La plateforme de vidéos en ligne avait constitué une équipe de 40 personnes pour contrôler chacune des vidéos postées sur YouTube Kids, rapporte Bloomberg dans une enquête.
L'idée derrière ce projet, nommé « Crosswalk », était de limiter, voire d'éradiquer, les vidéos problématiques et inappropriées du site destiné aux enfants. La plateforme entame toutefois un rétropédalage en règle.
YouTube Kids sous le feu des critiques
L'application YouTube Kids a été lancée en 2015 (2016 en France), avec un contenu spécifiquement destiné aux enfants de trois à douze ans.Dès son lancement en 2015, la plateforme a été critiquée pour ne pas bien filtrer les contenus et exposer les mineurs à des vidéos inadaptées. Des reportages de chaînes de télévision américaine n'avaient, à l'époque, pas manqué de souligner ces points.
Néanmoins, la véritable « affaire YouTube Kids » démarre en février de cette année, lorsque des messages malsains et cachés sont repérés sur des vidéos pour les enfants. C'est en particulier un passage d'une vidéo où il est expliqué comment se suicider qui suscite l'inquiétude, comme nous l'expliquions alors.
Le procédé, similaire sur de nombreuses vidéos, est le suivant : reprendre les codes des vidéos pour enfants avec des personnages (comme Mickey ou Peppa Pig), mais avec un contenu et des termes violents, afin que les parents n'aient pas conscience de ce que regarde leur progéniture.
Susan Wojcicki met fin à l'équipe de Crosswalk
In fine, YouTube a dû s'acquitter d'une amende de 170 millions de dollars pour violation du Children's Online Privacy Protection Act. À peine quelques centimes déboursés pour les grandes poches de Google, mais un gros problème d'image pour le futur de YouTube Kids en perspective.Selon l'enquête de Bloomberg, YouTube a ainsi mis en place une équipe de 40 employés sous le nom de code Crosswalk. Celle-ci devait notamment regarder toutes les vidéos, une par une, pour s'assurer que les enfants de moins de huit ans ne seraient pas exposés à des contenus malsains.
C'est à la dernière minute, alors que la plateforme allait faire parvenir un communiqué de presse pour l'annonce de Crosswalk, que la P.-D.G. de l'entreprise a rétropédalé. Visiblement, Susan Wojcicki aurait considéré qu'une telle modération aurait fait jurisprudence, donnant à la plateforme des allures de média traditionnel. Celle-ci aurait ensuite été tenue pour responsable de l'ensemble des contenus postés sur YouTube, en termes de discours ou de copyright.
Source : Engadget