Dans une vidéo mise en ligne cette semaine, le Joueur du Grenier a exprimé son scepticisme quant à l'évolution actuelle de YouTube. Selon lui, ce qui était autrefois une plateforme encourageant les créations originales et l'expression de personnalités affirmées a laissé la place à une course aux vues et au business. Alors YouTube, c'était mieux avant ? Le débat est ouvert.
Frédéric Molas, connu sous le pseudonyme de Joueur du Grenier, a ouvert sa chaîne YouTube il y a un peu plus de dix ans. Comptant aujourd'hui 3,32 millions d'abonnés, il figure parmi les YouTubeurs français les plus populaires. Pourtant, dans une vidéo publiée mercredi dernier, il a affirmé se sentir en décalage avec les nouvelles tendances de création de contenu sur la plateforme.
YouTube serait devenu « cynique »
« JDG » a ainsi exprimé sa lassitude dès le titre : « Youtube m'ennuie. » La cause de ce tourment : les formats largement utilisés aujourd'hui sur les chaînes de divertissement, qui selon lui, se ressemblent tous. Pour lui, l'origine du changement remonte à « l'hégémonie des vidéos de type Redbox », du nom d'un studio commun à plusieurs créateurs, dont Amixem, VodK et Mastu, et à « l'ascension de McFly et Carlito ». Ces deux groupes auraient en effet promu le « fameux "double F" », pour « des feat et du fun », c'est-à-dire des vidéos mettant en scène des YouTubeurs invités et consistant à « rigoler tout le temps », le tout accompagné d'un montage extrêmement dynamique.Allant plus loin, le Joueur du Grenier considère qu'à l'heure actuelle, de nombreuses chaînes manquent d'identité dans leurs contenus, lui faisant regretter l'époque où chaque créateur avait une réelle spécialité (sciences, politique, humour...). Aujourd'hui, les YouTubeurs ne chercheraient plus à véritablement créer de la valeur, mais à seulement reproduire « le format qui marche », pour recueillir le plus possible de vues et de commentaires. Avec l'espoir de figurer parmi les tendances et, in fine, de pouvoir vivre de leurs créations.
YouTube/télévision : du pareil au même ?
Et ce constat l'amène à une conclusion sans équivoque : aujourd'hui, les chaînes YouTube ne sont plus différentes des émissions de télévision et de leur chasse à l'audimat. Les contraintes liées à la monétisation seraient d'ailleurs les mêmes que celles relatives aux spots de pub TV et pèseraient de façon égale sur la liberté d'expression des créateurs/animateurs. Quant à l'argument d'absence de concurrence entre les YouTubeurs, il est également balayé par Frédéric Molas : « Ça, c'était vrai il y a cinq ans, maintenant, c'est fini, il y a beaucoup trop de chaînes ». Un peu comme... à la télévision. De plus, à l'heure actuelle, les utilisateurs seraient davantage attirés par les situations réelles, ou paraissant réelles, que par les œuvres de fiction. Ce qui n'est pas sans rappeler... la télé-réalité.Néanmoins, JDG insiste sur le fait qu'il ne cherche à incriminer personne. Il dit ne pas considérer les nouveaux formats comme fondamentalement mauvais, mais simplement ne pas comprendre véritablement leur intérêt, tant du point de vue du spectateur que du créateur. Par ailleurs, il reconnaît « une forme de jalousie », envers les chaînes ayant les moyens de s'adjoindre les services d'une équipe de production. Il conclut toutefois en réaffirmant sa position : « Je vois le média qui évolue, mais moi, je n'ai pas envie d'évoluer dans cette direction ».
Quoi qu'il en soit, le message semble avoir trouvé son public. Deux jours après sa mise en ligne, la vidéo a dépassé le million de vues. Et figure parmi les tendances...
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous l'impression que YouTube a changé ces derniers temps ? Trouvez-vous que la plateforme se rapproche de plus en plus de la télévision ?