Depuis la publication initiale de ce comparatif, le MX4 vient de rejoindre les rangs !
Déjà, pas de mauvaise surprise au déballage (si ce n'est que le MX3 est livré sans écouteurs et surtout sans chargeur secteur), ni au démarrage du smartphone. A la première exécution, l'interface n'est pas en mandarin mais en anglais, il suffit de passer en français et de suivre les instructions habituelles. Meizu propose la création d'un compte Flyme, servant à la sauvegarde du mobile mais aussi à accéder aux différents services proposés (comme le mStore). Ce n'est cependant pas une obligation.
iPhone 3Gs, sors de ce corps !
Tous les collègues qui sont passés par le bureau de Clubic ont fait la même remarque : "Tiens, on dirait un iPhone". Il faut dire que l'inspiration pour le 3Gs est au moins aussi manifeste que celle du MI4 de Xiaomi pour l'iPhone 4. Pas très original, mais quitte à copier, autant le faire à partir de modèles qui marchent ou ont marché. L'exécution ne souffre d'aucune négligence : l'écran est collé au châssis métallique parfaitement usiné, la coque arrière arrondie en plastique rigide jointe au millimètre près. En main, le MX3 donne une impression de solidité digne des plus belles finitions des grandes marques.Cette coque s'enlève (à l'aide d'un petit accessoire), mais c'est uniquement pour glisser sa carte micro SIM : la batterie reste solidaire, le stockage, non extensible. Côté manipulations, la conception se révèle classique pour un téléphone Android : touche marche-arrêt sur le dessus (du même côté que la prise jack), bascule de volume sur la tranche gauche (avec l'écran de face) et un bouton tactile circulaire, qui rappelle là-aussi la solution des smartphones d'Apple (mais en tactile). Et il sert également de voyant de notifications. Meizu fait toutefois une entorse au schéma habituel d'Android, puisque ce bouton d'accueil est indépendant de l'écran. Une rangée de touches virtuelles, en bas d'écran, vient compléter la panoplie de commandes. Mais ce n'est qu'un détail, puisqu'avec son système d'exploitation Flyme OS 3.5, une ROM basée sur Android 4.2.1, le MX3 se démarque plus en profondeur de l'OS de Google.
Du bon et du moins bon sur les composants
Annoncé pour la première fois il y a un peu plus d'un an (3 septembre 2013), le MX3 n'est technologiquement plus à la pointe. Mais il l'était "à l'époque", donc il a encore de beaux restes. La pièce maîtresse, c'est l'écran. Il est d'abord fort bien intégré, puisque sa grande diagonale de 5,1 pouces occupe 73,8 % de la façade. A titre comparatif, l'écran de l'iPhone 6 ne représente que 67 % de la façade du terminal, et le LG G3, un des smartphones les plus impressionnants dans ce domaine, consacre 77 % de sa face avant à son écran. Son ratio 16/10 détonne face à la concurrence (1800 x 1080 pixels), mais il s'avère fort agréable au quotidien de disposer d'un plus peu de largeur d'écran (notamment pour le surf sur le Web). Il bénéficie ensuite de très bons angles de vision (technologie IPS), d'une bonne luminosité (411 cd/m²) et d'un taux de contraste agréable (913 : 1, avec un point noir à 0,45 cd/m²). L'affichage est légèrement froid (un peu plus de 7 200 kelvin), mais ce n'est pas dérangeant.L'autre point fort du MX3, c'est la puissance de sa sortie casque : amateurs de casques à forte impédance, vous serez servis ! Le DAC Wolfson WM5102 et ses 113 dB de rapport signal bruit font des merveilles. Nous avons mesuré 97,7 dB de niveau sonore sur notre fichier de test (celui fourni par Right Mark Audio Analyzer 6.4) lu à pleine puissance et enregistré par le biais d'une carte son externe de qualité (M-Audio Fast Track C400). Même niveau que sur le OnePlus One, sauf qu'avec l'amplificateur casque intégré au MX3, les bobines de notre Audio-Technica ATH-ES10 de test n'ont jamais autant été secouées avec un smartphone (y-compris le OnePlus One, en léger retrait à l'écoute au casque). C'est également appréciable sur des enregistrements feutrés comme L'Histoire de Melody Nelson (Super Deluxe Edition 2011 en FLAC et HD).
