Le compte Twitter de l’école militaire de Saint-Cyr a dévoilé un essai de grande ampleur mené par des élèves de l’EMIA (École militaire interarmes). Durant deux jours, ces derniers ont simulé des opérations de combat aux côtés… de robots ! Outre des véhicules à roues ou à chenilles téléopérés, les militaires ont déployé pour la première fois en France le robot-chien SPOT, de l’Américain Boston Dynamics.
D’après les premiers retours, SPOT présente aussi bien des avantages… que des inconvénients.
Un robot-chien multifonctions
SPOT a été développé par la société Boston Dynamics, spécialisée dans la robotique aussi bien industrielle que mobile. En Europe, il est distribué par Shark Robotics, une entreprise française qui travaille, notamment, avec les forces armées. L’idée avec ce robot quadrupède est de disposer d’un engin avec un centre de gravité bas, présentant donc une grande stabilité et une grande mobilité. De fait, SPOT est capable de franchir des obstacles ou de grimper des escaliers tout en restant stable.
Cela lui permet de mettre en place divers capteurs et effecteurs. Il peut ainsi embarquer des caméras en bandes visibles ou infrarouge, des détecteurs de fumée, un LiDAR (capteur laser), mais aussi un bras articulé ou des brumisateurs. SPOT est ainsi utilisé par de nombreuses forces de police, dont la NYPD, mais aussi des unités de pompiers ou de premiers secours, notamment en zones contaminées.
C’est cependant la première fois que l’Armée française testait SPOT en mode « reconnaissance » dans des conditions proches d’un engagement réel. Et, pour le moment, le retour d’expérience est en demi-teinte. D’après les militaires impliqués, dont les propos ont été rapportés par Ouest France, SPOT aurait permis, dans certains engagements, de détecter des menaces dissimulées, et d’éviter des pertes parmi les troupes.
Mais dans le même temps, le déploiement du robot entraînerait un ralentissement global des opérations. La question de l’autonomie des batteries reste aussi soulevée, puisque SPOT se serait déjà retrouvé à court d’énergie en plein assaut.
Vers un champ de bataille robotisé ?
Outre SPOT, l’exercice de deux jours a permis de tester d’autres robots et drones terrestres. Parmi eux l’ULTRO, de Nexter, est une « mule » modulaire, autrement dit un véhicule à roues doté d’un plateau et permettant aux soldats de ne pas emporter sur leur dos tout leur équipement. NERVA est un petit drone d’observation, capable de se faufiler partout. Très semblable à une voiture téléguidée, il est doté d’un équipement optronique de pointe. OPTIO 20, par contre, fait bien plus froid dans le dos. Il s’agit en effet d’un véhicule chenillé téléopéré et équipé d’un canon de 20 mm, conçu pour escorter des véhicules blindés transporteurs de troupes ou des chars de combat.
Si cet étalage de moyen peut faire peur, il convient de rappeler que ces équipements ne sont pas en dotation régulière dans les forces armées. Pour l’heure, les militaires testent simplement les différentes possibilités offertes par les drones terrestres, afin d’en connaître les avantages et les inconvénients. Il est également hors de question, d’après l’état-major, d’utiliser des drones armés en mode autonome. Toujours est-il que, dans les forces armées comme dans le monde civil, les véhicules automatisés sont appelés à se démocratiser de plus en plus.
Source : The Verge