sears de simplifier les tâches de jardinage et la gestion de ses aquariums pour sa famille. Hormis le Raspberry Pi 4 B version 4 Go utilisé pour ce projet, le matériel requis comprend ici de multiples éléments : le nécessaire pour gérer et protéger l’alimentation électrique, des capteurs barométriques, de niveaux d’eau, de courants et de tension, mais aussi un écran tactile pour piloter l’installation depuis le logiciel.
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Machine à griffe et papier toilette : l'idée farfelue de Surrogate
Comment parler de projet insolite sans prendre un peu d’altitude en s’éloignant des sujets un peu trop sérieux. Pour rompre l’ennui durant le confinement, l’équipe finlandaise du jeune studio de jeux Surrogate a eu l’idée farfelue de créer un jeu en ligne hors du commun pour le 1er avril.
Animée par un Raspberry Pi, cette machine à griffe comme on en trouve sur les fêtes foraines permet de tenter sa chance depuis chez soi … pour gagner un rouleau de papier toilette. À l’instar des différents jeux en temps réel proposés sur surrogate.tv, les joueurs contrôlent la machine à tour de rôle, le tout est diffusé via un livestream. Le jeu est désormais indisponible mais cela aura tout de même permis à Surrogate de mettre en avant le travail de leur équipe.
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Un microscope open source en Lego
Fabriquer un microscope de la plus simple des manières possibles, à l’aide d’un Raspberry Pi et de quelques briques de Lego, c’est possible ! La liste du matériel ne s’arrête bien sûr pas là puisqu’il est nécessaire d’investir dans un capteur, six moteurs de précision contrôlés par un Arduino, ainsi que des pièces mobiles imprimées en 3D. La partie d’imagerie est quant à elle fournie par un Raspberry Pi Zero couplé au module RPi HQ Camera.
Le créateur de ce microscope faire parti d’une équipe du centre de recherche IBM à Zurich. Nommé MicroscoPy, ce microscope un peu particulier est animé par un programme open source qui a été développé avec Python 3 et est accessible via GitHub.
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Nybble et Bittle : un charmant couple robotique
Après avoir rencontré le succès sur Hackster avec OpenCat, le maker Rongzhong Li est revenu une première fois sur Indiegogo avec son chat robotique Nybble, puis une seconde fois sur Kickstater avec Bittle, un robot miniature qui rappelle le chien Spot de Boston Dynamics.
Nybble et Bittle se distinguent cependant des projets présentés dans cet article puisqu’ils sont commercialisés et que leur objectif n’est autre que l’apprentissage. Ces deux animaux open source sont livrés en kit, à assembler soi-même, l’utilisateur peut ensuite télécharger un programme de comportement basique et open source qu’il devra améliorer pour ajouter des compétences à son nouvel animal de compagnie.
Le kit de Bittle repose sur un contrôleur Arduino "NyBoard" et contient toutes les pièces nécessaires à sa construction : servomoteurs, batterie, récepteur infrarouge, module Bluetooth / Wi-Fi, etc. La NyBoard V1 embarque également une interface qui lui permet d’accueillir un Raspberry Pi, la framboise permet d’étendre ses capacités grâce à l’intelligence artificielle et n’est pas comprise dans le kit.
Enfin, il est également possible d’étendre les capacités de Bittle en ayant recours à une imprimante 3D, par exemple pour créer une structure pour y placer votre propre circuit imprimé. Plusieurs modules officiels sont d’ailleurs disponibles : caméra, capteurs de gestes et de mouvements, etc.
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Des images time-lapse du ciel nocturne
Se servir du module photo officiel du Raspberry Pi pour capturer des images time-lapse du ciel nocturne : c’est l’idée sur laquelle repose ce projet qui nécessite deux Raspberry Pi, deux modules camera et un objectif 180 ° à monture CS.
Automatisé à l’aide de Raspberry Pi OS Lite et Meteotux Pi, les deux framboises s’exécutent dès le coucher du soleil afin de capturer des images à intervalles réguliers puis les compile dans un seul fichier. L’installation est également équipée d’un capteur de température qui active une série de résistances thermiques si jamais le temps vient à se refroidir. Le résultat est étonnant pour une installation réalisée avec si peu de moyens, moins de 150 $ selon le créateur du projet. Vous trouverez de plus amples détails et suivant les liens ci-dessous.
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Raspberry Pi et Coronavirus
La COVID-19 donne du fil à retordre aux dirigeants du monde entier et nous oblige à être particulièrement vigilants, entre autres en portant un masque dès que nous mettons un pied dehors.
Ces temps troublés n’ont cependant pas entamé la créativité des makers, qui ont accouché de plusieurs projets pour se rendre utiles. Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, le Raspberry Pi participe à l’effort général, en alimentant des respirateurs, en aidant la recherche médicale via Rosetta@Home et BOINC, mais aussi avec des projets un peu plus insolites, comme ce masque à affichage numérique que nos camarades de Tom’s Hardware US se sont amusé à programmer et à tester.
La conception du masque requiert un Raspberry Pi avec en-têtes GPIO pré-soudées, une matrice à LED configurables, quelques diodes et bien sûr une batterie externe afin que cette installation devienne mobile. Dans l’absolu, le montage et la programmation de ce masque particulier n’ont rien d’exceptionnel, mais cela ne l’empêche en rien de figurer parmi nos insolites.
Et si vous vous sentez prêt à porter ce masque homemade en public, Tom’s Hardware US vous montre la marche à suivre de A à Z pour concevoir et programmer cet accessoire indispensable.
Le compteur Geiger Steampunk
Si vous pensez que l’épisode coronavirus n’est rien à côté de ce qui nous attend, alors ce compteur Geiger a toutes les chances de faire partie de votre arsenal pour survivre à l’apocalypse !
Plus sérieusement, Chris Crocker-White a accouché d’une somptueuse pièce d’art Steampunk, alimenté par un Raspberry Pi qui est fonctionnel et tout à fait capable de mesurer les émissions radioactives, les particules alpha, bêta, mais aussi les rayons gamma.
Prenant place dans un boitier fait main, ce compteur Geiger fonctionne grâce à des tubes Nixie contrôlés par des modules Exixe pour son affichage et utilise un Raspberry Pi 3A + avec InfluxDB et Grafana côté logiciel, le tout déployé avec des conteneurs Docker via balenaCloud.
D'autres projets insolites et hors du commun vous viennent à l'esprit ? Faites-le savoir en commentaires !