Introduction[/anchor]
Parallèlement à la sortie de Windows 8.1, la dernière mouture de son système d'exploitation, Microsoft renouvelait sa gamme de tablettes Surface. Aux côtés de Surface 2, animée par un processeur ARM et équipée de Windows RT 8.1, on retrouve Surface Pro 2, la tablette-PC de Microsoft avec processeur x86 et donc version x86 de Windows 8.1.Souvenez-vous, lors de la sortie dans nos contrées de Surface Pro, première du nom, nous qualifiions cette dernière de vraie tablette x86 tout en regrettant sa faible autonomie, son prix élevé ou encore son architecture matérielle déjà datée au moment de sa disponibilité en Europe, intervenue quelques mois après les Etats Unis. (voir Surface Pro : la "vraie" tablette x86 de Microsoft).
Avec Surface Pro 2, Microsoft colle à la disponibilité de Windows 8.1 que nous testions tout récemment, et se propose de revenir sur un certain nombre de limitations de la première itération. De quoi faire de Surface Pro 2 la tablette Windows de choix ?
Design et ergonomie[/anchor]
Surface Pro 2 s'avère sans surprise en termes de design. A tel point qu'il est bien difficile de faire la différence entre Surface Pro et Surface Pro 2. Les deux tablettes sont physiquement identiques et partagent le même châssis en VaporMG, un alliage à base de Magnésium.L'emplacement des boutons et des ports est identique à ce que l'on connait sur Surface Pro avec un bouton de mise en marche sur le sommet, un port USB 3.0, un bouton de volume et un mini-jack audio sur la tranche gauche. Du côté droit on retrouve un connecteur d'alimentation électrique aimanté et toujours aussi difficile d'utilisation (il permet également de fixer le stylet), le lecteur de carte microSD, et une sortie mini-Display Port. La base de la tablette et son connecteur permettent d'utiliser un des claviers Microsoft : Touch ou Type Cover d'ancienne ou de nouvelle génération (on y reviendra).
Avec son écran de 10,6 pouces, la tablette pèse 918 grammes. Un poids de 2 grammes inférieur à Surface Pro de première génération. La tablette adopte deux caméras : frontale et dorsale, de 720p chacune. Mais la grande nouveauté finalement dans tout cela ce n'est pas tant la disparition du logo Windows sur le pied de la tablette au profit de la mention Surface, que l'inclinaison de ce dernier. Le fameux kick-stand de Surface offre maintenant un angle supplémentaire d'inclinaison, aux alentours des 55 degrés, ce qui contribuera à rendre plus lisible la tablette dans certaines conditions.
Composants[/anchor]
Alors que nous regrettions que la Surface de première génération utilise un processeur Intel à architecture Ivy Bridge, Microsoft fait évoluer ce composant clé pour un processeur Core de quatrième génération. Un choix qui tombe sous le coup de l'évidence et devrait se montrer bénéfique pour l'autonomie. Surface Pro 2 embarque maintenant un processeur Core i5-4200U à 2,3 GHz avec cœur graphique Intel HD 4400. La tablette dispose pour le stockage d'un SSD de 64, 128, 256 ou 512 Go, selon le modèle, avec 4 Go de mémoire DDR3 et 8 Go pour les modèles 256 et 512 Go. Au premier démarrage, il reste 34,5 Go d'espace libre sur les 64 Go annoncés de notre modèle de test.Les caméras n'ont, sur le papier, pas progressé en termes de qualité tandis que l'écran est toujours de type LCD IPS avec une résolution de 1920x1080 pixels au format 16:9. Ce dernier reste de très bonne facture et est bien sûr tactile avec une couche multi-points supportant 10 entrées simultanées. Le système de stylet Wacom est reconduit et si l'on apprécie vraiment le contrôle au stylet de Windows, la résolution élevée de l'écran rend certaines manipulations délicates. Par ailleurs, il faut toujours détacher le stylet de la tablette au moment où l'on veut charger cette dernière.
Côté réseau enfin, on retrouve logiquement du Wi-Fi (i802.11a/b/g/n) ainsi que du Bluetooth 4.0 sur Surface Pro 2.
