En anglais, on le nomme « mosquitofish », car son appétit pour les moustiques a permis d'éradiquer la malaria dans de nombreux endroits du monde. Cependant, sa prolifération dans les eaux mondiales cause des problèmes environnementaux majeurs.
La solution se trouve peut-être dans un poisson robot plus vrai que nature conçu en laboratoire par une équipe de chercheurs.
Le mosquitofish, une menace environnementale
Bien entendu, ce problème écologique est d'origine humaine. Au début du 19e siècle, les moyens de lutter contre les piqûres de moustiques sont assez restreints, et on est encore loin de l'invention des sprays répulsifs. C'est dans ce contexte que la gambusie (Gambusia affinis), un poisson d’eau douce particulièrement friand de larves de moustiques, a été implantée dans diverses régions du globe, permettant l'élimination de nombreux virus.
Le souci, c’est que l'appétit de ce poisson n’est pas réservé aux larves de moustiques, mais également aux têtards et aux œufs de toutes sortes, y compris d'espèces rares. Sa prolifération représente ainsi un grand danger pour les écosystèmes, et cela depuis plus d'un siècle. Selon Giovanni Polverino, l'un des auteurs de l'étude, « les espèces envahissantes sont la seconde cause d'extinction des espèces ».
Réguler la biodiversité, une urgence écologique
Pour lutter contre ce problème, des chercheurs de l’université de New York et de l'université d'Australie-Occidentale ont eu l'idée de créer une machine automatisée qui prend l'apparence d'une truite carpée, le principal prédateur des mosquitofishs.
Le principe est simple : lorsqu’un mosquitofish tente de s’approcher de larves, le poisson robot le détecte et entre en action afin de le faire fuir. Selon des recherches basées sur cinq semaines d’observation dans plusieurs aquariums, les résultats se sont montrés encourageants. En effrayant avec succès les gambusies, le robot induit également une forme de stress chez les poissons exposés, les rendant plus focalisés sur leur propre préservation et donc moins promptes à dévorer les larves ou à se reproduire.
Si les résultats sont prometteurs en laboratoire, ce poisson robot n'est pour le moment « pas prêt à être lâché dans la nature » selon un autre membre de l'équipe de recherche, Maurizio Porfiri. Il n'est donc pas encore question de tomber sur des poissons cyborg lors de votre prochaine partie de pêche, mais cette étude est peut-être en passe de régler un problème majeur pour la biodiversité marine.
Source : Cnet