Exosquelette Ratnik EO-1

Si les États-Unis semblent avoir admis que les exosquelettes ne sont pas encore au point, la Russie, elle, continue de travailler sur des technologies plus modestes mais éprouvées.

Nommé Ratnik, le mot russe pour « guerrier », cet exosquelette est pensé pour réduire les efforts des soldats, et n'a rien d'un exosquelette de combat tel qu'on le voit dans les films.

Des exosquelettes passifs pour limiter le poids

Le terme exosquelette laisse toujours penser à un système robotisé ressemblant aux semi-armures que Hollywood nous sert dans des productions futuristes comme Aliens, Starship Troopers ou Edge of Tomorrow.

Dans les faits, l'Institut Central de recherches en construction de machines de précision russe (TsNIITotchMach) s'est lancé dans la conception de structures pouvant aider les soldats à se déplacer, à porter des charges lourdes ou encore à se battre. Mais le P.-D.G. de TsNIITotchMach, Albert Bakov, révèle déjà le premier problème de ce système : « Le principal challenge consiste à choisir les matériaux pour l'exosquelette. Ils doivent être durables et légers. Une batterie, de capacité et de taille requises n'a pas encore été développée ».

C'est donc ici que s'arrête toute comparaison entre Iron Man et la réalité, et que l'exosquelette dans sa version 2020 perd un peu de son charme, sans pour autant perdre en utilité. De fait, le Ratnik EO-1, qui est devenu réalité il y a déjà quelques années, est utilisé par les soldats pour soulever les lourds systèmes électroniques de contrôle des robots détecteurs de mines, et leurs opérations sur les champs de bataille, notamment en Syrie, ont été très concluantes.

Des servomoteurs, un projet digne « de la science-fiction »

Pour l'armée russe, ce soutien passif est aussi un moyen de permettre aux soldats d'embarquer des armes plus lourdes, ou de plus grandes quantités de munitions. Des idées de développements font déjà l'objet de réflexions, et une version bien plus avancée de l'exosquelette pourrait débarquer en 2025, avec des fonctionnalités améliorées. Toutefois le concepteur de l'EO-1 se veut prudent et assure que des technologies motorisées ne seront pas au point dans les années à venir.

« Nous n'aurons pas un exosquelette actif avec des servomoteurs demain, ni même après-demain. C'est de la science-fiction », a déclaré Sergei Smagluk. Son entreprise, qui fait partie du géant Rostec, spécialisé dans le développement de nouvelles technologies, garde néanmoins l'espoir de pouvoir intégrer des servomoteurs à ses exosquelettes, à l'avenir. Smagluk pense même que, dès la création de technologies permettant leur utilisation, les exosquelettes connaîtront une explosion de popularité dans les secteurs militaire et industriel.

La Russie aura alors un avantage sur les autres pays, notamment les États-Unis, qui ont toujours vu grand dans le développement des exosquelettes mais dont les projets n'ont jamais abouti à des structures fonctionnelles, contrairement à celles de Rostec.

Source : Forbes