De nouveaux claviers[/anchor]
Surface Pro 2 signe l'arrivée de nouveaux claviers, les fameux Touch et Type Cover de Microsoft. Ces claviers physiques que l'on attache à la tablette font tout l'intérêt de Surface puisqu'ils permettent d'utiliser Surface Pro 2 comme un ordinateur portable. Microsoft continue de décliner ses claviers Surface en deux modèles (compatibles avec la précédente génération) : Touch Cover avec des touches tactiles et Type Cover avec des touches physiques, chacun étant disponible en plusieurs coloris.Cette fin d'année les Touch et Type Cover 2 profitent de touches rétro-éclairées (une très bonne idée !) et Microsoft dit avoir augmenté le nombre de capteurs de sa Touch Cover (plus d'un millier) pour s'assurer que des lettres ne disparaissent pas lors de vos saisies. Dans les faits, la nouvelle Touch Cover ne nous a hélas pas paru plus fiable que la précédente même si l'on peut, peut-être, avoir une frappe moins lourde.
Microsoft Touch Cover 2
Aussi rigide mais moins épaisse que la précédente version, la nouvelle Touch Cover 2 ne change rien à la problématique d'utilisation de Surface Pro 2 sur ses genoux. C'est toujours un exercice périlleux avec le clavier déployé, que le kickstand passe à 55° ou non, et il n'est finalement jamais aussi confortable d'utiliser la tablette que sur une surface plane.
La Type Cover 2 nouvelle édition conserve ses touches mécaniques, avec une course semble-t-il réduite, mais son touchpad évolue : c'est le même que sur la Touch Cover 2. Il n'est donc plus cliquable physiquement parlant. Dommage car nous ne sommes pas très fans de la sensation tactile procurée par le pavé. La faute à la disparition du carénage plastique soft touch du Type Cover premier du nom au profit d'un revêtement néoprène. La bonne nouvelle c'est quand même la disparition de la « moquette » au dos du clavier Type Cover 2. Qu'il s'agisse du Touch ou du Type Cover 2, le pavé tactile, trop petit à notre goût, offre de nouveaux gestes comme un glisser depuis la droite qui permet d'afficher la barre d'icônes.
Microsoft Type Cover 2
L'intensité du rétroéclairage clavier est réglable sur les deux claviers du côté des touches F1et F2, lesquelles touches sont maintenant marquées comme des touches de fonction (F1, F2, F3, etc) et ne permettent plus de régler le volume. Ne perdons pas de vue que les claviers sont vendus séparément : comprendre qu'il faudra encore sortir son portefeuille pour s'en procurer un.
Photo et vidéo[/anchor]
Surface Pro était identique à Surface RT en matière de photo, en un mot : déplorable. Du 1 280 x 720 pixels, sans autofocus ni quasiment aucun réglage. Mais malheureusement pour cette lignée de Surface 2, les équipes de Microsoft n'ont pas gâté de la même façon RT et Pro. Autant nous pouvions nous réjouir des améliorations apportées sur la couche photo de Surface 2, autant nous restons ici consternés face à l'immobilisme dans la médiocrité qui frappe Surface Pro 2. La tablette photographie toujours en 1 280 x 720 pixels (en façade comme en principal), sans autofocus et avec encore moins de réglages qu'avant puisque le menu LifeCam a disparu. Il faut ici se contenter de paramétrer l'exposition et le minuteur. Les résultats se résument en une bouillie de pixels que même un visionnage façon timbre-poste ne parvient pas à masquer.Notre scène photo capturée avec la caméra principale, et un autoportrait réalisé avec la caméra frontale. Dans les deux cas, du 1 280 x 720 pixels !
La seule amélioration que Surface Pro 2 partage avec Surface 2 réside dans le mode panorama sphérique hérité de l'application Photosynth de Microsoft, puisqu'il s'agit d'une nouveauté de Windows 8.1. Un ajout sympathique mais difficile à maîtriser, surtout avec une tablette d'un poids aussi conséquent.
Le mode panoramique sphérique, emprunté à Photosynth
Côté vidéo, la déception se répète. Alors que Surface 2 est passé au 1080p, Surface Pro 2 reste cantonnée à une définition de 1 280 x 720 pixels. Pas d'autofocus là non plus et une actualisation de l'exposition très saccadée, toutefois le rendu vidéo souffre moins de sa faible résolution que la photo. En résumé, pour ce qui est de la capture photo et vidéo, Surface Pro 2 ne peut rivaliser avec les meilleures tablettes.
