Qu'il s'agisse d'Orange, de SFR ou de Bouygues, les opérateurs mobiles français confessent avoir été déçus par les chiffres de vente réalisés sur le segment des tablettes tactiles à l'occasion des fêtes de fin d'année via leurs propres canaux de distribution. Ce relatif échec - Orange aurait vendu 30 000 tablettes environ à Noël - tient essentiellement au second forfait mobile que l'acquéreur va devoir souscrire pour pouvoir profiter de son appareil en situation de mobilité.
Généralement facturé de 20 à 30 euros par mois, ce forfait vient en effet s'ajouter à l'abonnement associé au téléphone mobile de l'utilisateur, qui bien souvent paie déjà pour accéder à Internet depuis son smartphone. A l'heure d'acheter une tablette, la tentation est alors grande de faire l'impasse sur la 3G et de se contenter d'un modèle WiFi qu'on n'utilisera qu'à domicile.
Dès lors, une solution s'impose : mettre au point des formules couplées, avec lesquelles le mobinaute n'aurait à s'acquitter que d'une unique facture, au montant plus raisonnable, pour profiter d'Internet en situation de mobilité aussi bien depuis son téléphone que depuis sa tablette ou son ordinateur portable. Les trois opérateurs avouent d'ailleurs travailler à l'élaboration de ce genre de formules. Sans aller jusqu'à en dévoiler les détails, Orange nous a confirmé jeudi qu'un tel forfait, mixant tablette et téléphone mobile, apparaîtrait à son catalogue au mois de juin prochain. Il sera bien destiné au grand public, contrairement aux formules qui sont aujourd'hui accessibles aux professionnels.
Pourquoi ne pas aller plus vite ? Alice Holzman, directrice marketing d'Orange en France, invoque un équilibre difficile à établir entre subvention des terminaux - ici, le smartphone puis la tablette - et montant des offres mobiles associées. Orange se dit par exemple en mesure de commercialiser l'iPad 2 à 279 euros parce que la tablette d'Apple est associée à des forfaits dont le montant varie de 30 à 40 euros par mois. Dans la mesure où les marges dégagées par les forfaits mobiles standard permettent déjà de subventionner l'achat d'un téléphone, il deviendrait délicat de conserver des tarifs attractifs en façade avec une offre couplée à prix raisonnable. Reste à voir comment Orange choisira d'équilibrer l'équation : réponse en juin prochain !