Publiés par le site The Intercept, des documents dévoilés par le lanceur d'alerte Edward Snowden mettent en lumière un plan conçu par la NSA entre 2011 et 2012. Ce dernier, nommé Irritant Horn, avait pour but d'intercepter des données transitant entre une application installée sur le smartphone d'un utilisateur et les serveurs auxquels elle est rattachée. Il s'agissait ni plus ni moins que de mettre en place une attaque informatique de type « man in the middle », ce qui nécessitait d'injecter des logiciels malveillants au sein des applications.
Et c'est justement ce qu'explique le projet Irritant Horn : les documents top secret détaillent les plans de la NSA, qui n'était d'ailleurs pas la seule dans le coup. Les services secrets du Canada, du Royaume-Uni, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie souhaitaient attaquer Google Play, mais également la plateforme d'applications Android de Samsung, dans le but de mettre en place des malwares.
La France visée
Les documents détaillent la marche suivie : en piratant les serveurs des applications, la NSA peut injecter des logiciels malveillants à la source, sans pour autant compromettre les apps elles-mêmes. Résultat : le mobinaute pense télécharger un programme sain sur une plateforme de confiance, mais ce n'est pas le cas car ce dernier est, en réalité, fourni par la NSA.Une démarche justifiée par la volonté de lutter contre le terrorisme, et d'explorer de nouvelles techniques d'espionnages : les évènements du « printemps arabe », qui avait démarré en décembre 2010 en Tunisie, sont présentés comme l'élément déclencheur du projet. Mais la France faisait également partie des pays ciblés lors de la présentation d'Irritant Horn.
Si le site The Intercept a tenté d'interroger les différents organismes concernés par ce projet, qu'il s'agisse des agences de renseignement ou des entreprises hébergeant des applications Android ciblées par Irritant Horn, il n'a pas été en mesure d'obtenir le moindre commentaire. De fait, impossible de savoir si le projet de la NSA est passé, un jour, de la théorie à la pratique.