À l'usage[/anchor]
Armée de la dernière version de Windows, à savoir Windows 8.1, Surface Pro 2 ne bouleverse pas les usages par rapport à la génération précédente. On retrouve les lacunes déjà bien connues comme la résolution de l'écran trop élevée et la petitesse de certains éléments sur le bureau Windows ou le flou, qui caractérise les applications non optimisées pour l'affichage haute résolution. Le gros avantage de Surface Pro 2 reste néanmoins la possibilité de bénéficier de ce catalogue d'applications « classiques ». Alors que les applications Metro de qualité restent encore assez rares, cette compatibilité fait nettement la différence avec Windows RT.Le stylet conserve selon nous toute son attractivité, particulièrement pour les applications bureau, et Microsoft s'appuie sur les avancées de Windows 8.1 pour améliorer par petites touches l'ergonomie de sa tablette/PC. Le tout est complété par un bouquet de services en ligne généreux avec un accès à SkyDrive, le service de stockage dans le nuage de Microsoft et 200 Go d'espace offert pour deux années. Skype est aussi de la partie, Microsoft offrant des minutes d'appel téléphonique. Reste un absent de taille... Office. Alors que Surface 2 est livré avec Office 2013 RT, Surface Pro 2 ne l'est pas. Ce qui, au vu de son prix, ne peut pas être justifiable.
On sera surpris de constater que Microsoft n'a toujours pas amélioré le chargeur de sa Surface Pro 2, tandis que celui de Surface 2 a évolué. Toujours difficile à mettre en place, le chargeur comprend une petite loupiotte bien difficilement visible lorsque la tablette se recharge. On continue en revanche d'apprécier son port USB intégré, bien vu pour recharger dans la foulée d'autres accessoires.
Quelles performances pour Surface Pro 2 ?
Le format de Surface Pro 2 la rapproche d'une tablette, et c'est d'ailleurs ainsi que la présente Microsoft. Mais les composants présents en son sein sont en revanche très éloignés de ceux que l'on trouve sur un iPad ou une Galaxy Tab.Du point de vue des performances donc, il apparaît légitime de confronter Surface Pro 2 aux ultrabooks. C'est pourquoi nous avons comparé la nouvelle tablette de Microsoft à la précédente version de Surface Pro, mais aussi aux Twist et Yoga 13 de Lenovo, à l'Acer Aspire S7, à l'Asus Taïchi et au Toshiba U920T.
Performances PC[/anchor]
Malgré ses 100 MHz de moins, le Core i5-4200U qui équipe Surface Pro 2 fait mieux sur des tests synthétiques comme Cinebench ou ScienceMark 2 que le Core i5-3317U qui équipe les Surface Pro, Lenovo Twist, Asus Taichi et Acer Aspire S7. Seul le Yoga 13 parvient à faire mieux, grâce à son Core i7.
Bande passante mémoire
Sur le test de bande passante mémoire, la DDR3 1 600 MHz utilisée par Microsoft en mode double canal lui permet de proposer le meilleur score de ce comparatif, devant la précédente version de Surface Pro.
Support de stockage
La mémoire flash utilisée dans Surface Pro 2 affiche de belles prestations en lecture, que ce soit sur les petits ou les gros fichiers : seul le RAID 0 de SSD de l'Aspire S7 fait mieux. En revanche, côté écriture, le bilan est mitigé : il est plutôt bon, voire très bon sur les petits fichiers, mais décevant en séquentielle. La raison de ces résultats moyens est simple : nous avons testé une version 64 Go de Surface Pro 2. Or les SSD de cette capacité sont toujours pénalisés en écriture, du fait de la non-optimisation entre le nombre de puces et le nombre de canaux sur lequel le contrôleur peut travailler.
Compression
Les très bonnes performances sur l'écriture des petits fichiers permettent à Surface Pro 2 d'effectuer la compression de fichiers sous Winrar avec un temps inférieur de 18% par rapport à Surface Pro première du nom, tandis qu'en encodage vidéo, sur lequel intervient de manière plus anecdotique le support de stockage, les résultats sont similaires.
Performances 3D
Concernant la partie graphique, le HD 4400 de Surface Pro 2 s'écarte significativement de la masse des HD 4000 qui équipe tous ses concurrents. C'est le cas sous 3DMark 11, mais aussi sur un jeu comme Call of Duty 4. Un titre qui n'était pas jouable avec un niveau de détails et une définition moyens avec Surface Pro, et qui l'est désormais avec la nouvelle version de la tablette de Microsoft.
