L'histoire de LightZone est mouvementée. À l'origine ce logiciel d'édition photo est l'œuvre du développeur italien Fabio Riccardi. Il ne fonctionnait alors que sur macOS et Linux. Il a ensuite été porté sur Windows et était payant. Depuis 2013, son code source a été mis à disposition des développeurs et se trouve désormais il est sous licence BSD. En d'autres termes, LightZone est passé du statut de logiciel commercial à celui de gratuit alors que la coutume est plutôt inverse. Qui dit open source, dit que plusieurs développeurs ont pu mettre la main à la pâte pour améliorer ce logiciel.
Prise en main
Contrairement aux logiciels issus du monde open source, dont les fonctionnalités priment sur l'UI (interface utilisateur), LightZone est plutôt bien conçu. Il adopte ainsi le « dark mode » (interface avec des teintes sombres pour reposer les yeux et économiser de l'énergie) cher à Adobe ou Google. D'ailleurs, l'interface graphique n'est pas sans rappeler les premières versions de Lightroom. Pour l'étape de classement : un panneau gauche vertical contenant l'arborescence des supports de stockage, un panneau bas horizontal présentant sous forme de vignettes les photos à traiter et un panneau droit vertical récapitulant certaines métadonnées (EXIF) de la photo. Pour l'étape édition ; un panneau gauche vertical listant tous les effets prédéfinis (appelés Styles) et un panneau droit vertical cataloguant les outils. Ces derniers sont empilés sous forme de boites indépendantes, facilement configurables par le biais de case à cocher ou de curseurs. Chaque panneau ou boite de paramètres est escamotable pour ne pas envahir les écrans. Contrairement à d'autres logiciels, LightZone ne vous noie pas sous le jargon ou les méthodes complexes (histogramme, courbes...). Ainsi débutants comme chevronnés parviennent à des résultats satisfaisants en « tâtonnant », en appliquant des styles ou encore en ajustant directement les bons paramètres. Les amoureux de Molière et PNL apprécieront que LightZone est localisé en langue française (à part les styles qui demeurent en anglais).Les fonctionnalités
Comme sur Lightroom, on commence à sélectionner et noter (sous forme d'étoiles) les clichés puis on passe au traitement photo à proprement parler. Evidemment on peut tourner le cliché à 90° ou le recadrer mais on peut également « redresser l'horizon » d'une photo un peu bancale. Que vous travailliez avec des photos brutes (RAW), compressées (JPEG) ou pleine qualité (TIFF), LightZone peut appliquer un style (un ensemble de paramètres prédéfinis) un peu à la manière d'un filtre Instagram. Une quarantaine de filtres sont actuellement disponibles pour améliorer notamment le contraste, la tonalité, le développement noir et blanc. Si le résultat mérite encore quelques ajustements, libre à vous de modifier les paramètres de chaque outil exploité ou d'ajouter d'autres outils. Comme chaque outil (même en mode « sélection de couleur ») est indépendant, il se comporte comme une sorte de calque. Activez-le, verrouillez-le, supprimez-le, fusionnez-le (une vingtaine de modes disponibles) avec les autres outils. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Ces outils s'appliquent par défaut sur la totalité de la photo, mais rien n'empêche de les limiter à une zone particulière en dessinant au préalable une région (polygonale ou courbée). Comme pour Lightroom, une fois une photo retouchée (contraste, lumière, netteté...), vous pouvez copier-coller ses réglages sur un lot de photos similaires, pour un gain de temps évident. L'exportation des photos est disponible au format JPEG ou TIFF, avec différents profils colorimétriques et dimensions proposés.Les spécificités de LightZone
Le fonctionnement en calques empilables est à la fois puissant, précis et simple mais LightZone va encore plus loin. L'outil Relight (Ré-éclairage) réduit le contraste global tout en augmentant le contraste local et imite ainsi la vision humaine. Le cliché est alors plus séduisant.Généralement, le gros du travail de traitement photo se porte sur la correction de la luminosité et du contraste. C'est justement ce que propose l'outil ZoneMapper. En déplaçant un simple curseur cet outil rattrape les photos brûlées (surexposées) ou au contraire noircies (sous exposées). Chaque modification est automatiquement enregistrée mais également réversible. En restant cliqué sur le bouton Orig, vous verrez votre cliché avant retouche. Si vos modifications ne vous plaisent toujours pas, en cliquant sur Revenir, vous supprimez toutes les opérations effectuées et revenez ainsi à votre photo de départ. Votre cliché original n'est jamais écrasé mais ce sont des photos clones qui sont éditées. Petit bémol au tableau : la plupart des appareils photo sont reconnus mais le format RAW peu parfois causer quelques bugs. LightZone est aussi un peu poussif quand on travaille avec des fichiers lourds (notamment RAW) et qu'on affecte simultanément plusieurs effets.