Un bon DAC, une couche audio sympa, mais des égalisateurs assez mauvais qu'il conviendra de ne pas utiliser
En revanche, et notre transition est toute faite, le SoC Exynos signé Samsung n'apprécie guère le décodage des FLAC en 96 kHz et 24 bits (3 Mbps en moyenne), sur lesquels il accroche à intervalle régulier. Non, ce SoC n'est pas terrible, en dépit des huit cœurs annoncés (deux fois quatre en fait, cadencés au mieux à 1,6 GHz) et des 2 Go de RAM pour l'épauler. Ce n'est probablement pas un hasard si Meizu a abandonné l'Exynos au profit d'un MediaTek sur le MX4. Nous y reviendrons dans la partie consacrée aux performances.
Pour le reste, pas de surprise : le MX3 ne propose pas d'extension de stockage, mais il existe en 64 Go, les connectivités comprennent Wi-Fi n (pas ac), Bluetooth 4.0, NFC et HSPA+ à 42 Mbps au maximum. Il faudra attendre le MX4 pour bénéficier de la 4G. Et les attributs servant à la géolocalisation sont au complet et fonctionnent bien.
Flyme OS et usage
Flyme OS se base sur Android 4.2, mais le système adopte une présentation assez différente. Pas de tiroir d'applications séparé de ce qu'on choisit d'afficher sur les écrans d'accueil : ici tout est directement sur le bureau, façon home screen sur iOS. Les menus prennent une apparence singulière, avec un bandeau vertical étroit (mais extensible) et les multiples entrées sur la partie droite de l'écran, le tout sur fond blanc. Au niveau des options, on retrouve en bonne partie l'esprit d'Android, avec quelques ajouts dont certains sont fort bienvenus. On pense notamment au menu dédié des notifications en push, qui permet d'avoir une vue d'ensemble du comportement de toutes ses applications installées, et d'activer ou désactiver simplement leurs notifications. Ou encore au mode d'économie d'énergie intégré dans la section accessibilité. La gestuelle s'étoffe également de pratiques intéressantes, comme l'appui long sur le bouton home pour verrouiller le téléphone, le slide vers le haut depuis ce même bouton pour réactiver l'appareil ou encore la barre des tâches, à laquelle on accède en faisant glisser son doigt vers le haut depuis le bas de l'écran.On regrette en revanche le slide à deux doigts depuis le haut de l'écran, qui fait apparaître sur Android tous les raccourcis de réglages. Ici, il subsiste le slide à un doigt pour le volet de notifications et quelques raccourcis, mais pas autant que sur une version stock d'Android. Et l'icône de paramètres n'y figure pas. Meizu n'a pas pré-installé les applications de Google, à l'exception de Maps et du Play Store (toutes sont bien sûr installables). A la place, le constructeur propose un panel d'applications assez complet, mais non désinstallable (agenda, réveil, client mail, calculatrice, musique, galerie, magnétophone, notes, painter, navigateur, etc.). Le store mStore de Meizu est de la partie, accessible pour les possesseurs d'un compte Flyme.
A l'usage, le téléphone reste agréable à utiliser et fluide tant qu'on ne s'oriente pas vers des usages trop gourmands. Real Racing 3 ou Asphalt 8 ne sont pas parfaitement fluides, même si largement jouables. Attention, le téléphone avec ces jeux chauffe pas mal, juste derrière le capteur photo. Il peut être judicieux de baisser le niveau de qualité pour améliorer le rendu. Une expérience qui s'explique par les chiffres avec les résultats des différents benchs de GPU : le PowerVR employé n'est pas à la hauteur.
