Lancé en 2018, le Hyundai Kona Electric passe par la case restylage. Une étape importante pour l'une des meilleures électriques du marché, qui s'affirme sans changer sa recette électrique.
Apparu seulement un an après la version thermique, le Hyundai Kona Electric a rapidement rencontré le succès en France. Et pour cause : sa configuration mécanique et électrique lui permet de briller parmi les autres propositions du segment. Il s’est ainsi écoulé à 5 156 exemplaires l’année dernière, devenant le quatrième véhicule électrique le plus vendu en France.
Toujours dans le sillage des Hyundai Kona thermique et hybride, la version Electric passe par le lifting de mi-carrière. Une étape importante pour l’un des best-sellers de Hyundai, qui ne doit pas bouleverser la clientèle habituelle tout en conservant son attrait dans une catégorie bouillonnante.
Une mise à jour stylistique réussie
Comme avec la précédente génération, la différence entre les deux types de motorisation saute aux yeux. Cette nouvelle mouture adopte désormais un bouclier intégralement plein, tout juste perforé de deux entrées d’air latérales et d’une ouverture pour la prise de recharge, toujours située à gauche du museau.
La poupe évolue dans une moindre mesure mais se montre plus expressive que par le passé, alors que tous les plastiques noirs autour des optiques ou des passages de roue disparaissent : s’ils renforçaient l’esprit baroudeur du Kona, ils alourdissaient aussi le style. Aux nouvelles jantes disponibles au catalogue, le Hyundai Kona est aussi configurable avec une peinture bi-ton, comme c’était le cas depuis l’arrivée en Europe de la production de cette version 64 kWh.
Des écrans plus grands à l'intérieur
Ces différentes retouches cosmétiques font grimper la longueur de 40 mm seulement, invisibles à l’œil nu. Avec 4,21 mètres de long, il se situe toujours entre l'Opel Mokka-e et le Peugeot e-2008, tout deux basés sur la plateforme eCMP du groupe Stellantis. Le coffre cube toujours 332 litres en configuration standard et peut grimper à 1 114 litres avec la banquette abaissée. Certes plus grand (4,36 mètres), le Kia e-Niro, le cousin technique du Kona, offre 451 litres. Notons que le Kona dispose d’un double fond afin de pouvoir ranger les câbles de recharge.
L’habitacle est similaire à la version précédente, à l’exception des écrans : à l’occasion de son restylage, le Kona Electric gagne un combiné d’instrumentation numérique et une dalle tactile centrale, toutes les deux de 10,25 pouces. Le logiciel a également été revu afin d’offrir de des graphismes plus étudiés et de nouvelles fonctionnalités. Parmi celles-ci on note la présence d’Apple Carplay et Android Auto, ou l’application Bluelink : grâce à une application dédiée sur le smartphone, il est possible de contrôler certains paramètres de la voiture à distance ou de transférer la navigation sur le téléphone pour finir son trajet à pied à l’aide de Google Maps.
Une dotation mécanique inchangée
Ce sont là les seules évolutions visibles pour le Kona Electric. Car pour le reste, il conserve toute la dotation mécanique qui lui a assuré le succès, plus principalement dans la version équipée d’une batterie de 64 kWh de capacité utile et d’un moteur synchrone posé sur le train avant. A la conduite, aucune différence n'est à noter : le Hyundai Kona Electric n’est pas paresseux grâce à ses 204 ch pour 395 Nm de couple. Rappelons que le BMW iX3 dispose de son côté de 400 Nm, qui doivent pousser une masse bien plus importante. Mais cela ne fait pas du Kona Electric un chasseur de chronos pour autant, en raison d’une courbe particulièrement lissée à haute vitesse. Ainsi, pour les dépassements, nous avons noté un temps de près de 6,0 secondes sur l’exercice du 80-120 km/h.
Hyundai affirme que cette nouvelle génération a fait l'objet de menues retouches concernant l’assistance de direction et le tarage des amortisseurs. Les évolutions sont à peine perceptibles volant en main. La suspension se révèle à peine moins cassante sur chaussée défoncée, mais reste toujours assez ferme sans que cela nuise au confort général toutefois. Le toucher de route est similaire dans le cadre d’un usage pour lequel le Kona a été étudié. Mais la tenue de route, tout comme les bruits de roulement, évoluent grâce à l’apparition d’une nouvelle monte de pneumatique en série, à savoir les Michelin Primacy 4 au lieu des Nexen N’Fera SU1.
Rappelons que le Kona Electric 64 kWh bénéficie de cette nouveauté technique depuis la délocalisation de sa production sur le site Hyundai en République tchèque : afin de répondre à la demande grandissante de cette version en Europe, et ainsi faire chuter les délais de livraison d’un an à deux mois, la marque coréenne a décidé de produire le Kona à grosse batterie dans l’usine de Nosovice.
Cette stratégie industrielle a aussi permis au SUV électrique d’embarquer des cellules batteries SK Innovation (fabriquée en Hongrie et montée chez Hyundai Mobis à Mošnov), de proposer une carrosserie bi-ton (neuf heures sont alors nécessaires à l’atelier peinture) et de chausser de pneus Michelin, bien que le constructeur affirme qu’il n'y a aucun lien de cause à effet sur ce dernier point.
