Lundi, le gouvernement américain a officiellement demandé à la Federal Communications Commission (FCC) d'établir une réglementation visant à encadrer l'activité des grandes plateformes comme Twitter ou Facebook.
Après avoir signé un décret, en mai dernier, dans le but de remettre en cause un texte vieux de plus de vingt ans protégeant les réseaux sociaux, l'administration Trump est passée à la vitesse supérieure, lundi, en interpellant directement la Commission fédérale des communications américaine (Federal Communications Commission ou FCC), afin que celle-ci puisse étroitement surveiller les grands médias sociaux. Un virage juridiquement inquiétant qui fait redouter le pire aux plateformes.
Réseaux sociaux et administration Trump : des relations au plus mal
Donald Trump a donc officiellement demandé au régulateur américain des télécoms (l'équivalent de notre ARCEP) d'élaborer des réglementations qui pourraient s'appliquer aux médias sociaux comme Facebook et bien entendu Twitter, avec lequel les relations sont particulièrement délicates pour le pensionnaire de la Maison-Blanche.
Le président des États-Unis est d'abord passé par l'Administration nationale des télécommunications et de l'information (National Telecommunications and Information Administration ou NTIA), une branche du département du Commerce américain qui s'est positionnée et a émis le souhait, lundi, que la FCC pousse les plateformes sociales numériques « à divulguer publiquement des informations exactes concernent ses mécanistes de gestion de contenu ».
Washington et la NTIA veulent ainsi, de façon officielle toujours, « permettre aux utilisateurs de faire des choix plus éclairés sur les alternatives concurrentielles » dont ils peuvent bénéficier.
La balle est dans le camp de la FCC
Les liens entre les réseaux sociaux et Donald Trump semblent être définitivement brisés, alors que ce sont ces derniers qui ont fait sa gloire en 2016, au moment des élections présidentielles américaines. Désormais, ce dernier les accuse de censure et d'activisme politique, notamment lorsqu'ils prennent la liberté de signaler l'un de ses tweets comme contenant une fausse information ou de bloquer le contenu de l'un de ses tweets ou retweets.
La demande faite par le président-milliardaire intervient après avoir signé un décret, au mois de mai, visant directement les réseaux sociaux et la section 230 d'une loi de 1996, connue sous le nom de Communications Decency Act, destinée, à la base, à lutter contre la pornographie en ligne, et qui protège désormais les sites web de poursuites judiciaires vis-à-vis des contenus écrits rédigés par les internautes.
Ce qui est inquiétant ici, c'est que le porte-parole de la FCC, Brian Hart, a précisé que la FCC examinerait attentivement la requête. Composée de cinq membres, l'agence ne compte que deux commissaires démocrates, qui ont d'ores et déjà indiqué s'opposer à la demande, la considérant comme étant inconstitutionnelle. Mais quid des trois autres ? Pour l'heure, deux visions s'opposent et Twitter n'apprécie forcément pas cette initiative qui pourrait rendre la plateforme responsable des contenus postés par les internautes.
Source : WSJ