Mustang Mach-e - D. Nogueira pour Clubic
Mustang Mach-e - D. Nogueira pour Clubic

Si les essais routiers ne sont pas prévus avant le début de l’année prochaine, nous avons d'ores et déjà pu prendre place à bord de la Mach-e pour quelques kilomètres. L'occasion de découvrir plus en détails le système multimédia embarqué Sync, mais pas question de lâcher la cavalerie.

Comme tous nos confrères de la presse conviés à l’événement, nous avons essayé d’en prendre le volant, mais le refus était catégorique : nous avons dû nous contenter des places passagers, en tout cas lors des phases de roulage.

Bienvenue à bord du Mustang Mach-e, le SUV 100% électrique du constructeur américain, pour une découverte en situation des forces et des faiblesses de son interface multimédia ! Si nous précisons « en situation », c’est que nous vous avions déjà parlé du sujet qui nous intéresse, à savoir la nouvelle version de SYNC, à la suite d’une visioconférence organisée en septembre dernier par Ford.

Ford Sync Mach-e

Dans cet article, nous ne reviendrons donc pas sur les caractéristiques techniques de l'auto, que vous retrouverez dans l'article ci-dessus (et dans bien d'autres publiés dans nos colonnes). Nous ne reviendrons pas non plus en détails sur la carrosserie, qui n'a pas changé depuis notre première rencontre et qui enfonce encore un peu plus le clou sur un détail assez dur pour le constructeur : la Mach-e n'est pas simple à prendre en photo. Surtout dans cette version noire, assez peu photogénique.

Les lignes, qui sont pourtant bel et bien là pour renforcer le caractère dynamique et la stature de Mach-e, sont à peine perceptibles. Il faut vraiment la voir en vrai pour en percevoir les lignes, le tempérament et les proportions.

La nouvelle génération de SYNC est là !

A l'époque de sa présentation statique, les interactions possibles avec la nouvelle version de SYNC étaient assez limitées... surtout en studio. La donne change considérablement aujourd'hui, puisque le système nous est accessible et on peut en faire le tour. En tout cas autant que possible dans le temps impartis : quelques heures seulement.

Découverte de Sync à bord de Mach-e - D. Nogueira pour Clubic

Que celui qui ne fera pas la comparaison nous jette la pierre : la planche de bord de Mach-e est équipée en son centre d'un très grand écran disposé à la verticale…. comme sur les Tesla Model S et Model X.

Naturellement, l'univers logiciel n'est pas le même, et le matériel est quelque peu différent aussi. En effet, la dalle est légèrement plus petite (15,5" contre 17") et, surtout, elle est sertie d'une molette physique permettant de régler le volume. Le fait de tapoter frénétiquement sur des boutons « + » et « - » intégrés à la dalle n'a rien de très agréable ni de très sécuritaire. Nous pourrions répondre que les commandes au volant sont aussi là pour ça, mais on ne peut nier le côté intuitif et rapide de la molette.

Quoi qu'il en soit, cette première découverte de SYNC nous a permis de vérifier aussi que l'écran tactile répond bien. Le logiciel n'est sans doute pas encore dans sa version finale, mais sa réactivité est déjà satisfaisante. Et c'est heureux d'ailleurs, car lorsque tout passe par une interface tactile, y compris les commandes de climatisation (même si l'assistant vocal peut aussi prendre en charge beaucoup de fonctions), mieux vaut que tout réagisse vite et bien. Sur la route, chaque seconde compte lorsqu'on parle de la vigilance du conducteur.

Au-delà de ça, l'arborescence des menus est également plutôt bien ficelée. Il faudra en juger plus précisément lors d'un essai complet, assis au poste de conduite notamment.

L'aspect particulièrement sombre de l''interface offre aussi bien un côté un peu classe, reposant (surtout pour les trajets de nuit), que finalement assez triste. Le design des icônes est un peu old school, manque de relief, d'autant que certaines, si elles ont le mérite d'être évocatrices, semblent déjà datées à bord de cette auto au cockpit intégralement numérique. On sait qu'il n'est jamais simple de bousculer les codes pour un constructeur automobile historique, mais notre âme sensible aux nouvelles technologies attend toujours d'être bluffée par le petit truc en plus.

Pour ceux qui n'apprécieraient pas la sobriété du mode sombre, l'interface peut être basculée en mode jour. A noter que quel que soit le mode utilisé, la luminosité de l'écran ne devrait pas poser de problème, y compris par temps ensoleillé. Là encore, il faudra juger depuis le poste de pilotage.

Tout ce qu'il faut pour apprivoiser le Mustang

Sans surprise, cette nouvelle mouture de SYNC est compatible avec les applications Android Auto et Apple CarPlay, dans leur version sans fil. Un confort indiscutable au quotidien, puisqu'une fois l'étape de la première configuration passée, il suffit de déposer son smartphone dans le compartiment de charge par induction (ou utiliser les ports USB disponibles) pour profiter des applications.

