La DG de YouTube appelle les créateurs à se rebeller contre la directive copyright

Bastien Contreras
Publié le 24 octobre 2018 à 07h27
Susan Wojcicki

Susan Wojcicki, CEO de YouTube, s'oppose à un projet de loi dans l'Union européenne, concernant le droit d'auteur. Dans un post sur le « Creator Blog », elle appelle les créateurs de la plateforme à la rejoindre et à manifester leur désaccord.

La plateforme vidéo de Google est déjà confrontée, depuis quelques années, à des défis comme la lutte contre les fake news, l'ingérence électorale ou l'exposition des mineurs à des contenus inappropriés. Cette fois, son combat prend place sur le terrain juridique et elle entend s'appuyer sur ses utilisateurs.

Une loi européenne qui menacerait les créateurs de contenu

D'après Wojcicki, l'article 13 de la directive européenne sur le droit d'auteur représenterait un danger pour les créateurs de contenu sur YouTube, et sur Internet en général. Il constituerait ainsi une menace pour « le gagne-pain et la capacité à partager ses opinions » des youtubeurs, mais aussi pour des « centaines de milliers d'emplois » associés à la mise en ligne de vidéos.

La DG de YouTube invite donc tous les créateurs à se mobiliser contre ce projet de loi, qui pourrait « drastiquement changer Internet », et à faire entendre leur voix grâce au hashtag #SaveYourInternet.

Que dit l'article 13, contesté par YouTube ?

Le but de l'article 13 du projet de loi est de mieux protéger les ayants droit sur Internet. Il prévoit notamment de supprimer les contenus en cas de violation du droit d'auteur.

Pour les plateformes d'hébergement de contenu, comme YouTube, Facebook ou Twitter, cela implique de « coopérer de bonne foi » avec les propriétaires de droits d'auteur et de mettre en place des mesures pour les faire respecter. Du côté de YouTube, comme l'indique Susan Wojcicki, un outil a déjà été construit pour remplir cette mission : Content ID.

Par conséquent, la nouvelle loi européenne ne devrait pas avoir d'incidence majeure sur la plateforme vidéo. Le bras de fer engagé par YouTube ne serait-il donc qu'un effet de manche ?




Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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arbor54

Il est urgent et important pour les GAFA qu’ils puissent continuer à piller les droits d’auteurs, comme ils le font depuis des années. Les GAFA ne paient déjà pas ou peu d’impôts, ils pourraient au moins payer les artistes et les créateurs de contenus.

Urleur

Moi je suis pour l’article 13.

drno95

Ça c’est une vision un peu bisounours du droit d’auteur.
Les pauvres petits créateurs lésés et condamnés à la misère, bla bla bla…

En y regardant de plus près l’essentiel des revenus liés au droit d’auteur va dans la poche de majors du disque ou du cinéma, ou de société censées leur reverser comme la SACEM.
Or la part qui revient réellement aux auteurs et artistes est très loin d’être majoritaire et on frise l’arnaque pure et simple dans certains cas.

D’autre part, si l’on considère une œuvre (le mot est un peu fort pour certaines productions cinématographiques ou discographiques mais passons) comme un contenu intellectuel auquel on paie un droit d’accès, est-il normal pour le consommateur de payer plusieurs fois le droit d’en profiter ? Est-il normal que la société de production puisse considérer l'auteur comme un simple prestataire et puisse détenir la propriété de l'œuvre et non simplement les droits d'exploitation ?
Par exemple, voir un film au cinéma puis sur une chaîne payante puis sur une chaîne publique revient à le payer 3 fois, directement ou indirectement.

Est-il légitime, à une époque ou la reproduction du contenu a un coût très inférieur à celui d’il y a quelques décennies, de légiférer pour protéger les revenus de ces sociétés sans réguler leurs tarifs ni leurs pratiques vis-à-vis des artistes ?

À mes yeux, c’est là que le bât blesse : l’UE protège les revenus des sociétés de droits d’auteur mais n’encadre pas leurs pratiques, pourtant contestables sur plusieurs plans.

Ces lois servent qui au final ?
Les citoyens, les artistes, ou les corporations qui se gavent sur leurs dos ?

Internet et les GAFA changent la donne et quitte à légiférer à outrance pour le bien commun en opérant une coercition sur les intervenants, autant encadrer également les pratiques des sociétés qui perçoivent ces fameux droits d'auteur.

dancod

Et d’ailleurs les GAFA ils tuent des ours polaires, ils exploitent des petits enfants dans les mines d’or en amazonie, ils sodomisent des drosophiles, perforent la couche d’ozone, essayent de nous faire croire que la terre n’est pas plate, nous font voter pour Macron, Bolsonaro ou Trump et en plus ils nous autorisent à poster des vidéos de petits chats qui se cassent la gueule.
Rien que pour ça, il faudrait couper les couilles de Cook, Bezos, Zuckerberg et Brin…

Kaggan

Certains ne se rendent pas conte de ce que ça veut dire. Si tu poste sur youtube une vidéo où tu étais en soirée, tu sera strike. Cherche pas, tu le seras point barre car: il y a de la musique en fond, tu as les droits? l’éclairage, tu as les droits? la canette de bière que tu tiens à la main, tu as le droit de la montrer? le polo lacoste que tu portes, tu as également le droit de le montrer comme ça?

Le problème de l’article 13 c’est qu’il ratisse si large que tout ce que je viens de donner au dessus s’applique. Youtube aura les mêmes restrictions que le cinéma et ça, ça risque de faire très mal (oublie pas que j’ai parlé de ta vidéo de soirée, pas des youtubeurs qui seront de toute façon baisé et que tu suis, uniquement ta vidéo de soirée)

J’ai juste envie de citer Padmé Amidala qui disait “Ainsi s’éteint la liberté, sous une pluie d’applaudissement”.

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