La couche téléphonie donne satisfaction. Déjà, le haut-parleur extérieur ne manque pas de voix : 83,9 dB mesurés en pic au sonomètre à un mètre (sur le même morceau de test que celui utilisé pour la puissance de la sortie casque). Le haut-parleur d'écoute est également très bon, tandis que le micro se montre bien sensible et fidèle dans la captation de la voix (mais en mono seulement, alors que le OnePlus One et le Xiaomi MI4 sont stéréo). Le seul hic, c'est l'écho qui survient parfois en mode mains libres et/ou l'atténuation des bruits ambiants (opérée par trois micros) qui va occasionnellement grignoter quelques syllabes.
Test des haut-parleurs des trois smartphones
Test des micros des trois smartphones
Photo et vidéo
Le MX3 est prometteur sur le papier : un capteur de type 1/3,2 pouce (CMOS rétro-exposé de Sony) avec 8 mégapixels, soit des grands photosites de 1,4 µ, et une lentille lumineuse qui ouvre à F:2,0. Alléchant. Sauf que le capteur n'est pas superbement bien exploité.
Ce n'est pas que les résultats soient fondamentalement mauvais (même s'il n'y a rien d'extraordinaire). Mais l'application photo n'est pas agréable à utiliser ni très fiable, la mesure d'exposition et l'autofocus servent assez mal l'ensemble.
Dommage, parce que les options affluent : compensation d'exposition, vitesse d'obturation lente (jusqu'à 1,5 s), ISO (50 à 800 ISO), balance des blancs, HDR, panoramique, filtres en temps réel, etc. Mais on peine trop souvent, notamment par faible luminosité, à savoir comment la photo sera exposée, faute de rendu précis en temps réel. Et aussi parce que les menus viennent se placarder par-dessus l'affichage. L'ensemble manque globalement de réactivité, le mode HDR ne remplit pas parfaitement son rôle (il brûle également les zones lumineuses).
Sans HDR et avec HDR
Quant à la vidéo, Full HD mais pas stabilisée, en H.264 à 9 Mbps seulement, à 30 im/s et sans mise au point continue, elle n'est pas non plus à la hauteur des canons du genre. Et bien loin des deux autres smartphones rivaux testés dans cet article.
Performances et autonomie
Les performances ne sont pas au top, en particulier sur la partie graphique. La faiblesse du GPU est toutefois compensée par des résultats honorables du CPU, ce que révèlent Geek bench et Sun Spider. En définitive le MX3 est plus du niveau du milieu de gamme que du haut.Reste la question de l'autonomie, sur laquelle il nous faut préciser les conditions du test. Ce MX3 a pas loin d'un an, et il semble avoir déjà bien tourné entre des mains. Sa batterie n'est donc plus toute fraîche. Il n'empêche qu'avec 2 400 mAh, il n'y a guère à espérer. Et sur notre épreuve de lecture continue du film The Art of Flight (720p en H.264, luminosité à fond, Wi-Fi activité mais pas de Bluetooth, ni de carte SIM, volume à la moitié), le verdict est rude : 4 h 39 d'autonomie. Soit 279 minutes. Un record dans le mauvais sens du terme, puisque même le Nexus 5 qui n'est pas réputé dans ce domaine, tient 325 minutes.
Conclusion
Le Meizu MX3 vient plus chasser sur les terres des Moto G et autres téléphones déjà agressifs sous les 300 € qu'il ne marche sur les platebandes des grands seigneurs (Galaxy S5, Xperia Z3, etc.). Même face à un Nexus 5, le MX3 ne fait pas le poids. Un meilleur SoC (Snapdragon à tout hasard), une batterie plus musclée et un appareil photo un peu mieux exploité feraient du MX3 un vrai killer. Mais il serait probablement aussi plus cher (le MX4 qui correspond sur le papier à ce tableau idyllique sera commercialisé à 300 € les 16 Go, 400 € les 64 Go). Ce MX3 reste une offre très alléchante pour son prix, fort de son superbe écran, de sa finition et de sa qualité audio. Il faut bien l'avouer, nous avons un petit faible pour ce smartphone, qui bénéficie d'un très bon rapport qualité-prix.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.