Toujours un modèle d'efficience
Plus convaincants sur la route, ces pneus ont aussi permis d’augmenter l’autonomie du Kona Electric : initialement crédité d’une valeur de 449 km, le SUV se targue désormais d’un rayon d’action de 484 km, soit 35 km de plus. Ce qui correspond à une économie théorique de plus d’1 kWh/100 km. Il fait bonne figure au chapitre consommation. Notamment sur le réseau secondaire, où le crossover se montre frugale avec un appétit moyen proche des 15 kWh/100 km, à une vitesse moyenne de 90 km/h. Sur autoroute, à une vitesse constante de 130 km/h, il vise un appétit moyen de 22 kWh/100 km. Ce qui correspond donc à une autonomie totale de 290 km à ce rythme.
Comme pour toutes les voitures électriques, l’autonomie dépendra donc de votre usage. Mais sur un parcours mixte extra-urbain, les 400 km d’autonomie (16 kWh/100 km de moyenne) sont facilement à la portée du Kona Electric. Ajoutons que le calculateur d’autonomie du Kona se montre particulièrement précis dans ses prévisions en prenant en compte les consommations en temps réel. Pas de mauvaise surprise donc, comme ça peut être le cas sur certaines électriques.
L’autonomie en ville sera plus importante encore, grâce a des consommations plus maîtrisée. Une performance notamment possible grâce au freinage régénératif, qui peut se régler selon trois niveaux avec les palettes au volant. En restant appuyé sur celle de gauche, il est même possible d’emmener le Kona jusqu’à l’arrêt complet. Le système réclame du doigté, mais on se prend rapidement au jeu pour ne plus toucher à la pédale de frein en ville.
Recharge du Hyundai Kona Electric
Le SUV électrique coréen fait toujours confiance à un chargeur embarqué AC triphasé de 11 kW. D’après le fabricant, la recharge de 10% à 100% réclame 6h50 d'immobilisation. La charge rapide conserve son port Combo CCS acceptant jusqu’à 77 kW de puissance (bien que Hyundai base la communication des temps de recharge sur une puissance de 100 kW). Le système de refroidissement permet de maintenir le niveau de puissance et de se rapprocher des performances annoncées par la brochure, qui annonce un plein à 80% en 47 minutes. Dans la réalité, si nous avons observé un pic de puissance de 75 kW, la recharge rapide sur bornes Ionity a affiché une puissance moyenne proche des 50 kW lors de nos essais. Précisons encore que la puissance finale dépendra donc de vos besoins sur autoroute, sachant que le débit dégringolera au fur et à mesure qu’on se rapproche des 80% de la batterie.
Sur notre mesure test, nous sommes passés de 39% à 86% en 42 minutes, ce qui équivaut à un gain d’autonomie proche de 200 km (ou de 145 km sur autoroute), au prix de 33,18 €. Rouler en Hyundai Kona Electric sur autoroute coûte donc près de 22,89 €/100 km. Bien sûr, il ne s’agit là que d’une conclusion basée sur une recharge et le coût de revient pourrait varier selon de très nombreux paramètres (pourcentage de batterie gagné, température extérieure, commission du fournisseur de badge,…)
Une tarification logique à l’unité consommée (35 kWh dans ce cas) aurait porté le montant de la facture à 27,65 €. Mais si Ionity n’est pas près de revenir à ce mode de facturation, Hyundai proposera très rapidement une grille tarifaire préférentielle pour les recharges sur le réseau Ionity : comme celle de Kia, l’offre (sous forme d’abonnement à 13 €/mois) ouvrirait les portes du réseau Ionity à un prix de 0,29 €/min.
Faut-il craquer pour le Hyundai Kona Electric ?
Désormais rafraîchi, le Hyundai Kona Electric ne change pas sa formule. Plus attrayant sur le plan visuel et doté d’une ambiance intérieure plus technologique, il conserve ses qualités routières mais surtout sa partition électrique, qui figure toujours parmi les plus appréciables du segment électrique. Mais ce sont bien ses améliorations en amont du restylage qui se montrent les plus appréciables, avec des pneus qui améliorent nettement la tenue de route tout en favorisant l’autonomie.
Seul regret : l'habitabilité, qui se montre toujours réduite pour réellement profiter de ce véhicule électrique en famille, d'autant qu’il ne craint ni la ville, ni l’autoroute, notamment dans cette version 64 kWh. Disponible entre 39 900 € et 46 600 € hors bonus, le SUV n’entretient pas son rapport prix/habitabilité et se frotte à de plus en plus de propositions plus pratiques pour une utilisation familiale. Mais pas forcément plus efficientes et polyvalentes en dehors des villes, ce qui fait du Hyundai Kona Electric l'une des plus convaincantes électriques d'un constructeur généraliste.
Prix du Hyundai Kona Electric 64 kWh
Le Hyundai Kona Electric 64 kWh ouvre son catalogue au prix
de 39 900 € dans la finition Intuitive. L’équipement est plutôt complet avec les différentes fonctionnalités technologiques, comme le démarrage sans clé, la caméra de recul ou l’instrumentation numérique. Il faudra toutefois grimper d’un cran en finition Creative pour profiter d’un écran central de 10,25 pouces (8 pouces sur Intuitive), des sièges chauffants, du système Bluelink ou du chargeur embarqué AC de 11 kW. Tout en haut de la gamme se trouve la finition Executive de notre modèle d’essai au prix de 46 600 €. On y retrouve ici en série la sellerie en cuir, l’avertisseur d’angles morts, le régulateur de vitesse adaptatif ou le freinage régénératif à palettes.
- Hyundai Kona Electric 64 Intuitive : 39 900 €
- Hyundai Kona Electric 64 Creative : 44 100 €
- Hyundai Kona Electric 64 Executive : 46 600 €
- Bonus écologique (toutes les versions) : 7 000 €