Le gouvernement russe exige que Google cesse de suggérer aux utilisateurs de YouTube des vidéos représentant des manifestations hostiles au pouvoir.
Le géant du web n'a pas encore répondu à ces demandes.
Une contestation vis-à-vis du régime relayée sur YouTube
Le gouvernement de Vladimir Poutine est contesté par une partie de la population. Plusieurs manifestations, dont la dernière a réuni plus de 50 000 personnes, réclament plus de démocratie de la part du président russe, qui mène selon eux une politique répressive à l'égard de ses opposants politiques.YouTube est l'un des médias illustrant le plus cette défiance vis-à-vis du pouvoir, et les militants postent régulièrement des vidéos de ces manifestations. L'algorithme du service de vidéo à la demande les propose ensuite à une grande partie des utilisateurs russes inscrits.
Une situation qui n'a que trop duré selon le pouvoir en place. Le Roskomnadzor, service chargé de la régulation des communications en Russie, a adressé un courrier à Google lui intimant l'ordre de cesser la promotion des « événements de masse illégaux » dans le pays.
Google doit satisfaire le gouvernement russe sans pour autant s'auto-censurer
Le Roskomnadzor indique également que l'algorithme de YouTube permet à Google de faire preuve « d'ingérence dans les affaires souveraines » et le gouvernement considère aujourd'hui le moteur de recherche comme « une influence hostile » à l'approche des prochaines élections. Éliminer YouTube ou le censurer permettrait d'étouffer en partie les revendications de l'opposition et leur relais dans l'opinion.Google n'a pas encore réagi à cette demande. Le géant américain se retrouve dans une position délicate, partagé entre ses valeurs et son respect de la liberté d'expression d'un côté, et le besoin de protéger YouTube d'une censure dans un pays de plusieurs centaines de millions de clients soumis à des publicités ciblées, de l'autre.
Le moteur de recherche devra trouver la formule qui satisfera tout le monde, tout en garantissant sa neutralité politique. Un travail d'équilibriste à venir pour les juristes de Google.
Source : Engadget