© Michael Heise / Unsplash
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Les applications dédiées à la santé mentale sont de plus en plus nombreuses, et les plateformes enseignant l’auto-thérapie attirent les investisseurs. Un phénomène qui s’explique notamment par la pandémie de Covid-19 et son impact sur la population. 

Youper, Bloom, Lasting… Ces plateformes de santé mentale sont utilisées par des millions de personnes, principalement aux États-Unis, et leur succès est de plus en plus probant. 

Devenir son « propre thérapeute »

En effet, de plus en plus d’applications dont le but est d'accompagner les personnes souffrant de problèmes mentaux modérés sont disponibles. Celles qui mettent en avant la thérapie comportementale et cognitive (TCC) ont particulièrement le vent en poupe : il s’agit d’un type de traitement psychothérapeutique qui aide les personnes à apprendre à identifier et à modifier les schémas de pensée destructeurs ou dérangeants, et est surtout utilisé pour traiter des troubles anxieux, le stress ou l’insomnie. 

La start-up Bloom, qui entraîne ses utilisateurs de façon à ce qu’ils deviennent « leur propre thérapeute » à travers la TCC, par le biais de sessions d'auto-thérapie vidéo, vient ainsi de lever 8 millions de dollars, prouvant l’attrait des investisseurs pour ce type de produits. 

« Bloom combine des programmes numériques, un journal intime guidé et une analyse émotionnelle pour vous offrir une nouvelle expérience de thérapie numérique hyper-personnalisée. Grâce à des cours vidéo guidés, vous apprendrez de nouvelles pratiques de soins personnels pour cultiver plus de joie, de bonheur et de positivité dans votre vie. Améliorez votre bien-être personnel, gérez le stress et l'anxiété et nourrissez votre santé émotionnelle », explique la plateforme. 

Woebot, un chatbot qui se base sur la TCC, a récemment levé 123,3 millions de dollars, tandis que Youper, qui propose une thérapie comportementale auto-guidée, a réuni la somme de 3,5 millions de dollars. 

Un marché en plein boom avec une hausse de la demande

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence mondiale de l'anxiété et de la dépression a augmenté de 25 % au cours de la première année de la pandémie de Covid-19. Alors que de nombreuses personnes ont été contraintes de rester chez elles et que la demande a largement augmenté, le marché des applications de santé mentale a connu une importante stimulation. 

Dans une étude réalisée en 2021, le cabinet Deloitte a prédit un taux de croissance annuel de 20 % pour ce marché : « Les applications peuvent être utilisées pour gérer des problèmes de santé mentale tels que l'anxiété ou la dépression, soit de manière autonome - en permettant aux personnes d'apprendre à connaître et à gérer elles-mêmes leur santé mentale - soit en conjonction avec des thérapies par la parole plus traditionnelles, par exemple en fournissant un canal pour accéder au soutien asynchrone ou synchrone d'un professionnel de la santé mentale par des moyens tels que le chat en direct, la vidéo et le téléphone », explique le cabinet. 

Si la majorité de ces applications sont développées conjointement avec des professionnels de santé, il faut néanmoins rester prudent et ne pas tomber dans le piège de l’auto-diagnostic. Il est ainsi préférable de consulter un professionnel pour des troubles sérieux. Ces applications peuvent toutefois pallier le manque de consultations pour les problèmes légers, et leur avenir semble radieux avec des capacités de monétisation non négligeables. 

Il faut en outre se montrer vigilant lorsque l’on utilise une telle plateforme : une étude de la fondation Mozilla a révélé que la gestion des données personnelles des applications de santé mentale était très mauvaise.

Sources : TechCrunch, Deloitte