Une association dépose pas moins de 422 plaintes pour violation du RGPD par des entreprises européennes

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
12 août 2021 à 12h15
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RGPD

Les militants de l'organisation noyb pestent contre l'adoption massive des fameuses bannières de cookies, ou cookies alternative walls. Selon eux, de nombreux sites ne respectent pas les exigences du RGPD en la matière.

On peut dire que l'association militant pour la protection des données personnelles co-fondée par le célèbre Max Schrems, noyb, n'a pas fait les choses à moitié. En début de semaine, elle a annoncé avoir déposé pas moins de 422 plaintes dans une dizaine de pays auprès des autorités compétentes. L'organisation avait envoyé un avertissement préalable à plusieurs centaines d'entreprises à la fin du mois de mai, accusées de violer le RGPD par l'intermédiaire de bannières de cookies qui, selon elle, « mettent les nerfs à rude épreuve ».

Refuser les cookies doit être aussi simple que les accepter

L'association noyb entend limiter au maximum les abus et pratiques trompeuses en matière de cookies. Pour y parvenir, elle a mis en place un système automatisé, un balayage informatique qui doit aboutir à faire appliquer le RGPD sur environ 10 000 sites web européens. Certains sites ont ensuite nécessité une analyse manuelle plus détaillée pour dissocier certaines subtilités de la réglementation. Tous ceux qui n'ont pas rectifié le tir sous les 30 jours après l'envoi d'une menace de plainte ont donc été épinglés par l'association.

Les militants partent du principe qu'un site web peut tout à fait proposer un mur de traceurs. Mais alors, il doit le faire en offrant à l'utilisateur un choix égal et éclairé. Autrement dit : proposer un bouton « J'accepte » et un autre bouton « Je refuse », sans que le bouton Accepter soit davantage mis en valeur que le bouton Refuser.

« L'obligation d'afficher une option de retrait bien visible a clairement rencontré la plus grande résistance de la part des propriétaires de sites web », note d'ailleurs Max Schrems. En France, on sait que la CNIL, le gendarme des données, recommande que l'action qui consiste à refuser les cookies soit au final aussi simple que celle qui permet de les accepter.

Noyb épingle aussi les géants Amazon, Google, Twitter et Facebook

Noyb lutte contre tous les éditeurs qui utilisent des manœuvres détournées des boutons Accepter et Refuser à armes égales. Et cela a parfois fonctionné. 42 % des violations notifiées ont été corrigées en partie par l'ajout d'une option de rejet des traceurs. 68 % des sites visés ont aussi supprimé les cases pré-cochées qui étaient en faveur de l'acceptation des cookies. Et d'autres (22 %) ont aussi supprimé l'option « Intérêt légitime », qui favorisait l'acceptation des cookies. L'association note que de grandes marques comme Mastercard, Seat, Nikon ou Procter & Gamble ont cessé d'utiliser des pratiques défavorables à l'utilisateur.

D'autres entreprises tiennent un discours plus commercial pour justifier l'utilisation des murs de traceurs intrusifs, comme le relaie Max Schrems. « Dans les commentaires informels, nous avons entendu que les entreprises craignaient que leurs concurrents ne se conforment pas, ce qui créerait des avantages injustes. D'autres ont dit qu'elles voulaient une décision claire des autorités avant de commencer à se conformer. Nous espérons donc que les autorités de protection des données publieront bientôt des décisions et des sanctions ». Les géants Amazon, Twitter, Google et Facebook n'ont, selon l'organisation, pas adhéré à ses recommandations. Ce qui va leur valoir des recours distincts, prévient-elle.

Noyb promet de garder le cap sur son objectif de 10 000 sites web d'ici un an. Elle continuera ainsi à scanner la toile à la recherche de sites qui ne respecteraient pas les différentes lignes directrices des autorités de protection des données personnelles européennes.