Ici, côté contrastes : ça envoie ! Les couleurs sont chatoyantes, le piqué est bon, et cette option qui permet de scinder l'écran en deux, si elle n'est pas nouvelle, reste vraiment appréciable.

Pour dompter ce SUV Mustang, ou tout simplement pour tirer le meilleur de ses technologies d'aide à la conduite, le constructeur propose des options de réglages avancés permettant de gérer chacune des assistances qu'on trouve désormais dans ces autos, dites « de niveau 2 ».

Si d'aventure le conducteur avait le moindre doute sur le rôle de la technologie, une icône « Info » permet d'accéder à une explication, comme celle qui représente ci-dessus l'avertisseur d'angle mort déporté dans le miroir du rétroviseur. Rappelons d'ailleurs que le Mustang Mach-e peut être bien équipé (moyennant options) en matière de technologies d'aide à la conduite.

Là encore, nous remettrons à plus tard tout jugement plus avisé, mais la correction de trajectoire semblait assez efficace. De son côté, notre chauffeur semblait apprécier les qualités du régulateur de vitesse actif.

Les trucs que nous avons moins apprécié

Nous passerons rapidement sur l'écran 10,4" installé derrière le volant. Celui-ci est très discret, voire ratatiné, ce qui pourrait laisser craindre un manque de lisibilité pour certains conducteurs. D'autant qu'ici, la planche de bord n'intègre aucune « casquette » pour protéger cet écran des reflets du soleil. Et comme on peut l'apercevoir sur la photo ci-dessous, sous certains angles et avec une bonne luminosité, les risques de reflets gênants sont bien présents.

Certains pictos sont également assez petits, notamment celui dédié à l'aide au maintien de cap. Il ne faudrait pourtant pas que le moindre doute subsiste sur l'activation de cette technologie.

Dans les coins supérieurs, un code couleur indique au conducteur dans lequel des trois modes de conduite est configurée l'auto. Rappelons-les, pour le plaisir, ou plutôt pour tendre une perche au constructeur : il n'est pas trop tard encore pour changer ça. « Active », passe encore. « Whisper »… chuchotement, pourquoi pas, pour le mode un peu « Tranquille ». Mais « Untamed » ? Pourquoi ne pas assumer la traduction en français, qui veut tout simplement dire « Sauvage » ?

D'autant que dans ce contexte, le terme est non seulement plus évocateur, mais on comprend aussi très bien l'allusion au cheval mustang.

La photo de l'écran ci-dessus permet de remarquer deux autres points : l'accès à la conduite à une seule pédale (nous n'avons pas pu la tester, mais elle est importante pour la récupération d'énergie), et la possibilité de profiter dans l'habitacle d'un son simulant un bruit de moteur.

Et là, ça coince. Lors de la présentation de l'auto en studio, Ford nous disait avoir beaucoup travaillé sur ce son, pour se rapprocher de la sonorité ronde si caractéristique du V8. On ne tournera pas autour du pot : nous n'avons pas aimé. Peut-être est-ce parce que nous n'allions jamais très vite et que les accélérations étaient plutôt pépères, mais à ce niveau-là, autant ne rien mettre. Nous aurons l'occasion de mieux tester ces capacités sonores lors d'un futur essai.

Une première idée de la consommation ?

Impossible de résister à la tentation d'aller mettre notre nez dans les menus de consommation du Mach-e. Après tout, si notre chauffeur avait pour consigne d'adopter une conduite douce et de respecter strictement les limitations de vitesse, alors les données collectées ne sont peut-être pas totalement délirantes.

En l'occurrence ici, compte tenu du gabarit et de la puissance de l'auto, la consommation relevée à 18 kWh/100 km place ce Mach-e parmi les très bons élèves. Là encore, on ignore quelle a été la nature de tous les trajets (le nôtre a été plutôt mixte), mais cette donnée, qui s'applique à un kilométrage de 668 km, est très intéressante, d'autant plus que 11% de cette consommation sont liés à l'utilisation de la climatisation.

Vous l'aurez compris, de nombreux points restent à préciser et d'autres à évaluer totalement. Les performances et l'agrément de conduite en font partie, mais les qualités audio du système multimédia également. Nous l'avons écouté, un peu, mais nous n'étions pas spécialement maître de la playlist et la durée des trajets était bien trop courte pour réellement apprécier le rendu de ce système Bang&Olufsen, qui fait notamment appel à une barre de son qui habille la planche sur toute sa largueur.

Il nous faudra aussi nous intéresser aux fonctions connectées et aux interactions avec le smartphone. Non seulement celui-ci doit servir à piloter la charge, géolocaliser le véhicule, pré-conditionner l'habitacle, mais il doit aussi faire office de clé de contact. La fameuse fonction « Phone as a key ». On a hâte… et vous ?