Températures
Avec Haswell, Intel a fait de gros efforts sur l'utilisation de ses processeurs au repos. Sans surprise, Surface Pro 2 en profite et affiche des températures moindres que Surface Pro et se comporte comme des ultrabooks de génération Ivy Bridge. En charge en revanche, rien ne change, et pour cause : le TDP des CPU Haswell n'a pas évolué depuis Ivy Bridge, et le format reste identique.
Nuisances sonores
Le système de refroidissement est-il pour autant identique entre Surface Pro et Surface Pro 2 ? Pas vraiment, puisqu'en charge, la nouvelle tablette de Microsoft engendre des pressions acoustiques inférieures à celles générées par Surface Pro. La nouvelle Surface Pro fait même mieux que les utlrabooks de notre comparatif. Au repos enfin, le ventilateur est imperceptible.
Consommation
Concernant la consommation, Surface Pro 2 bénéficie à plein des bienfaits d'Haswell : notre wattmètre affiche 6,8 watts au repos et 28,5 watts en charge, là où Surface Pro consommait 8,1 et 31,6 watts. Là encore, de beaux progrès qui devraient logiquement profiter à l'autonomie de la tablette.
Performances tablette[/anchor]
Ultrabook ou tablette, la Surface Pro 2 joue sur différents tableaux. Que donne donc le nouvel opus de Surface Pro par rapport aux iPad, Nexus 7 et autres Galaxy Tab ou Note ?Nous avons mené tout d'abord un test d'autonomie vidéo, Wi-Fi activé et luminosité moyenne pour constater que notre hypothèse concernant un gain substantiel par rapport à Surface Pro première du nom s'est vérifiée : de 261 minutes avec cette dernière, on passe à 464 minutes. Avec une endurance quasi-doublée, Surface Pro 2 vient chatouiller une tablette comme l'iPad 4 d'Apple.
Sur SunSpider (pour lequel nous avons utilisé Internet Explorer sous Metro) et 3DMark Ice Storm Unlimited, seuls tests de performance réalisables de manière équitable sur toutes nos tablettes, la Surface Pro 2 détrône de la première place la Surface Pro, loin devant les autres tablettes.
Conclusion[/anchor]
En définitive, Surface Pro 2 est ce que Surface Pro aurait dû être à son lancement. Ce qui n'est ni un compliment ni une critique négative. Positionné par Microsoft comme un ordinateur dans une tablette (un message que l'on ne retrouve étrangement pas dans la communication publicitaire de la marque) Surface Pro 2 est un éternel compromis, tout comme le système d'exploitation qui l'anime.Le design de la tablette reste anguleux et particulièrement massif. De ce côté-là il n'y a pas de progrès mais un changement dans la continuité. L'idée des claviers détachables est toujours aussi géniale mais ceux-ci sont trop chers et devraient être livrés avec la tablette car sans eux, Surface Pro 2 n'a que peu d'intérêt. Et si le kickstand maintenant plus flexible est appréciable, utiliser Surface Pro 2 sur ses genoux, sur un canapé ou sur un lit est toujours difficile. D'autant que le clavier Touch Cover, s'il s'améliore sur le papier, ne nous a pas convaincu sauf par son rétro-éclairage vraiment bienvenu. Le meilleur choix de clavier reste selon nous le Type Cover 2 qui profite lui aussi du rétroéclairage, même si on ne gagne pas au change sur le nouveau touchpad dépourvu de boutons physiques.
La vraie nouveauté de Surface Pro 2 c'est bien sûr son architecture matérielle qui lui donne enfin une autonomie digne de ce nom en plus de limiter la chauffe. Et là Microsoft pourra remercier Intel et ses processeurs Core de quatrième génération. En prime, les performances de Surface Pro 2 sont en hausse par rapport à la génération précédente ! On regrettera principalement l'absence Office, incompréhensible vu le prix élevé (à partir de 879 euros, tout de même) le design stagnant en dehors de l'angle supérieur du kickstand - assez anecdotique à nos yeux - ou encore les APN en retrait par rapport à Surface 2. L'écran reste quant à lui un point fort... Mais aussi une faiblesse dans certains cas, notamment sur le bureau.
Surface Pro 2 souffre encore de trop de défauts pour s'avérer incontournable pour le grand public. Néanmoins, elle reste un bon choix pour qui est à la recherche d'un PC au format tablette capable d'exécuter les applications « modernes » tout comme l'ensemble du catalogue Windows.
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