Source : noyb

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (13)

neaufles
C’est l’image de nos sociétés, uniquement centré sur la rapacité et l’amour de l’argent.
sebstein
Ce ne sont pas des associations à but non lucratif, ils ne sont pas juste là pour tes beaux yeux et si tu ne veux pas les utiliser, libre à toi, rien ne t’y force.<br /> Quand tu vas au boulot, tu t’attends à un salaire ou tu vis d’amour et d’eau fraiche ? Pour eux, c’est pareil, ils fournissent un service et s’attendent à être payé pour ça. S’ils ne peuvent plus le faire grâce à la pub, ils passent par un autre modèle…
jvachez
C’est clair il faut agir contre la suppression payante des cookies.
darkkanga
Bonjour,<br /> Lorsqu’un client acheté un produit sur Amazon, il ne me semble pas au vue de la législation normal que le site récupère mes donnés et me trace. Par contre pour les réseaux sociaux gratuits, ces cookie sont une source de revenu. N’étant pas utilisateur de réseaux sociaux mon opinion n’est pas des plus neutres mais je ne serais pas étonné d’avoir un service paya y sans traçage et un autre gratuit avec traçage. Bien entendu, dans le premier cas, je ne doute pas que le client soit tout de même tracé.<br /> Il y a quelques dizaines d’années, certains opérateur mobile proposaient des minutes de communications à condition d’écouter des publicités. Même modèle en 2021.
norwy
Il est où le menu «&nbsp;Refuser&nbsp;» sur le 1er site français de jeux vidéo ?
Palou
darkkanga:<br /> Lorsqu’un client acheté un produit sur Amazon, il ne me semble pas au vue de la législation normal que le site récupère mes donnés et me trace…<br /> Et pourtant c’est bien le cas …<br /> Tu regardes un article sur Amazon, puis tu retrouves trace de ton passage dans les news de Bing ou au travers des pages FB
sebstein
Les clients semblent pourtant tout à fait prêt à le faire «&nbsp;dans la vraie vie&nbsp;» via des cartes de fidélités qui te font gagner quelques centimes par courses… c’est pourtant exactement le même principe : ces cartes mémorisent tous tes achats, ce qui permet l’envoi de pubs ciblées.
sebstein
Dans ce cas, on parle bien des «&nbsp;cookies alternative walls&nbsp;», donc pour les sites «&nbsp;gratuits&nbsp;» et pas les sites marchands.
Johnny6
Je dis jamais non à un cookie … J’ai une pâtisserie pas loin de chez moi qui en fait, c’est une tuerie planétaire.
idhem59
Il est en micro-transaction pour le coup, c’est bien adapté à leur média.
ovancantfort
J’avais particulièrement apprécié la méthode utilisée par Proximus (premier opérateur téléphonie/internet en Belgique). Quand on refusait les cookies, ils t’affichaient un cercle d’avancement «&nbsp;application de vos paramètres&nbsp;» qui mettait trente seconde à se remplir. Évidemment, comme pas de cookies, rebelote à chaque visite du site si on continuait à refuser. Curieusement, la création de cookies était elle instantanée.<br /> J’avais effectivement pensé à déposer une plainte contre cette pratique, mais ils ont arrêté depuis.
CrazyCow007
Le problème de fond est que cette barre de consentement aux cookies n’aurait jamais dû incomber aux sites individuellement, mais aux navigateurs.<br /> Le coût de ce système est faramineux mit bout-à-bout et l’expérience utilisateur est atroce avec des demandes incessantes et une ergonomie qui varie à chaque nouveau site. Le web est devenu moche à cause de ça, et la vie privée serait beaucoup mieux protégée si cette fonctionnalité était de la responsabilité des navigateurs (ils pourraient retenir un choix par défaut appliqué aux nouveaux sites que l’on visite).
alf333
Belle faute de grammaire dans le titre.<br /> Où est passé l’adverbe de négation “ne”?
AlexLex14
Désolé mais ici le «&nbsp;ne&nbsp;» n’est pas nécessairement obligatoire <br /> Je t’invite à lire cet excellent document, qui explique les différentes spécificités de l’usage - ou non- de la négation &gt; Pas moins de | Antidote.info
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